Le commencement

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CHAPITRE I.

« J'ai beau te dire des conneries dont t'as pas idées, des conneries que t'écoutes pas parce-que t'es pas comme ça, toi. Tu dis oui quand tu penses non, tu dis je m'en fiche quand t'as pas envie de ressentir, t'as tellement peur, dès qu'il n'y a plus ta fierté pour te tenir la main tu fous le camps. Regarde-moi quand je te parle bordel ! »

« Tu m'appartiens, Hermione, tu es à moi, rien qu'à moi, que tu le veuilles ou non. » Siffla-t-il entre ses dents, les poings serrés.

***

Harry est mort. Voldemort règne à présent dans le monde des sorciers, à ses côtés, de puissants mangemorts et créatures de l'ombre dévouées. Les sorciers quant à eux se distinguent par deux groupes. Les traîtres sont ceux dont la folie et la peur les ont poussés à prêter allégeance au Seigneur des Ténèbres. Le reste, hantés par les bribes de fierté qu'il leur reste, sont réduits en tant qu'esclaves au service du nouveau monde créé de toute pièce par le maître de l'Ombre en personne.

5 ans plus tard, dans la cellule d'Hermione.

Ces longues mèches lui encadraient délicieusement le visage, elle avait un soleil de boucles folles autour du crâne. Des yeux presque noirs, et un mignon petit nez. Ses yeux globulaires étaient masqués par de longs cils qui papillonnaient quand elle réfléchissait. Du moins, c'était ce qu'elle était.

Hermione était seule dans sa cellule. Un son strident qui électrisa la sorcière la tira de sa rêverie et elle dû cligner plusieurs fois des yeux pour se ramener à la réalité. Le monde qui se remodelait devant elle fut d'abord flou et confus, et au fur et à mesure que ses sens reprenaient leur rôle, ses yeux distinguèrent mieux les choses de son entourage. Ses menottes dévoraient la chaire de ses poignets.

C'est vrai. Elle était toujours là. Tout était exactement pareil ; rien n'avait bougé. Les murs étaient toujours aussi gris et décolorés. Le sol, humide et froid. Encore l'odeur de pourriture et de poussière dont elle ne s'est jamais vraiment habitué. L'air lourd de la prison à ciel ouvert lui brûlait les poumons et faisait perler des larmes aux coins de ses yeux. C'était l'effet que ça lui faisait à chaque fois. Elle s'interdit de pleurer, tout d'abord parce qu'elle détestait les pleurnichards. Ensuite, parce que pleurer n'a jamais changé quelque chose.

Elle ne s'attendait pourtant pas à ce qu'il y ait du mouvement, aujourd'hui. La porte centrale grinça, et la porte métallique s'ouvrit difficilement en écorchant le sol sur son passage. Trois ombres se dessinaient dans l'encadrement de l'ouverture. Un mangemort s'avança d'un pas décidé, suivi de près par deux gardiens dont les clés accrochés à leur cape grelottaient entre elles. 

L'inconnu se tenait à présent à proximité d'elle. Il prenait un malin plaisir à faire grincer les barres en fer des cellules voisines avec sa canne, créant un bruit infernal dans son passage. Quelle prétention, il voulait une entrée bruyante et remarquée. Hermione commençait à trembler de peur. Elle ne sait pas si c'était sa façon de montrer son animosité qu'elle redoutait, ou encore le rictus dégoûtant qui se formait sur son visage qui la répugnait. Pourvu qu'il ne s'intéresse pas à moi. Cette pensée n'avait pas fini de la traverser que le présumé sorcier s'éclairci la voix pour prendre la parole.

- Tant de puanteur, vous ne méritez même pas ma présence ici. Il s'éclaircit la gorge et eut un petit rire, ni tout à fait honnête, ni tout à fait naturel. On m'a dit que dans cet étage, vous étiez intéressantes. Son sourire s'arrêta. Spéciales.

Qu'est-ce qu'il voulait dire ? La brune n'avait jamais entendu parler d'une quelconque hiérarchie imposée aux étages. Elle ne comprenait pas ce qu'il insinuait. Spéciales ? Ici ? Il s'approcha rapidement du groupe de la cellule voisine à la sienne, comme attiré par une force divine. L'éclairage artificiel tapait. Lavande... La jeune était d'un calme souverain. La folie avait-elle prit possession de son esprit ? Ses cheveux châtains contrastaient avec celui du mangemort, et ses yeux semblaient éteints. 

 - ... Celle-ci semble calme et docile. Il gratte le bout de son menton avec désinvolture et l'observa pendant quelques secondes avant de reprendre. Docile...il répète. C'est ce qu'il me faut ! Sa voix avait prit un ton plus sérieux un court instant. J'ai fait mon choix ! Il éclata de rire et tout son corps partit en soubresauts incontrôlés, avant de se calmer complètement. Je suis désolé, mon ancienne captive ne l'était pas, un éclat brillait toujours dans le revers de ses prunelles, rentrons, j'ai grandement besoin de toi. 

- Bien, se contenta de répondre d'un des gardien en adressant un signe de la tête. Il fouilla machinalement dans son trousseau de clés avant d'ouvrir finalement la barrière qui le séparait d'elle.



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