Chapitre 2

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Quarante-huit heures ont passées depuis la disparition de maman. Je n'ai prévenu personne. Je ne voulais pas que les autorités m'envoient en famille d'accueil ! J'avais toujours l'espoir qu'elle rentrerait à l'hôtel. Pendant deux jours je suis donc restée dans le chambre. Le matin du troisième jour, je me réveille en sursaut ! J'avais rêvé, ou plutôt cauchemardé, que maman était morte. Quelle vision d'horreur ! Je me lève doucement, toujours pensant à maman. Elle n'avait pas le droit de m'abandonner, pas après la mort de papa. J'avais peur. Je me dirige vers la salle de bain, quand mes yeux se posent sur la porte d'entrée. Un bout de papier était coincé entre le mur et la porte. Je le tire. C'est une enveloppe.
"Ils ont dû se tromper de destinataire. Personne ne sait que je suis ici." Déclarais je.
Puis je la retourne et vois écrit :" Brooklyn Hope, chambre 22, hôtel Michelangelo, Times Square, New-York."
"Ah, bah si !" M'exclamais je.
Je l'ouvre et vois un morceau de papier. Je le sors de l'enveloppe et lis le mot:
"SI TU VEUX REVOIR TA MÈRE, VIVANTE. REJOINS MOI À L'EMPIRE STATE BUILDING À VINGT-DEUX HEURES, PRÉCISES. VIENS SEULE, SINON TU PEUX LUI DIRE AU REVOIR."
Mon sang ne fait qu'un tour. Tout cela semble si évident, maintenant. Ma mère avait été enlevée par un malade mental. Il y a écrit qu'il faut que j'y sois à vingt-deux heures, j'y serais. Je regarde l'heure et vois qu'il est déjà midi. Il me reste huit heures avant de devoir partir de l'hôtel. Cette lettre me paraît suspecte, il n'y a pas de demande de rançon. Dans toutes les séries policières, il y a une demande de rançon lors d'un enlèvement. Bon je vais arrêter de comparer ma vie à une série policière et me concentrer sur ce soir. Je prends l'ordinateur de maman, ainsi que sa carte bleue et je vais sur le site de l'empire state building. J'achète un ticket pour pouvoir rentrer dans l'immeuble. Je remarque que le building ferme à vingt et une heure trente. Comment ne pas se faire repérer ? Je m'en préoccuperai quand j'y serai. Il est treize heures, plus que sept heures ! Je repars vers la salle de bain pour me laver comme je l'avais prévu ! À la sortie, je mets des vêtements, (comme tous les gens normaux) c'est-à-dire un jean et mon t-shirt préféré sur lequel il y a écrit : "Qui m'aime me suive !" Malheureusement personne ne me suit jamais, je ne comprends pas pourquoi. Pour couronner ma magnifique tenue, je mets mes converses vertes que papa m'avait offertes.
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"-Tiens ma chérie, elles sont pour toi !
-Oh ! Merci papa, mais il y a un problème !
-Ah oui ? Lequel ?
-Elles sont beaucoup trop grandes pour moi !
-Je sais ma chérie, c'est pour que je puisse te voir les mettre quand tu seras plus grande.
-Merci papa, c'est le plus beau cadeau de la Terre entière !"
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C'était il y a six ans, je me demande encore comment il a réussi à prédire ma future pointure. Il me les avait données sur son lit d'hôpital quelques jours avant sa mort. Alors disons que je tiens à ces chaussures comme à la prunelle de mes yeux. Je m'allonge sur le lit. Je m'endors au fur et à mesure que mes paupière s'alourdissent. Je me réveille et redescends de mon nuage et regarde l'horloge pour me remettre dans le fil du temps.
"Déjà !"
Il est vingt heures. J'avais dormi pendant sept heures. Le temps était passé comme une flèche. Je me lève vite et cours prendre mon sac à dos, dans lequel je mets le ticket pour rentrer dans l'empire state building, mon porte-monnaie, mon portable, la clef de l'hôtel, mon étui à lunettes et une bouteille d'eau car on ne sait jamais, je pourrais mourir de soif. Je prends ma veste en jean et mets le sac à dos sur mes épaules. Je me dirige vers l'empire state building, il est environ vingt heures trente. Je rentre dans l'immeuble et la beauté du building me paralyse. L'entrée de l'immeuble est immense, de plus l'omniprésence de la couleur dorée rends la pièce encore plus grande qu'elle ne l'est déjà. Je m'approche du comptoir qui est au centre de la pièce. Je donne mon ticket au guichetier. En attendant qu'il composte mon billet, je lève les yeux et admire la magnifique sculpture faite dans le mur. Cette sculpture représente l'empire state, on dirait même que l'immeuble est la source de lumière de la ville, car il est aussi grand que le soleil. L'homme me rend mon ticket et me montre l'ascenseur de la main. Je rentre dedans et appuie sur le bouton qui mène au dernier étage.
"L'immeuble ferme dans trente minutes" annonce une voix.
Il est vingt et une heures. Je vais devoir attendre une heure que l'autre malade se montre. J'arrive au dernier étage après avoir attendu au moins cinq bonnes minutes dans l'ascension de l'immeuble.  J'en sors et me dirige vers l'escalier qui mène au toit. Je monte avec l'impression que cet escalier est interminable ! Arrivée en haut, je pousse la porte pour sortir. La vue sur New-York est éblouissante ! Je n'arrive pas à me dire que toutes ces lumières sont des immeubles. Je sors mon portable et regarde l'heure. Il est vingt et une heure dix, il me reste vingt minutes avant que le building ne ferme ses portes. Je m'assois sur des marches et observe le paysage. Cette place est géniale, je ne comprends pas pourquoi personne n'y avait pensé. Une sonnerie retentit, une voix déclare :
"Mesdames et messieurs, l'immeuble ferme ses portes dans dix minutes, veuillez-vous diriger vers la porte de sortie."
Tout le monde se dirige vers l'EXIT. Je reste assise et attends que les quelques personnes restantes fassent la queue, pour me lever et faire semblant de me diriger vers la sortie. La porte se referme juste devant moi. Je fais demi tour et cherche un endroit pour pouvoir me cacher pendant une demi heure. Je regarde autour de moi et vois une porte, par chance elle est peut-être ouverte. Je me dirige vers celle-ci quand une voix résonne :
"L'immeuble ferme ses portes, les personnes restantes dans l'enceinte seront punies par une sévère amende."
On aurait dit que cette voix s'adressait à moi. J'arrive devant la porte, j'attrape la poignée et tire la porte.
"Yes, elle s'est ouverte !" Je pense
Je rentre dans la salle, referme la porte et cherche un endroit pour me cacher. Dans cette salle il y a plusieurs cartons, quelques étagères et une armoire. J'hésite à me mettre ou dans le grand carton ou dans l'armoire. J'opte pour le carton car c'est plus discret. Je me dirige vers celui-ci, quand j'entends des bruits de pas de l'autre côté de la porte. Je cours et rentre dans la boîte, que je referme au-dessus de ma tête. Je peux voir la salle grâce à un trou fait dedans pour pouvoir le tenir. Un agent de sécurité ouvre la porte et regarde dans la salle. Il se dirige vers l'armoire et l'ouvre d'un grand geste de bras. Il continue sa recherche en regardant sur les étagères. Puis il commence à se diriger vers ma cachette quand son téléphone se met à sonner. Je souffle un grand coup et écoute sa conversation :
"Oui chérie ... Je fais ma ronde ... Je rentre bientôt, ne t'inquiète pas ... Tout va bien, j'ai juste cru avoir entendu quelqu'un rentrer dans la salle des balais ... Mais si tu sais, la salle où on range les affaires pour nettoyer ... Bon je te laisse, bisous, à ce soir."
Il raccroche, range son téléphone et il commence à repartir. Tout à coup il tombe par terre. Étonnée, je sors et avance vers le corps immobile. Je fais comme dans les films et mets mon index sous ses narines pour voir s'il respire encore. Heureusement, c'est le cas. Je profite de son inconscience pour sortir de la salle. Je referme la porte et sors mon téléphone pour connaître l'heure. Il est vingt-deux heures tout pile. Je regarde autour de moi et cherche le kidnappeur des yeux. Quand tout à coup, je prends un gros coup sur la tête, tombe et m'évanouis.

Hope is my second nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant