chapitre 12

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Harry
Harry dans les couloirs étroits, et les ruelles sombres
le Monde qui le croise
le Monde qu'il croise et lui qui s'étouffe au travers des gens
mais traverse-les puisque les gens n'en ont rien à foutre
de toi de moi de nous

Harry
Harry assis Harry qui regarde le paysage défiler ses yeux
par la vitre du train, le Monde qui passe et repasse
et lui en arrière et lui en retard
Harry tu regardes l'Humanité qui défile et manquerait qu'tu te défiles
et file file puisque le fil de la vie ne tient plus à rien
depuis que tu es partis

Ron

Ron et ses cheveux roux, son humour foireux son rire à la con, 

 et son monde à lui ses crises maladives, ta peur constante

est-ce qu'il va bien, 

qu'est-ce qu'il fait, 

est-ce que le vent l'a emporté

Harry
Harry tu détournes le regard du vieux Poudlard détruit, des gens qui crient qui chialent qui rient
tu détournes le regard de tous ces cons de toute cette humanité du paysage sinistre de la pollution des débiles de tous ces mecs perdus qui se demandent ce qui foutent là

Harry
tu poses ton regard noir vert bleu ocre vie sur cette fille qui vient de s'asseoir en face de toi

sourcils froncés regard noir vissé sur ses mains ses ongles qui grattent et frottent la peau de sa main gauche et ses jambes qui tremblent et ses bras croisés tu te demandes ce qu'elle écoute et à quoi elle pense
à quoi tu penses   

dis, Ginny est toujours là

Ron faisait ça aussi, Ron et ses cheveux roux, son humour foireux son rire à la con

Ron et ses angoisses Ginny et son regard triste et toi vide et vidé et que faire quand tu n'es plus là
Harry

*

Dehors, les lourds flocons d'une neige qui semble printanière tombent sur le sol. Ils tombent vites comme si rien ne pouvait les empêcher d'atteindre le sol. Sans le savoir ils ne font que suivre leurs destinés, mes fenêtres et les épais nuages au dehors me donnent l'impression que plus rien d'autre n'existe, si ce n'est moi, ma chambre à demie éclairée, le ciel et cette neige.  

Je n'avais pas le droit de savoir ce qui se passait en ville, je ne pouvais pas sortir, je devais être dans mes lieux à quatre heures pétantes, et je ne devais surtout pas le regarder dans les yeux. 

Les elfs de maisons déposaient tout les matins à sept heure un plateau de nourriture, ou de chose semblable, c'était pâteux, liquide parfois, ça avait un goût de plastique une fois, et un coup de ciment d'autres fois: immangeable. Si je ne touchais pas à mon plateau je finissais au "trou", une sorte de cachot situé sous la demeure des Malfoy, sombre, humide, glaciale. 

Passer des nuits sans dormir, à fixer le noir et le vide de la chambre, lumières éteintes et blessures ouvertes, me ronger les ongles jusqu'au sang, passer une, deux, mille fois mes mains dans mes cheveux. Respirer trop fort, soupirer, m'assurer que personne me regarde, même seule dans ma chambre, à 4h du mat', quand la ville est endormie. Fixer mes doigts qui tremblent, arracher la peau de mes lèvres et celles qui entourent mes ongles bouffés, bouffer trop, pas assez, chialer, réfléchir, trop penser, me regarder trois, quatre, cent fois dans le miroir, ne pas me reconnaître. Fixer le plafond, le ciel bleu parfois, les étoiles parfois. Essayer de faire passer l'angoisse, faire barrière à l'angoisse et ouvrir les bras pour accueillir un semblant de bonheur dans un je-m'en-fous-tisme total, hausser les épaules, pas répondre aux questions, sourire aux problèmes et jouer la fille mystérieuse alors que je sais rien faire d'autre que détruire, fermer les yeux sur ce qui blesse, ignorer ce qui gène, faire abstraction du monde entier et ne surtout pas penser à la chute, à la fin de la journée, quand les effets seront dissipés. Pas penser à mon esprit trop bancal qui se casse la gueule chaque soir. Surtout pas penser à la chute. Hausser les épaules, pas répondre aux questions, sourire aux problèmes. Passer des nuits sans dormir, à fixer le noir et le vide de la chambre, lumières éteintes. Blessures ouvertes.  

Parfois je me pose cette question: si Harry aurait réussit à vaincre vous savez qui, comment nous serions à ce moment précis, à cette heure précise, à cette seconde même ? 

Un bruit de moteur me coupa de ma réflexion, je pivota ma tête et m'approcha plus près de la vitre pour voir qui était là.

Une grosse voiture s'arrêta près de la demeure des Malfoy. Draco et sa mère attendait que les invités sortent de leurs voiture, ils avaient une allure droite et soignée, élégante, gracieuse. 

Depuis le matin une boule était logé dans ma gorge. Une simple pression imaginaire bloqué entre mes côtes, logé dans ma cage thoracique près du coeur. Cette simple boule était capable de dresser un barrage entre moi et les autres. Quand elle est là tout semble plus compliqué, tout sonne faux, les discussions sont dure à alimenter, on se sent pas à l'aise, on veut pas parler, on a envie de partir loin. C'est pas grand chose, juste une impression lancinante que rien ne va et surtout pas moi. Une impression qui me brise un peu plus à chaque fois, qui effrité un peu mon amour propre et ma joie. 

Une porte claqua, je sauta de mon lit et me redirigea vers ma fenêtre, sur la pointe des pieds pour bien distinguer la forme des invités. C'était Damon et Ginny. Il portait une robe de sorcier bleu nuit, avec l'emblême de sa famille cousu vers la poitrine, Ginny, elle, portait également la même robe de sorcier, ses cheveux étaient ramassés en une queue de cheval haute, elle était très belle. Elle se tenait à ses côtés en croisant ses bras, si vous m'auriez dit qu'elle était censée être à ses ordres je ne vous aurait pas crû.

J'aimerais pleurer. Je ne sais pas pourquoi, mes yeux débordent. J'aimerais pleurer. Je ne sais pas comment, je me noie.

Je n'avais pas envie de les voir. Pas maintenant. Pas comme ça.

Je les entendais pénétrer dans la maison, leurs voix faisaient écho dans la demeure. 

Environs vingts minutes après, j'entendis des pas approcher de ma chambre, je me redressa, sur mes gardes. Quand la porte s'ouvra lentement, Damon pénétra dans la chambre. A ma grande surprise il était tout seul. 

- Bonjour Granger, fit-il en faisant un sourire qu'il essaya de dissiper.

J'inclina de la tête comme réponse.

- J'ai pensé que tu pouvais venir à la maison quelques jours pour pouvoir rester avec Ginny, tu lui manques beaucoup et.. 

- Il dira non. grommelai-je.

- Je lui en ai parlé. Il est d'accord pour un ou deux jours. Je lui ai dis que c'était pour Ginny. Continua-t-il en faisant des gestes avec ses mains.

- Ce n'est pas pour Ginny ? 

- Pour ne pas te mentir... c'était mon idée. Il se passa une main derrière les cheveux, gêné.

- Je ne sais pas.

En vérité c'est la meilleure chose que l'ont m'ai proposée. Partir d'ici quelques jours, n'importe où, mais partir quelques jours me plairais beaucoup. 

Je fini par faire oui par la tête. Mais je fini aussi par éclater en sanglot. Ginny me manquais terriblement. Je m'en voulais d'être jalouse de sont mode de vie.

Damon s'approcha, et entoura ses mains de mon corps. 

Mais je pleurais toujours.

Alors il m'a serré dans ses bras.

Alors j'ai pleurée encore plus fort.

Alors il a ri.

Alors j'ai ri aussi.

Et je nous ai foutu des larmes de partout.

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La suite prochainement!

Je suis désolée pour l'attente, j'avais un peu délaisser cette fiction, mais je la reprend en main! J'ai beaucoup aimée écrire ce chapitre donc j'espère qu'il vous plaira!

Dîtes moi en commentaire ce que vous pensez de ce chapitre! Ça m'encouragera à écrire le prochain et ça prend 2 minutes!

Et des personnages bien évidemment!

Vous pouvez aussi laisser une petite étoile ça me ferais tout aussi plaisir!

Je vous embrasse et je vous dis à la prochaine.


Un bout d'univers dans tes yeux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant