Sang d'Ombre

Chapitre 2

Angie se réfugia le plus loin qu'elle put du vampire, compte tenu de ses bras qui étaient toujours ligotés aux barreaux du lit. Thomas l'observa du coin de l'œil pendant qu'il se rhabillait. Cela fait, il s'avança vers elle afin de la détacher. À peine la libéra-t-il que sa victime se rua sur lui, folle de rage, les poings en avant, en criant :

— Salaud ! Salaud !

Elle le griffa avec fureur au visage.

Amusé par tant de vains efforts, il la laissa faire quelques instants, puis lui saisit les mains, la ceintura et la retourna. Incapable de bouger, la jeune fille tenta de lui décocher un coup de pied.

— Oh... mais c'est que l'on fait sa sauvageonne. Décidément, tu me plais de plus en plus, lui susurra-t-il à l'oreille avant de lui mordiller le lobe.

Il la serra plus fort et la plaqua contre le mur. La poitrine et le visage écrasés contre la paroi, Angelyne se calma. Les bras immobilisés par une main de fer, la seconde descendit vers sa hanche, pinça le galbe de sa fesse avant de glisser vers sa fente. La jeune mortelle se crispa de douleur et de fureur sous les doigts de Thomas.

— Tu en veux encore ? Pas de problème...

À ces mots, la main du vampire quitta le sexe d'Angie pour baisser la fermeture de son jean. Il libéra son pénis et la prit une seconde fois par-derrière. L'humaine rugit de colère tandis que chaque mouvement de reins de son assaillant la cognait contre la cloison.

— Non !

Cette fois, il la pilonna avec vigueur. Angie haletait sous les coups de boutoir de son amant de fortune. Contre sa volonté, son corps réagissait traîtreusement à la pénétration de l'Ichorien. Lubrifié, son sexe accueillait celui de Thomas, se dilatait pour lui. En quelques minutes, ce fut fini. Thomas rengaina son artillerie, palpa un de ses seins et, pendant qu'il se frottait contre elle, il lui glissa :

— Peut-être que, la prochaine fois, je ferai connaissance avec ton second orifice... Je suis sûr que celui-là est toujours vierge. Tu mouilles si bien pour moi. Je suis certain que cela te plaira encore plus.

Angie déglutit, terrifiée. Il la relâcha et quitta la pièce sans un regard. Elle s'affala sur le sol, incapable de réagir, et se mit à pleurer, les épaules secouées par de violents sanglots.

Combien de temps son calvaire allait-il durer ?

****

Thomas était satisfait de lui-même. Après ce qui venait de se produire, il avait envie de prolonger son bien-être. Le vampire s'installa dans un des fauteuils confortables de son bureau. Il appuya sur la télécommande, et un des panneaux muraux coulissa, révélant un écran géant. Bientôt, la vidéo du viol d'Angelyne défila sous ses yeux.

Comme toutes les pièces de l'appartement, la chambre de la jeune fille étaient sous surveillance. Il pouvait déclencher l'enregistrement dès qu'il le désirait. Il prenait d'ailleurs un immense plaisir à l'observer à son insu. Le vampire se leva, se versa un vieux bourbon et retourna s'asseoir dans son siège. Il porta le verre à ses lèvres et en savoura chaque gorgée. Il aimait la chaleur de l'alcool, les arômes développés lors du vieillissement en fût. Il croqua un des kumquats confits à sa portée avant de se resservir un verre. Puis, il passa du film à la caméra observant sa jeune prisonnière, mais les larmes d'Angie ne tardèrent pas à l'agacer. Il éteignit l'écran et préféra écouter de la musique. Les premières notes de la Toccata de Bach se mirent à résonner dans la pièce. L'immortel se laissa emporter par la mélodie et ferma les yeux pour une plongée dans son passé.