OS (Eldarya & autres)

Premier rendez-vous, première galère. [Eldarya, Valkyon]

Cela faisait des semaines que j'attendais ça, des semaines. Et ce jour était enfin arrivé, j'avais obtenu un rendez-vous avec Valkyon ! Moi, Sélénite, jeune gardienne de la garde obsidienne. Bon, d'accord, j'avais dû dire à mon chef de garde que j'avais des questions à lui poser au sujet du travail. J'avais même du faire semblant de m'évanouir pour qu'il décide de sortir prendre l'air. Mais ces détails n'avaient pas d'importance. Nous étions tous les deux dans les rues du marché. Aucun de nous ne parlait ce qui rendait l'atmosphère assez lourde.

- Dis-moi, ça t'arrive souvent de sortir du QG comme ça ? lui demandai-je.

Il secoua la tête négativement. Valkyon 1, Sélénite 0. La conversation ce n'était pas son truc je devrais le savoir pourtant. Idiote, idiote. Je m'approchais d'un établi où un purrekos vendait toutes sortes d'objets farfelus. Alors que Valkyon regardait ailleurs j'achetais quelques chose qui me semblait amusant. Je me retournais alors en toute hâte voulant le montrer au faelien. Mais à peine eus-je le temps de tourner le dos au marchand que je rentrais dans quelqu'un, faisant voltiger mon achat qui atterrit pile devant l'élu de mon cœur... qui l'écrasa sans regarder ce qu'il faisait.

- Tiens, j'ai marché sur quelque chose ?

Je me ruais à côté de lui, un sourire de six kilomètres sur le visage pour lui cacher ma déception.

- On continue ?

C'est presque si je le tirais par le bras pour l'éloigner le plus vite possible du marché et du purrekos qui se tordait de rire derrière son établi. Saleté de chat, il passerait un mauvais quart d'heure la prochaine fois que je passerais par là. Nous continuâmes à marcher en nous dirigeant vers la sortie du QG. Il ne fallait surtout pas je fasse une autre gaffe, surtout pas.

- Tiens, mais ce ne serait pas ce cher Valkyon, et avec Sélénite, dit Nevra en arrivant dans notre direction. Tu ne veux pas me la piquer au moins ?

Combien de fois allais-je devoir dire à Nevra que je ne m'intéressais pas à lui pour qu'il me fiche la paix ? Cependant la réponse de Valkyon m'intéressait tous de même. Qu'allait-il dire ?

- Viens Sélénite, tu as besoin d'air pur.

Sur ce, le chef des obsidiens continua sa marche. Nevra, les yeux grands ouverts avait un visage de pure stupéfaction. Il venait de se faire snober, et par Valkyon qui plus est. J'étais moi aussi extrêmement étonnée mais surtout je me demandais pourquoi il n'avait pas répondu à la question du chef des ombres. Arrivée dans la forêt, je décidais qu'il était temps que je me montre un peu plus aux yeux de Valkyon. Je décidais donc de lui montrer ma souplesse. Alors qu'il marchait devant moi je courus et sautais sur un arbre. Après un magnifique saut périlleux arrière, je retombais sur mes pieds fière de moi. Valkyon n'avait pas l'air très impressionné mais il m'avait remarqué et c'était déjà ça de fait. Je m'apprêtais à m'approcher de lui quand il tomba au sol, assommé. Un énorme fruit venait de tomber de l'arbre que j'avais dû secouer en sautant dessus. Résultat ? Un Valkyon à terre et moi totalement dépourvue de moyens pour le réveiller ou même le déplacer. Je me résolus donc à attendre. Le bon côté des choses c'était que grâce à sa solide constitution il ne resta pas évanoui très longtemps. Quelques minutes tout au plus. Quand il se leva il me regarda d'un regard vide. Je ne saurais vous dire si il était triste, en colère ou je ne sais quoi d'autre.

- Euh, Valkyon je...
- Je pense que tu as assez pris l'air, rentrons.

Et c'est sur ce dernier mot que nous rejoignîmes le QG. Avez-vous déjà vécu un rendez-vous pareil ? Moi non et je n'aurais préféré jamais en connaître. De retour au QG Valkyon s'en alla sans un mot et moi je partis m'enfermer dans ma chambre. J'étais la fille la plus idiote de l'univers. Au bout d'une bonne heure je vis un message glisser sous ma porte. Je le pris, me demandant bien de quoi il s'agissait :

« Je suis désolé d'être parti comme ça, je sais que ce n'était pas ta faute. J'espère que tu vas mieux.
Valkyon »

Décidément, les longs discours ce n'était pas son truc.