Chapitre 8

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Ce qu'il venait de me dire me glaça le sang... Mon cœur rata un battement. "Que voulait-il dire par là?"
Doucement, tout doucement, je me décrochait de son emprise.
Il s'était tellement approché que j'étais collée au mur glacé de ce long couloir. Le souffle régulier et chaud de Fletcher ne faisait que me faire frissonner davantage... À travers le trou d'une fenêtre, la lueur de la lune lui donnait des airs fantômatiques. "Depuis combien de temps sommes nous là?" Je n'en savais rien mais en ce instant précis, je n'avais qu'une envie : Sortir d'ici au plus vite!

- Ex...Excusez-moi... Bégayais-je.
Bon. Pour le courage et la force, c'était raté...

Il s'écarta me laissant pour seule issus mon dortoir. J'ouvris la porte et la claqua en un boucan incroyable. De ce côté non plus ça ne s'arrange pas...

Au dessus de ma tête, une ampoule grésillait et la lumière ne faisait que s'éteindre et s'allumer. Mais, pendant les alternance, je pu distinguer un visage...

Dans la pièce, il y avait deux lits superposés. Su l'un d'eux, une jeune fille brune et à la peau mat me regardait avec de grands yeux d'un noir intense.
Elle me dit :

- Hé bien, tu en as mis du temps...
Les autres se sont déjà endormies.
J'étais toute seule!

Mon regard se posa sur l'autre lits superposé. Deux jeunes filles dormaient avec pour couettes, un simple bout de tissus raccommodés. Autour de nous, quatre murs fissurés. Sur l'un d'entre eux, était disposé 4 bureaux. Au pieds des lits, se trouvait des sacs identiques.

- Viens avec moi. Me dit-elle.
Je vais te montrer où l'ont se rafraîchi... Et je peux te dire qu'on en a besoin... Tu as vu comme c'est sale ici?! Tout à l'heure, j'ai même vu un cafard!
Je trouve ça complètement délirant que l'ont nous laisse dormir dans ce...( elle hésite sur le mot) dans cette porcherie!
En tout cas, chez moi, ce n'était pas comme ça... J'espère qu'ils vont bientôt nous laisser rentrer parceque je ne pourrai pas passer UNE seule nuit de plus ici! Et puis mes parents vont s'inquiéter...

Je la suie. Elle continue à marmonner des trucs que je n'écoute même plus. Trop bouleversée de ce que je viens de vivre... Les mots de Fletcher tournent et retournent dans ma tête... " Demain, vous ne dormirez pas à l'endroit prévu..."
J'ai bau me repasser cette phrase dans tout les sens, je ne trouve pas d'explications cohérentes...

Nous passons par une porte dans la chambre pour déboucher dans un endroit qui me paraît être des...douches. Cette fille n'a pas tort. C'est dégoutant... Des toiles d'araignées pendent de partout et à terre, la poussière et plus que présente...

Sans avoir suivie le fil de son monologue, je coupe cette fille et lui dit :

- Excuse-moi. Comment tu t'appelles?

Elle marque une pause. Me regarde avec une expression indescriptible, puis me dit finalement avec un grand sourire.

- Victoire. Mais tu peux dire Vic.
- Ella.

Je lui rend son sourire et me déshabille en roulant en boule mes vêtements. Entre dans une douche. La porte grince. Des plantes grimpantes avaient envahis le pomo de douche.
Je tourne le robinet.
Dans un sens, puis dans l'autre. Rien.
Je donne des petits coups dedans, puis j'entends comme un grondement. Comme si s'était bouché... Vous savez. Ce bruit de quand on souffle dans une paille et que ça fait des bulles...
Puis, ce bruit se fait de plus en plus fort, le pomo tremble!
(Moi aussi d'ailleurs...)
Et là, une sorte de boue noir hyper odorante en sort... Ça tombe sur moi. Je me crispe, essayant de ne pas penser à ce que c'est...
Enfin, le jet s'éclaircit et la boue devient un mince filet d'eau qui m'a l'air propre. Je me met en dessous, enlevant la crasse, le sang et...la boue.

Ma "douche" finie, j'attrape une serviette qui pendait sur la porte, et sort. Je m'approche d'un des miroirs devant moi, et m'examine :
Je suie mouillée, désemparée, horrifiée, enlevée, je sent très fort et je suis consternée par ce que je vois derrière moi...

- Vic?!

Elle était à 4 pattes, des gents aux mains et aux pieds, entrain d'asstiquer une des douches avec une éponge trouvée je-ne-sais-où.
Elle se relève, visiblement génée.

- Je suis très... Très maniaque...

Je lui sourit, reprend mes vêtements, et lui fait signe de venir avec moi...
Nous entrons dans la chambre. Elle me chuchote :

- Je prends le lit du dessus!
- Okay

Elle monte en haut et s'allonge.
Je m'apprêtais à décrisper mes habits, quand je remarque une chemise de nuit sur le boudin qui me sert d'oreiller... Je la prends soigneusement, car après ce que j'ai vu, c'est la seule chose qui m'a l'air neuve... J'enlève ma serviette est la met. Elle est blanche et ressemble beaucoup à celle que j'ai dans mon sac, mais sans les voiles...
"Mon sac!!!" Où est-il???
Je regarde partout dans l'espoir de le voir... Mais rien. Les seuls sacs que je vois ne sont pas à moi... Il y en a 4. Tous les mêmes. Je soupir, et prend celui à mes pieds... Je ne peux pas dire la couleur exacte, parceque je ne sais pas voir dans le noir, mais il a la forme d'un gros sac à dos. Je l'ouvre mais ne peux rien distinguer. Je me lève donc et avance vers une grande fenêtre en verre devant l'un des bureaux. Je m'y assoie, et sort une a une les affaires :
- un chemisier blanc
- une jupe rouge
- une cravate assortie
- de grandes chaussettes blanches
- une sorte de livre
- un stylo...

Je soupire et me dit intérieurement
"Mais pourquoi je suis là?... Pourquoi?!"
Bien sûre aucune raiponce ne me vient... Je n'arrive pas à être fatiguée. J'ai trop de préoccupations pour dormir... Alors, je range tout le vêtements dans le sac, mais je garde le stylo et le livre.
En l'ouvrant, je découvre que les pages sont blanches... Je ne sais pas à quoi ce livre est destiné, mais je m'en fiche...

J'ouvre a la première page et écrit "Journal d'Ella".
En relevant la tête, je remarque la lune. La lune qui m'apaise et qui m'a toujours apaisée. La lune de chez moi... Elle me sourit, et je commence à noter. J'écris tout.
Comment j'en suis arrivée là. De ce doux matin avec ma mère jusqu'à ce livre aux pages blanches. En passant par Josh, les dunes, mes parents, la lettre, la fuite, l'auberge,les militaires, le rêve, Claire, mon arrivée ici, Vic. Je raconte mon histoire...
À la fin de mon récit, mes paupières tombent de fatigue avec une pointe d'inquiétude. À mon réveil où je serais? Qui sera avec moi? Mais je m'endors quand même laissant le destin choisir pour moi, le sort qui m'attendra demain...

Une ÉtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant