Les Naufragés

Prologue

Trempée. Fut le premier mot qui me vint en premier à l'esprit. Je ne voyais que du noir, probablement parce que j'ai les yeux clos. J'essayais en vain de les ouvrir. Je sentais du mouvement autour de moi. J'étais maintenant allongée sur une plateforme dure, trop dure pour mon dos endoloris. On m'appuyait fortement sur la poitrine, sans que je ne sache pourquoi. Je ne sentais même plus la morsure du froid, mon corps ne voulait plus bouger. Je ne sentais plus rien du tout, à part cette pression qui continuait par à coup. Je sentis deux mains qui prirent mon visage et le relevèrent. On m'ouvrit la bouche et je sentis des lèvres se poser sur les miennes. Je voulais pousser cette personne avec toute ma force mais je n'y arrivais. Je devais accepter l'air qu'on insufflait dans ma bouche. Puis la pression reprit, c'est à ce moment que je sentis quelque chose remonté dans ma gorge, mon corps m'écouta enfin en se relevant et se penchant pour recracher toute l'eau que mes poumons contenait. Je toussais à m'en déchirer la gorge. Quand je rouvris les yeux, un mélange d'odeur de sel et d'eau me vint aux narines, et je reconnus une grande étendu bleu à perte de vue. Je restais bloquée sur cette vue, puis me retourna en entendant un raclement de gorge et une voix grave me dire

-Me dit pas Merci surtout, après tout je viens juste de te sauver la vie...

Je le détaillais du regard. Il était lui aussi trempé de la tête aux pieds. Il me rappelait quelque chose mais je n'arrivais plus à savoir quoi. Je le fixais un long moment, puis sentit un léger mouvement de gauche à droite, je baissais les yeux et compris que nous étions sur un bateau flottant, un bateau de sauvetage. C'est à cette instant que je compris, je tournai mon regard encore une fois vers la grande étendue bleu. La Mer. Tout d'un coup tout me revint à l'esprit. Le voyage scolaire, la visite en bateau, les rochers, l'eau jaillissant de toute part, l'équipage nous disant de rester calme et de nous diriger vers les bateaux de sauvetage. Un énorme choc qui nous renversa tous, puis plus rien. Le Trou noir. Une image en particulier me revint, je relevais ma tête vers lui. L'homme qui m'a sauvé la vie.

-Merci...

J'avais murmuré cette phrase, je n'arrivais pas à croire que ce soit Lui, qui m'ait sauvé la vie. Ce n'était pas possible, c'était un cauchemar, je venais de perdre tous mes amies, mais surtout mes meilleures amies. Et que ce soit lui en plus c'était impossible... Derek Schmidt vient de me sauver la vie. Ce gars ne m'aimait pas, enfin il n'aimait personne. C'est ce qu'il disait, et il nous le faisait comprendre en restant à l'écart de nous. Il avait pourtant lui aussi eut son jour de gloire et de popularité, un vrai imbécile et connard en bonne et due forme et après les vacances d'été il y a 2 ans, il est arrivé blouson de cuir, jean noir, tee-shirt blanc, tatouage au bras, lunettes de soleil au nez et cigarette à la bouche. Il était descendu de sa moto et au lieu de saluer tout le monde comme il savait si bien le faire il passa en snobant ses amis les plus proches et tous les autres, tous en lançant un regard foudroyant à qui conque croisé son chemin. Il avait totalement changé, à croire qu'il était devenu bipolaire pendant les vacances. Je ne savais pas le pourquoi du comment, mais ce n'étais pas quelque chose qui me préoccupait à l'époque. J'étais axée sur mes examens de fin d'année, que j'avais réussie avec une mention bien. C'était grâce à nos bons résultats que les professeurs avaient décidés de nous emmener en voyage de bénévolat pour une école Haïtienne. Le brun ne me regardait plus, il tourna son regard vers l'océan et plissa les yeux. Je décidai de rompre le silence qui commencé à devenir gênant.

-A-Alors qu'est-ce qu'on fait ?

-On se laisse guider par le courant et si on voit une île ou une côte on sort la pagaie et on pagaie.

Sa voix me fit frissonner tellement elle était froide. J'acquiesçai et retourna mon regard vers l'océan. Je ne savais pas pourquoi mais je sentais que tout n'allait pas forcément bien se passer.