Chapitre 2

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Douleur. Un bruit de marteau que l'on frappe sur une enclume résonne dans ma tête. Mes paupières sont lourdes. Quand j'arrive à les ouvrir une lumière m'aveugle et des petits points noirs font leurs apparitions. Je place une main devant mon visage en guise de protection. Les sons alentours me parvinrent étouffés, comme lointain. Je me relève en douceur et m'appuie contre la paroi de la grotte. Mes jambes me font encore, dues à mon oublie de prendre mes médicaments. Quoi j'avais oubliée de préciser ça ? Oui j'ai des médicaments à prendre, à cause d'une maladie génétique qui a le magnifique et joyeux nom de Spondylarthrite Ankylosante. Je vais faire court, c'est une maladie inflammatoire qui peut toucher pas mal de partie du corps, moi c'est les jambes mais elle peut toucher mes organes, elle peut aussi me rendre invalide si elle devient très grave. Ça provoque des douleurs qui font assez mal -noter le sarcasme- ça ne se soigne pas, mais ça se traite, on vit avec un peu comme un cancer sauf que l'on y survit. A cause de cette maladie j'ai dû arrêter ma passion à cause des chocs que cela causaient sur mes articulations. La Danse. Des bruits de pas me sortirent de mes pensées sordides. J'enlevais ma main de devant mon visage. Je m'étais adaptée à cette lumière qui était en fait le soleil.

- Alors ça y est, La Belle au Bois Dormant est réveillée ?

La pointe d'humour qui perçait dans sa voix, me tapait déjà sur les nerfs, je n'étais vraiment pas d'humeur pour ses répliques. Je le regardais de la tête au pied, son pantalon avait été découpé pour être un pantacourt. J'essuyais sa réplique d'un geste de la main, et regardais autour de moi. La malle noire d'hier était à quelques mètres de moi. En se rappelant ce qu'il y avait dedans, mon ventre se mit à gargouiller. Ma bouche était pâteuse. J'avais vraiment besoin de boire et de manger.

- Aurais-tu faim, Princesse ?

Son rire m'agaça encore plus, je le foudroyais du regard. J'essayais de bouger mon corps pour m'approcher de la malle. En me voyant faire il soupira et s'avança vers elle, il l'ouvrit facilement et inspecta les sachets avant de me tendre une gourde et un sachet plus petit que les autres. Je les pris avec méfiance, d'où lui venait cette soudaine gentillesse ?

- Prends-les et Ferme là.

D'accord. Là je reconnaissais Derek Schmidt. J'ouvris le sachet, et l'avala sans me soucier de son odeur pour cette fois. Étonnamment c'était bon, même très bon, sucré et délicieux. Je fermai les yeux quand l'eau apaisa le désert qu'est ma gorge. Je remis la gourde dans la malle, en la jetant d'une seule main. Elle rentra pile dedans.

- Jolie.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait ?

- Comment ça ?

Son air interrogatif, me fit rouler les yeux.

- Qu'est-ce que l'on fait, on ne va pas rester là à rien faire.

Pour appuyer mes arguments j'essayais de me relever. Ce qui bien sûr, loupa, mes jambes n'étaient pas encore prêtes pour marcher ou encore pour rester debout. Sans que je ne m'en rende compte, il me rattrapa brutalement. J'écarquillais les yeux, me rendant compte de la situation. Il me tenait fermement par la taille.

- Euh t'inquiète, c'est bon, je vais me tenir à la paroi...

C'était maintenant à son tour de rouler des yeux.

- Tu tiens à peine debout, je ne veux pas savoir pourquoi et je ne veux pas te voir ramper comme une misérable, bouffant du sable, juste parce que tu as un problème de fierté ou d'égo.

Les NaufragésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant