Chapitre 5

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Chapitre 5

Des heures plus tard, Angelyne se réveilla dans une chambre où elle avait été transférée après son opération. Le chirurgien avait tenté de réparer du mieux qu'il pouvait les dégâts occasionnés par les viols successifs, malheureusement la jeune fille ne pourrait plus avoir d'enfant. Tout ce que Thomas lui avait fait subir n'était pas sans conséquence.

La médecine ichorienne était un peu spéciale, quand ils le pouvaient, les vampires appliquaient de l'ichor afin de faciliter la cicatrisation des tissus même chez les humains. Tant que le virus n'entrait pas en contact avec les enzymes de l'appareil digestif, il n'y avait aucun risque de transmission de la « maladie ». Le sang des vampires facilitait la cicatrisation, mais n'effectuait pas de miracles.

Lorsqu'Angie ouvrit les yeux, elle regarda autour d'elle. Sa chambre ressemblait à n'importe quelle chambre d'hôpital, avec son appareillage médical, son mobilier. Seule la décoration plus intimiste changeait. Les murs céruléens et jaune pâle, les rideaux d'un bleu soutenu au liseré or, l'énorme bouquet de Cathal trônait dans un beau vase sur une petite console ronde en acajou. Elle trouva les lieux plaisants, une télécommande à côté de son lit lui permettait de faire coulisser un panneau de bois révélant un téléviseur. Deux fauteuils confortables permettaient aux visiteurs de s'installer où se tenaient Cathal et la mère de la jeune fille en train de somnoler en attendant son réveil. Son cœur bondit en voyant le visage de l'humaine.

— Maman ? Qu'est ce que tu fais là ?

— Ma petite fille... la voix de la femme s'étrangla d'émotion. Elle avait cru ne jamais revoir sa fille et le spectacle qu'elle offrait n'avait rien de rassurant avec ses plaies et ecchymoses.

Angie serra fort la main de sa mère et ferma les yeux un bref instant. Voir enfin un visage aimé lui faisait tant de bien. Dès que Cathal avait déposé la jeune humaine aux urgences, il avait appelé Gabriel, le chef du clan dont dépendait Angie, et lui avait ordonné d'envoyer la mère de la jeune fille à New York. Il avait donné toutes les instructions nécessaires et deux heures plus tard, un jet privé s'envolait avec à son bord Madame Mons. Dès qu'elle avait posé les pieds sur le sol américain, les ichoriens l'avaient prise en charge. Installée dans un hôtel à proximité de l'hôpital avec un garde du corps qui pouvait lui servir de chauffeur, traducteur... La femme d'une cinquantaine d'années trouva un soutien dans la présence de Cathal, il lui expliqua avec les mots appropriés ce que sa fille avait subi, il l'avait préparé à ce qu'elle allait voir. Il l'avait prise dans ses bras quand elle avait éclaté en sanglot devant le corps endormi d'Angie, il avait su trouver les paroles réconfortantes et posait une main amicale sur son épaule quand il le fallait.

Cathal se leva et annonça qu'il les laissait seules et reviendrait plus tard quand elle serait reposée. Le guerrier sortit et rejoignit Lothaire à l'hôtel appartenant à la communauté. L'ancien templier s'empressa de lui demander des nouvelles et fit son rapport.

— Nous avons fouillé tout son appartement... ce gars est un grand malade... les disques durs de son ordinateur sont pleins de photos des plus tordues... nous avons trouvé des films de ses exploits avec sa victime. Pauvre fille, je me demande comment elle a fait pour ne pas sombrer dans la folie. Il y avait des clichés d'autres filles, juste des portraits. Je pense qu'Angelyne n'est pas sa première victime. Il faut qu'on cherche ailleurs dans toutes ses propriétés. Dans une des chambres, il y avait une autre fille, je ne sais même pas si elle a quinze ans. Nous n'avons pas pu l'interroger, car elle est dans le coma, il l'a transformé. Elle ne semble pas avoir subi quoi que ce soit. Nous l'avons transféré dans un autre centre médical.

— Tu as bien fait. Bon, montre-moi un peu ce que vous avez trouvé.

Lothaire ouvrit une chemise plastifiée et en sortit quelques clichés. Cathal les regarda non sans serrer les mâchoires et réprima à plusieurs reprises des grimaces de dégoût.

Sang d'Ombre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant