L'Ancien Monde.

Chapitre 3 La princesse rebelle

Les enfants se dirigèrent derrière le château. Robin prit son épée en bois et Angèle alla déterrer la sienne, qu'elle avait soigneusement prit soin de caché sous un arbre.

Elle revint vers son cousin, les doigts sales, les ongles noircis par la terre et son épée à la main.

-En garde ! Lui cria Robin avec joie.

Les deux enfants s'amusèrent longtemps, ils esquivaient, se donnaient des coups, se provoquaient et riaient aux éclats. Angèle était presque aussi douée que lui qui avait eu la chance d'avoir un professeur pour lui apprendre l'art du maniement des armes.

Ils n'avaient pas entendu les bruits de pas qui se rapprochés d'eux tant ils s'amusaient. Les mains sur les genoux, les deux gamins reprenaient leur souffle en se regardant dans les yeux.

Une main froide et délicate se posa sur l'épaule d'Angèle et la fit se retourner violemment. La jeune fille eu à peine le temps d'apercevoir le visage tendu de sa mère, qu'une douleur s'abattit sur sa joue et la fit vaciller sur ses maigres jambes. La reine venait de lui donner une gifle dont elle se souviendrait toujours. Angèle assise par terre ne disait rien et regardait la silhouette fine de sa mère repartir sans adresser un mot, elle porta ses doigts contre sa joue rouge. Elle secoua la tête et regarda son cousin, les yeux rond. Il passa sa main sur la marque rouge qui couvrait une partie de son visage. Robin dégluti difficilement.

-On fera mieux d'y aller Ava...murmura-t-il aussi pale que sa cousine.

Laissant leurs épées sur l'herbe, ils se dirigèrent vers la grande porte et montèrent les marches de l'escalier, l'estomac noué, en prenant tout leur temps.

Le soir, Angèle se rendit dans sa chambre, une vaste pièce composée d'une commode, une grande table, un miroir et une immense cheminée de marbre blanc... Elle enfila comme tous les soirs une robe de chambre blanche qui lui descendait jusqu'aux genoux, et se regarda dans le grand miroir. Elle ne ressemblait ni à son père, ni à sa mère, elle avait des cheveux d'un blonds très clair et la particularité d'avoir un œil vert et l'autre bleu, à ce qu'on avait rapporté à ses parent, seule elle possédait des pupilles aussi étrange. C'était d'ailleurs grâce à ses yeux que tout Isthéria avait entendu parler d'elle et pourrait la reconnaître.

Sa joue était encore brûlante. Les pas précipités de la reine la firent sortir de ses rêveries. Angèle sauta dans son lit et se recouvrit jusqu'à la tête avec ses couvertures. Sa porte grinça. Quelques pas résonnèrent encore et la reine fut assise sur le lit de sa fille qui se raidit aussitôt.

-Tu es encore fâchée ? Il y avait une certaine raideur, une froideur qui avait toujours existé entre elles et qui se creusait années après années.

Aucune réponse.

-Je comprends que tu m'en veuille, mais je t'en prie réponds moi...

La voix de sa mère résonnait dans l'air calme de la chambre. Un froid glacial s'installa entre la mère et la fille, bien qu'elle se force à parler doucement et calmement, une certaine amertume rendait sa voix fausse.

Linawen posa sa main sur l'épaule d'Angèle :

-Pourquoi ? Explosa-t-elle en se dérobant et en sortant de sous ses couvertures.

-Pourquoi quoi ?

-Pourquoi n'ai-je pas le droit de faire ce que font mes cousins? Pourquoi dois-je porter ces vêtements encombrant et ridicule ? Et pourquoi êtes-vous si incompréhensible envers moi? Ses paroles claquèrent comme un fouet dans le calme de la pièce.

-Tu es une jeune fille, tu ne peux pas jouer avec des armes...

Angèle se redressa, ses yeux se plantèrent dans ceux de sa mère, c'est alors qu'elle y vit la répugnance qu'avait Linawen envers son unique enfant.