Les décharges électriques se propageaient dans toute ma chair jusqu'à mes os. Je convulsais sur le sol humide, fracassant mes muscles toutes les secondes. Un des hommes m'attrapa fermement et me projeta sur son dos pour mieux me porter.
J'étais complètement sonnée, n'arrivant qu'à entendre les brouhahas de mes ravisseurs.
« Fait attention quand tu la transportes, le professeur va être mécontent si elle a des bleus ! » Dit une voix rauque.
Pendant plusieurs minutes, un bruit m'indiqua que les hommes fouillaient dans mes affaires.
« Retrouvez cette puce ! Ordonna une voix familière.
- Rien à signaler,s'exprima un autre déçu.
- Emmenez la totalité de ses affaires, nous l'interrogerons à l'institut.
Je commençais à sentir le mouvement de la troupe. La puanteur du couloir moisie, me réveillait. Après toute la souffrance vécue pendant mon enfance, j'étais surpuissante, mon courage était imparable. Seul mon corps ne suivait pas. J'étais comme un malade, incapable de contrôler son organisme, qui préférait détruire ses propres cellules les unes après les autres.
Il était hors de question que je retourne au centre. Je ne voulais plus être un animal sans avenir, attendant qu'on l'achève dans sa cellule.
Je regardais mon bras qui pendait, avec un dernier effort, j'essayais d'activer mes muscles. Mon bras tremblait, puisant des dernières réserves. Je faufilais mon membre discrètement pour attraper le Trapper du soldat.
Puis avec une vitesse impressionnante, je tirais une balle de mercure dans le pied de mon porteur. Celui-ci tomba à terre paralysé par le métal liquide qui s'infiltrait dans son organisme. Les autres sortaient leurs Omega pour m'envoyer des nouvelles décharges.
Une autre balle métallique transperça le crâne d'un offenseur qui me bloquait le passage, puis je me faufilais dans le couloir pour éviter les attaques.
Je courais comme une folle, n'écoutant pas mon corps qui me hurlait de stopper.
« Arrête-toi ! » Hurla Tom.
Je m'arrêtais net devant une fenêtre. Je jetais un regard au visage de l'homme qui avait fait battre mon cœur d'enfant, il y a longtemps.
Il cria quelque chose que je n'eus pas le temps d'entendre. Je me jetais par la fenêtre. Brisant le verre sale avec le poids de mon corps.
Ma chute de deux étages fut rapide et violente.
Mon organisme était brisé contre le goudron. Mon bras ainsi que ma jambe n'étaient plus que des morceaux nageant dans un flux de liquide et de chaire. Une femme aux cheveux blancs, se précipita sur moi et elle m'aida à me relever.
« Courage, ils ne t'auront pas je vais t'aider !» Me chuchota-t-elle en soulevant mon corps écrasé.
Je me levais difficilement, avec une jambe complètement molle. La jeune femme me portait vigoureusement ma carcasse dans les ruelles sombres du quartier rouge.
Des sons l'alertèrent, l'obligeant à nous cacher dans un coin. Elle me déposa au sol contre un mur.
« Tu es vraiment dans un sale état, s'affola-t-elle, que puis-je faire ? »
- Embrasse-moi, lui dis-je dans un dernier souffle.
Surprise, elle hésita puis elle approcha de mon visage pour déposer un baiser chaud.
Un relent d'énergie entra en moi. Mes cellules et mes organes s'activaient. Les os de mon bras et de ma jambe se ressoudaient. Mes cicatrises se fermaient et mon cœur redémarrais.
Je me relevais pleine de force. Je regardais le corps sans vie sur le sol.
Puis avec ma main moite, je fermais les yeux du cadavre.
« Je suis désolée » Murmurai-je en larmes.
Je disparaissais dans la ruelle, laissant ma victime broyée sur le pavé.
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Sans visage
Science FictionJe suis ta mère. Je suis ton père. Je suis ton frère. Je suis ton amant. Je suis l'homme dans la rue. Je suis la vielle femme sur le banc. Je suis l'inconnue qui te frôle. Je suis l'homme qui t'agresse. Je suis un meurtrier. J...