Les Naufragés

Chapitre 1

Froid. Je commençais à grelotter, ça faisait au moins une heure et demie que nous flottions sans direction. Ce qui commençait réellement à m'énerver et aussi un peu à me faire peur. J'étais fatiguée et ce mélange d'émotions ne m'aidait vraiment pas à garder les yeux ouverts. Mes jambes commencèrent elles aussi à trembler, tout comme mes bras. Le son des vagues se fit accompagner par le bruit du claquement de mes dents. Mon petit short et mon tee-shirt manche trois quart, n'aidait pas vraiment à me réchauffer. La visite en bateau ne devait durer que quelques heures, et la météo n'avait annoncé qu'un temps mitigé pour le soir. Je pensais que nous serions déjà à l'hôtel. Mon regard toujours bloqué sur l'étendu bleu, je ne vis pas la grosse masse grise arrivé sur moi. Je la reçu en plein visage, je ne reconnus pas tout de suite ce qu'était cette chose. C'est quand je la pris dans mes mains et la déplia que je compris que c'était une couverture. Je relevais la tête vers lui, il avait déjà retourné la tête vers l'horizon, je lui murmurai un petit merci, qui n'avait surement pas entendu tellement ma voix était faible. J'enrobai mon corps dans la couverture grise, qui était assez fine. Mes tremblements cessèrent peu à peu. Bientôt une autre émotion m'envahi, la Faim. Ca faisait plusieurs heures que je n'avais rien avalé du tout. Je le regardais à nouveau, il était toujours aussi impassible et froid que tout à l'heure. Mais je décidais comme même de lui poser la question que j'avais en tête.

- T-Tu penses qu'il y à manger dans le bateau ?

Il daigna tourner la tête vers moi, il me regarda de la tête au pied, avec dégout je dirais. Il m'indiqua une malle noir, placé sur le côté entre nous deux, tout en se retournant vers la mer. Je m'avançais vers celle-ci, tout en veillant à garder la couverture sur mes épaules. J'ouvris la malle, qui grinça désagréablement, ce qui me fit faire une grimace, que j'effaçais aussitôt que je vis son regard sur moi. Il fit un petit sourire en coin en voyant ma gène, je retournais mon regard vers l'intérieur de la malle : Plusieurs sachets en aluminium, je crois, étaient rangés, trois autres couvertures étaient empilées, une sorte de petit pistolet orange fluo était placés au fond de la malle, deux grosses gourdes d'eau, une lampe torche à dynamo, une chose extrêmement bizarre ou je lu sur une étiquette « déssalinisateur manuel », quelques fourchettes et couteaux, une trousse rectangulaire épaisse et orange avec une grosse croix rouge dessus, la trousse de secours sûrement, un couteau suisse, deux fusées de détresse. Je n'attendis pas plus longtemps et pris un sachet dans mes mains et lu dessus « Nourriture Sèche Concentrée ». Je me rassis à ma place et ouvrit le sachet. Une odeur assez désagréable s'en échappa, ce qui me fit froncer le nez. Je relis une deuxième fois l'étiquette et vis inscrit de la première inscription « Epinards ». Je fronçais les sourcils encore plus, je détestais les épinards. Je pinçais mon nez et avala difficilement le contenu du sachet, un frisson de dégout me traversa, je secouais la tête pour faire partir ce goût assez...Dégeulasse. J'entendis un petit pouffement de rire venant de l'autre côté du canot. Je le dévisageai. Je rêve ou il se moque de moi, là ? Il n'y a même pas deux minutes, j'existais à peine.

- Un problème Schmidt ?

Son rire se stoppa net, il me regarda, et son sourire en coin moqueur refit surface.

- La Princesse, connaît mon nom ? Je suis flatté.

Son surnom et la pique d'ironie, m'avait plus qu'agacée. Je le fusillais du regard. Mais je décidais de ne pas relever, on aller devoir se supporter tous les deux, pendant un certain temps je pense. Alors le mieux ce serait de ne pas commencer du mauvais pied. Mais son regard me faisait clairement comprendre qu'il ne me faciliterait pas du tout la tâche, je lui répondis en oubliant son stupide surnom.