Chapitre 7

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Les semaines passèrent... L'été arrivait à ses derniers jours. Le soleil, moins chaud, ne brûlait sûrement plus les champs, mais devait encore réchauffer les grains de sables de nos dunes.

Mes parents avaient certainement eux la visite des militaires, sinon, comment auraient-ils su que j'étais en "cavale"... J'espère sincèrement qu'ils n'ont pas eux d'ennuis à cause de moi car au final, je suis quand même retenue ici.

Et si ils allaient bien, ils seraient sûrement en train de me pleurer mon acte. Ou moi même.
Je sais pas.

De mon côté, ce n'est pas la joie. Après la diffusion du message de Saïdi, le lieutenant Fletcher nous a fait nous mettre en randonnion, et nous a fait une bonne heure de discours totalement ennuyeux.

Mes jambes me fesaient mal, mais je n'avait pas le droit de bouger. Si je le fesait, un des militaires qui se tenaient derrière nous, prenait le bout de son arme et nous donnait un cou sec avec.

Un petit garçon qui ne devait avoir que 6 ans en a reçu 3 d'affilée. Il gémissait et de grosses larmes perlaient sur ses joues chocolat.

L'envie de donner un bon cou au militaire- à qui ça ammusait de le brutaliser- et de prendre ce bout de choux dans mes bras, devenait extrêmement forte.

Mais je gardait mon sang froid, m'efforçant de prêter un peu d'attention au paroles du lieutenant.

Il parlait de ce siii bon gouvernement qui fesait taaaant de choses pour ses citoyens... Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que si le gouvernement était siiiii bon que ça, il n'enfermerait pas des gamins dans un de ces camps par la FORCE! Ils auraient aussi bien pu nous demander si nous étions D'ACCORD?!

Mais, non. Ça ne leur a pas traversés l'esprit...
Fletcher radotait. Et ça devenait fatiguant. Jusqu'à ce qu'il quitte sa voix admiratrice pour reprendre celle qui m'effraie tant.

- ET MAINTENANT, GARDE À VOUS! MARCHE!

On a dû le suivre jusque dans le couloir qui était derrière la porte. Il était étroit, et le bruit des chaussures qui frappait le sol en cœur me rappelais une marche funéraire et devenait insupportable...

Tout le long du couloir, il y avait des portes. Il y en avait PAR-TOUT. La plupart n'étaient qu'un un trou avec une sorte de panneau coulissant en fer rouillé.

À travers l'un des trous, je voyais une grande cour, ravagée par la végétation. On aurait dit que ce bâtiment était abandonné. Ce camp militaire est vraiment bizarre...

Au bout du couloir, Fletcher s'arrêta net en frappant un bon cou avec son pied.
- HALTE !!!

Nous nous arrêtions aussi. Devant lui, une grosse porte en bois. Plus large et haute que les autres. Il passa une sorte de badge à la serrure et la porte s'ouvrit toute seule.

Une lumière très forte nous fit mal aux yeux.
Puis, ils s'y adaptèrent.
À mesure que j'avançais, je distinguais des formes, et des couleurs...un peu comme quand on se réveille.
Quand on se réveille d'un long cauchemar.
Quand, à notre réveille, notre mère est à notre chevet et nous caresse tendrement une mèche de cheveux... Mais, malheureusement, je ne me trouvais pas chez moi...

À ma gauche, un mur en pierre envahi par des plantes grimpantes.
À ma droite, un arbuste qui avait poussé dans le sol en béton.
Je me retournais et je vis une immense fenêtre en verre. Certains carreaux était cassés. Plus j'avançais plus je me demandais dans quoi j'étais...

Ma tête se mis à tourner, et je fut prise de vertiges... Je suppose que mes jambes ont flanchées, car une main ferme m'a retenue par le bras.

J'étais à moitié à terre. Je me redressais et levais la tête en direction de cette main. Mes yeux remontaient le long de son bras, pour arriver enfin à son visage.

C'était le garçon brun au yeux noisette. Un rayon de soleil passa brièvement dessus, et ils me rendirent des éclat couleur miel.

Je voulais le remercier mais aucun son ne sortait de ma bouche. Le tranquillisant devait encore avoir un peu d'effets. Et de toute façon, si j'avais parlé, je ne sais pas ce qu'il se serait passé...

Nous passèrent à côté de piquets tout rouillés. Je me demandais à quoi ils servaient. Puis après avoir traversé la cour, Fletcher ouvrit une autre porte.

Encore un long couloir.
-en croix-, mais aucunes portes en bois au bout.
Il se raclais la gorge.

- JEUNES LIMACES, VOICI LE COULOIR QUI MÈNERA À VOS DORTOIR!

(Il se tenait face à nous. L'air dégoûté. Étions-nous si moche à regarder? En tendant un bras à chaque fois, il nous dit: )

- LES FILLES DE 5 À 10 ANS, PREMIÈRE PORTE DE L'AILE DROITE! ALLEZ! DÉPÊCHEZ-VOUS!!!

( Claire et trois autre gamines avançèrent timidement jusque devant la porte concernée)

- LES GARÇONS DE CET ÂGE, DEUXIÈME PORTE!

(le petit au joues chocolat se planta de direction, et reprit un cou par un militaire)

- IL ME FAUT 4 FILLES DE PLUS DE 10 ANS. PREMIÈRE PORTE DE L'AILE GAUCHE!!!

( une grande blonde qui devait avoir 16 ans avança la tête haute, d'un pas assuré. Elle remuaient des fesses.
Deux autres filles qui devaient avoir le même âge, la suivait en - ce qui me semble - l'imitant...

Il manquait une dernière fille pour arriver au total de 4. Je ne voulais pas y aller. Ce genre de personnes ne me parait pas fiables...

Une fille qui me semblait déjà être une femme s'avança.
Elle avait de magnifiques cheveux roux, qui s'envolaient au rythme de ses pas...
Des tâches de rousseur, parssemait son visage pure.
Ses yeux d'un vert éclatant, fixaient sévèrement Fletcher.
En plus d'être très belle, elle avait l'air d'avoir du caractère...
Soudain, j'éprouvais une pointe de regret a être tel que je suis...

Puis, quatre premiers garçons de mon âge, allèrent à la porte leur ayant était indiqué.
Pareille pour les quatre suivants.

Je remarquait qu'en fait, les deux ailes costales du couloir-croix, nous étaient réservés.
Le "répartissage" des dortoirs, se fesait par catégories d'âge, et non par sexe.

Je fesait le compte dans ma tête :
En fait il y a 4 dortoirs de 4 personnes chacun.
Deux pour les gens entre 5 et 10 ans, et deux autres pour ceux qui ont plus de 10 ans...
Au total, nous étions donc 16 personnes...

Il ne restait plus que moi dans le couloir. Enfin, presque...
Fletcher me fixait. Un sourire moqueur sur les lèvres...

- He bien... Tu n'as pas remarquée que les autres s'étaient déjà rendues au dortoir? Skylin ?

- Oh. Dé...désolée. Bredouillai-je.

Non. Il ne fallait pas que je lui montre que j'avais peur. Je veux être comme la belle rousse. Forte et courageuse !
Je le regardais alors de la même façon qu'elle. Droit dans les yeux.
Puis je dis d'un ton ferme :
- Je vais y aller. Mais, vous, qu'es ce que vous attendez?!

Je n'aurais pas dû jouer à ce jeu là, car Fletcher m'empoigna le bras et me grogna :

- He bien, Skylin. Vous apprendrez qu'ici, ce n'est pas un camp de vacances. Et que si j'étais vous, je me tiendrais à carreaux... Demain, vous dormirez ailleurs que l'endroit prévu...

Puis, dans ces yeux noirs, je cru voir une étincelle...

Une ÉtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant