Chapitre 5

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Je suis en ce moment enfermée dans ma chambre, réfléchissant à ce que mon frère nous a raconté, à Deina et moi. Celle-ci est rentrée chez elle sans un mot après le monologue de Naiten. Elle ne croit toujours pas mon frère, même après ce qu'il nous a dit.

Ça faisait à peu près trois heures que j'étais assise dans le coin de ma chambre, recroquevillée sur moi-même, les genoux ramenés contre ma poitrine et mes bras entourant ceux-ci, avec la tête dans mes bras. Je sentis une main se poser sur mon épaule gauche, me faisant relever les yeux. Quand je vis qu'il s'agissait de Naiten, je rebaissai de suite les yeux.

-Vas t'en Naiten, je veux être seule. Dis-je sèchement.

-Je sais que ce que j'ai fait ne te plaît pas, mais je voulais quand même te dire que je suis désolé de t'avoir effrayé. Je ne regretterais jamais ce que j'ai fait.

-Je sais, et je comprends pourquoi. Maintenant laisse-moi seule s'il te plaît, j'ai juste besoin d'encaisser tout ça.

-D'accord. Je t'aime Emjy. Je ne laisserais jamais personne te faire du mal à cause de moi. Il se leva et partit. Je me remémorai alors ce qu'il m'avait avoué il y a quelques heures.

FASHBACK

-C'était il y a longtemps, quand j'étais encore au lycée, avec Ross. Il regarda brièvement Deina. À l'époque, il était mon meilleur ami, on faisait les quatre cents coups ensemble. Il reporta son regard sur la télé éteinte. Un jour, on a séché les cours pour aller faire du skate avec des potes à nous. Enfin surtout à Ross en faite. Bref, on a été sur le terrain pour faire du skate, mais des gars traînaient, moi je ne les aimais pas du tout, mais Ross lui, avait l'air de plutôt bien les connaître. Il est allé les voir pour je ne savais quelle raison, pendant que moi je l'attendais avec nos potes plus loin. Il entrelaça ses doigts et les tortilla. Il est revenu après un petit moment, et a sortit de la cocaïne de son jeans. Mes yeux s'écarquillèrent, et je levai les yeux sur lui. Il a dit qu'avec ça, on s'amuserait bien plus, car on aurait apparemment du mal à tenir en équilibre sur les skates. Il en a donné à chacun des mecs, qui l'ont prit sans broncher. Mais moi j'ai refusé, je ne voulais devenir dépendant de cette merde. Il m'a dit que j'étais une mauviette et que j'avais pas le courage d'en prendre. Il leva sa tête pour me regarder. Et tu me connais, je ne sais pas refuser les défis. Je hochai la tête pour confirmer ce qu'il dit. Donc je l'ai pris. Au bout d'une heure, on était complètement défoncé à force d'en prendre. Je baissais la tête, l'image de mon frère en train de se doper à la cocaïne en tête. Je m'sentais tellement bien que quelques jours plus tard, pendant que tu étais au collège, j'ai commencé à aller dans les quartiers les moins fréquentables de la ville. J'allais en rechercher à chaque fois que j'étais en manque. Je suis devenu...

-Tu es devenu dépendant de ce truc. Le coupais-je.

-Oui... souffla t-il. J'y allais de plus en plus souvent, et je devais beaucoup d'argent aussi pour payer tout ce que je consommais. Sauf qu'un jour, j'en avais pris, et un mec est venu me voir pour en avoir, il croyait que j'en vendais. Je lui est dis d'aller voir ailleurs, que je n'en vendais pas. Mais il a insisté. Avec la drogue qui coulait dans mon sang, je me suis très vite énervé. J'ai commencé à le frapper au visage, mais il c'est débattu et on s'est battu. Au bout d'un moment, le mec a sortit un flingue de sa veste, je levai les yeux vers lui, terrorisée à l'idée que mon frère est une arme pointée sur lui, il disait que si je ne lui donnais pas la coc que j'avais sur moi, et que je ne donnais pas l'argent que je dois, il s'en prendrait à toi et maman, et qu'après il me tuerait. dit-il en regardant ma réaction, mais je restai neutre, attendant qu'il finisse. J'étais dans une colère noire,je ne supportais pas qu'il me dise qu'on allait vous faire du mal. J'ai regardé derrière lui pour le distraire, et ça a marché. Il s'est retourné et pendant ce temps d'inattention, je lui ai frappé le poignet pour qu'il lâche son arme, ce qu'il a fait. J'ai saisis l'arme et je l'ai pointé dans sa direction. Il a dit qu'il allait vous tuer, pour me provoquer. Sauf qu'avec la coc, je ne contrôlais pas mes gestes. Alors j'ai pressé la détente.

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