Chapitre 48 : call

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Jake

De quel test parlait t-elle? Elle veut sûrement voir si je suis à la hauteur de me battre avec eux...
La fameuse Tara m'a laissé devant une chambre à la porte deverrouillée et est repartie en bas, sûrement poursuivre sa conversation avec Opra. Je ne sais  pas si je peux avoir confidence en eux mais j'aurai toujours plus confiance qu'avec Stanley. Mon téléphone vibre à nouveau. Sam essaye de m'appeler. Je n'ose pas répondre... j'ignore encore dans quel camp il se situe. Si il est toujours fidèle à Stanley, il pourrait essayer de détecter ma position avec mon appel. Je ne peux pas prendre le risque de mettre en danger inutilement tous ceux de cette demeure. J'essaye de visualiser la construction du quartier de mémoire et croit me rappeler avoir vu ce que je cherche. J'enfile rapidement un sweat à capuche afin de dissimuler mon visage et je me précipite vers la fenêtre. Nous sommes au premier étage. Je devrai arriver à me réceptionner au sol sans trop de problèmes mais j'ignore comment je remonterai... Si je reviens en frappant à la porte comme si de rien était je vais me faire defoncer. Tant pis j'aviserai au moment venu. Je n'hésite  pas plus longtemps et me jette dans le vide. Comme je m'y attendais, la chute n'est pas longue et j' atteris sans trop de difficultés. Il ne faut pas que je traîne, je m'elance vers la clôture que j'enjambe sans problème et me précipite dans la rue. J'essaye de me repérer du mieux que je peux dans ce lieu que je ne connais pas. Les villas se ressemblent toutes. Le même nombre de fenêtres, les mêmes jardins, les mêmes boîtes aux lettres, c'est pour ça que je déteste les résidences. Une fois à droite puis deux à gauche, tout droit...
Je débouche enfin sur une petite place ornée d'une fontaine dont le jet d'eau est cassé. Mais je ne suis pas là pour la plomberie, je me dirige vers ce que je cherche depuis le début. Une cabine téléphonique. Lorsque je pousse les portes de celle-ci, un grincement strident retentit si fort que certains passants se retournent sur leur passage. Une fois à l'intérieur de cette boîte de verre, j'ai l'impression de me retrouver dans une grotte préhistorique. Des tagues ornent toutes les paroies, des lettres, de mots sans queue ni tête, des phrases obscènes, des dessins... S'y ajoute une horrible odeur dans laquelle se mélange ma cigarette, le vomi, l'urine et l'alcool, le tout macéré dans une chaleur étouffante. Je m'empare du combiné essayant de faire abstraction de tout cela et compose le numéro désiré. Au bout de deux sonneries, mon interlocuteur décroche enfin.
"Alô ?"
"C'est moi."
"Jake?! Pourquoi t'appelles pas depuis ton portable?"
"Oublies les questions débiles. Qu'est ce que tu voulais?"
"Savoir ce qui t'a pris espèce d'abruti! Stanley est fou de rage tout le monde te cherche!"
"Et toi?"
"..."
"Sam."
"Il m'a demandé de choisir."
"Qu'as tu répondu?"
"Mais qu'est ce que tu veux que je réponde?! On me demande de choisir entre mon boss et mon meilleur pote sans aucune explication! Tu crois que je sais quoi faire moi?!" Il panique je le sens mais je ne rajoute rien. Je n'ai pas à l'influencer dans ses choix et je n'ai pas non plus envie de raconter ma vie.
"Où es-tu ? "
Sa question fait comme un déclic dans ma tête. Je me sens à nouveau comme une bette traquée. J'en viens jusqu'à me méfier de mon meilleur ami. Si je ne peux plus lui faire confiance à qui le pourrais-je? Je ne sais que répondre. Dois-je lui dire la vérité? Je choisis la voie de la prudence et  réponds vaguement.
"Je sais pas."
"Mec je trahirai pas Stanley mais tu peux me faire confiance."
J'en ai suffisamment entendu cette fois. Si il ne trahira pas Stanley, il me trahira moi.
"Tu connais un Armand Verlet?"
Sam est dans le gang depuis plus longtemps que moi il devrait être au courant.
"Verlet? Ouaiiiis ça me dit vaguement un truc mais ça remonte à loin mec. Si je me rappelle bien il était là quand on été allé defoncer l'ex boss des Lansters! Tu t'étais réservé le meilleur donc avec les mec on s'était occupé de de gars! Je te jure il nous a servit de tout! Il nous a menacé comme quoi il connaissait du monde puis il nous a proposé de l'argent et après il s'est mis à nous supplier! Je crois que c'était le meilleur moment ce mec s'est presque pissé dessus tellement il avait les jetons!"
Jo' avait raison, mon père était encore en vie. Je suppose qu'elle a dû vivre une histoire similaire à cause de Stanley.
"Qu'est il arrivé à ce mec?"
"On l'a  buté tu crois quoi? Qu'on allait accepter ce qu'il demandait? Naaaan Stanley nous aurait défoncé après!"
Mon poing gauche se serre  autour du câble du téléphone tandis que l'autre commence fait craquer le combiné.
"Jake? T'es toujours là mec?"
"Sam... pourquoi tu as intégré le gang?"
"Baaaaah j'avais un pote de collège qui y était et quand il m'a dit qu'on pouvait de faire du fric facilement j'ai pas hésité! Mes parents ont toujours refusé de me payer des études alors bon j'ai décidé de me barrer de chez moi. Et puis franchement je regrette rien!"
Je sais maintenant que mon meilleur ami a tué mon père et je n'ai qu'une envie c'est lui rendre la pareille mais je n'arrive pas non plus à oublier que j'ai été comme lui. Le seul responsable de tout c'est Stanley. C'est lui qui paiera.
"Sam. Si tu tiens à rester en vie, je te conseil de ne plus jamais croiser mon chemin à partir de maintenant."
"Quoi?! Mais Jake qu'est ce que tu...."
Je ne le laisse même pas finir sa phrase que je raccroche. J'en ai assez entendu. Je sors je la cabine et me dirige vers le chemin du retour. J'essaye de retrouver mon chemin et y parviens sans trop de difficultés du moins c'est ce que je crois puisqu'au bout d'une heure j'erre encore dans ce quartier de bourgeois où toutes les maisons se ressemblent. Lorsque je m'apprête à tourner au coin d'une rue un taxi s'arrête à mon niveau. La vitre se baisse laissant découvrir au volant un homme rondouillard transpirant de sueur et dont la barbe mal rasée de trois jours donnait un air d'ivrogne.
"C'est toi Jake?"
"Pourquoi?"
"On m'a payé pour que je te dépose monte."
"Qui a payé?"
"Je ne sais pas."
La réponse de cet homme est assez étrange. Comment peut il ignorer à quoi ressemble la personne qui l'a payé?
"Où va t'on?"
"Chez ton maître."
"Quoi?!"
"C'est ce que l'on m'a dit."
Cette fois c'est totalement sûr ce mec n'est pas net! Pourtant je suis tellement épuisé que je monte à l'arrière sans chercher à en comprendre plus. Si il me ramène chez Stanley cette histoire s'achèvera ainsi plus vite. Tant pis si je m'y rends sans l'aide d'Opra, j'aviserai sur le moment venu...
Le voyage est court, je ne regarde pas le paysage ni où noi s nous rendons. Je n'y vois aucun intérêt et je préfère me concentrer sur l'inventaire de mes poches. Si je vais chez l'ennemi, je dois être en mesure de riposter. Je ne suis muni que d'un large canif sont je sors la lame de son fourreau et dissimule l'arme dans ma manche. J'agirai avec l'effet de surprise. La voiture pile enfin et le chauffeur descend en premier ce qui m'étonne. N'était il pas déjà payé? Je le suis du regard et le vois se diriger vers une grande bâtisse que je cherchais depuis un moment. Je suis revenu chez Opra? Gardant toujours la lame contre moi je sors à mon tour et suis le chauffeur vers l'entrée.
Il n'a même pas le temps de frapper que la porte s'ouvre à la volée et je me retrouve avec le canon d'un pistolet pointé sur mon front.
"Qu'est ce que tu comprends pas dans vaaaa te reposer dans ta chambre?!"
"Opra..."
"Non pas d'excu..."
"J'ai un message pour vous."
Le chauffeur de taxi lui ayant coupé la parole, elle lui accorde enfin son attention en se tournant légèrement vers lui avant qu'il ne reprenne.
"Quand on adopte un chien on ne laisse pas les autre s'en occuper achète une laisse."
"Qui vous a dit de me dire ça?"
"Je ne sais pas."
"C'est bon merci vous pouvez y aller."
L'homme hoche la tête avant de faire volte-face et de se diriger vers son véhicule tranquillement sans même se retourner.
"Tu l'interroges pas plus?!?!"
"Pas ma peine je sais de qui vient le message."

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