Chapitre 8

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Chapitre 8

Nelly se présenta à sa porte en milieu de matinée.

— Bonjour, Angie, voici le programme de la journée. Tu as une convocation chez Arawn. Ça devrait bien se passer, tu verras c'est quelqu'un de gentil. D'après ce que j'ai compris, tu seras mise en relation avec la personne qui va instruire l'affaire. Je ne connais pas spécialement Swann que j'ai du rencontrer une ou deux fois, et encore rencontrer est beaucoup dire, car nous n'avons jamais eu l'occasion de discuter. Cet après-midi, je suis chargée de m'occuper de toi, si tu as besoin de faire des courses, de te déplacer... on s'occupera des cartes de transport à moins que tu préfères avoir un chauffeur à ta disposition. Le conseil t'a octroyé une carte bancaire pour la durée de ton séjour afin de pourvoir à tes besoins. Rien de miraculeux, tu es logé et blanchi, nourri si tu le désires, mais tu peux aussi te préparer tes propres repas... d'où le studio. Tu dois avoir mille euros par mois pour tes besoins courant, si tu as d'autres besoins, il suffira de me demander.

Après avoir traversé de nombreux couloirs, elles arrivèrent devant une porte massive où le nom d'Arawn était inscrit sur une plaque de métal. Avant de frapper, Nelly se tourna vers Angie :

— Tout se passera bien, n'aie crainte.

Une voix grave invita la jeune humaine à entrer. Elle poussa la porte et se retrouva dans le bureau du fils du monarque. La pièce spacieuse était recouverte de tentures crèmes, des voilages légers de couleur vert amande filtraient la lumière de l'extérieure, un homme à la longue chevelure de jais, habillé de noir était assis derrière un large bureau d'un bois sombre patiné, un second dans l'ombre près de la cheminée surmontée des armoiries du prince Edern semblait de haute taille.

Arawn fit signe à Angie d'approcher et l'invita à s'asseoir dans l'un des fauteuils de cuir vert bouteille qui lui faisait face. Impressionnée et mal à l'aise la jeune mortelle prit place sur le bord de son siège et répondit d'une voix faible au « bienvenue » de son interlocuteur. Elle était nerveuse, seule avec deux hommes dans la même pièce et de sursoit des vampires, tout cela était une véritable épreuve pour elle. Les iris mauves du vampire lui apprirent qu'il n'avait aucune origine humaine. C'était la première fois qu'elle rencontrait un tel immortel. Angie réprima le tremblement de ses mains, des perles de sueur coulaient le long de ses tempes et son cœur tambourinait dans sa poitrine.

Swann observait l'humaine sans rien dire, il avait vu les photos d'elle et tous les documents vidéo saisis chez Thomas. Il constata donc que la victime de la cruauté du vampire s'était remplumée. Il la détailla, la jeune femme était agréable à regarder avec son visage ovale, encadré par une chevelure courte teinte dans un rouge sombre. Elle avait donc fait couper ses cheveux auburn. Vêtue d'un simple jean noir et d'un pull droit écarlate. La jeune femme qui faisait face à Arawn semblait avoir bien changé depuis la photographie du dossier, où elle affichait une longue chevelure lissée, des vêtements bien plus féminins. Il sentait sa peur, mais choisit de demeurer dans l'ombre jusqu'à ce que la situation exige qu'il se montre à elle.

Angelyne attendait qu'Arawn lui annonce ce qu'allait être la suite des événements.

— J'espère que tu es bien installée. Ton séjour ici prendra probablement plusieurs semaines, voire même quelques mois. Tu dois comprendre que nous avons besoin de ton entière coopération. Il se peut que ce ne soit pas toujours agréable, car tu devras faire face à tout ce qui s'est passé.

L'humaine hocha la tête à tout ce que l'immortel lui annonçait, incapable de prononcer le moindre mot. Elle connaissait tous les us et coutumes des ichoriens, rien ne pourrait la surprendre. Cependant, elle ne put s'empêcher d'avoir un geste de recul quand Arawn lui annonça que Swann la prendrait en charge et sortit de l'ombre. Elle n'avait jamais vu de Néos et sans aucun doute celui-ci en était un. Très grand, sous doute pas loin des deux mètres, les traits fins, les pommettes saillantes, des cheveux d'un argent sombre lui arrivant sur les épaules. Quand il s'approcha et plongea son regard dans le sien, elle constata que les yeux qu'elle avait cru noirs étaient d'un bleu nuit dont la pupille était cerclée d'un bleu soutenu. Une main diaphane aux longs doigts prit la sienne et la porta aux lèvres de l'immortel. Elle avait beau connaître les codes, elle ne put réprimer un frisson d'appréhension. Un léger sourire se dessina sur ce visage parfait et froid. Il y avait chez cet individu quelque chose qui la dérangeait, elle le trouva beau, mais se dit que devoir rester seule avec lui allait l'obliger à faire de gros efforts.

Sang d'Ombre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant