Chapitre 1 Partie 1

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Bonjour à tous merci d'avoir pris le temps de lire la première partie de mon premier livre :D

Je spoile un peu mais cette partie est juste histoire de planter le décor ne vous en faites pas dès la prochaine partie ça va commencer à bouger tout doucement et puis.... ;) Bonne lecture ! :-P



Can you fix the broken ?

Can you feel my heart ?

Je marche aussi vite que je peux. Je connais le chemin comme ma poche. Je traverse la route presque en courant et me rue sur la grande porte en verre. Sans plus attendre, je m'élance vers l'ascenseur et je défonce le bouton tellement je m'écrase dessus. Lentement, l'ascenseur commence à monter. Le temps passe. Le trajet jusqu'au seizième étage me parait interminable, et je trépigne sur place. Un peu trop d'ailleurs, je le vois dans les yeux de la femme près de moi qui me regarde assez curieusement. Enfin, les portes s'ouvrent et je me précipite au fond du couloir, vers la salle de réunion. Juste avant d'y pénétrer, je m'arrête, refais rapidement mon chignon, rajuste ma veste et ma jupe, souffle un grand coup et pousse la porte. Aussitôt, dès que je rentre, tous les regards se tournent vers moi, et j'affiche mon sourire Barbie. Une dizaine d'hommes se tiennent assis autour d'une table ronde et semblent parler de choses bien importantes.

- Enfin, marmonna l'un d'eux.

Je ne relève pas et pars m'asseoir, mon sourire freedent toujours plaqué sur mes lèvres. Je m'installe, sors mes affaires, puis les regarde d'un air interrogateur, comme si je ne comprenais pas qu'ils m'attendaient.

- Nous parlions d'une hausse des revenus les plus importants, mademoiselle Kardakova.

- Korjakova, monsieur.

Mon patron, monsieur Jersey, me sourit généreusement avant de revenir à ses affaires. N'importe qui aurait compris que ce sourire n'avait rien de gentil...

Je ne suis qu'une petite secrétaire de vingt-deux ans. Cela fait deux ans maintenant que je travaille dans cette entreprise. Deux ans que je porte une jupe crayon, des talons et un chignon, deux ans que je repousse les avances de mon patron, et deux ans que je joue à l'hypocrite du matin au soir. En réalité, faire l'hypocrite est presque plus important que le travail en lui-même. Cela fait partie du quotidien. Sans votre sourire à trois mille dollars, vous n'êtes rien. Sans ça, vous n'avez rien à faire ici. Et tout le monde ici en est bien conscient. Seulement j'avoue que ça ne colle pas avec ma personnalité j'ai mis beaucoup de temps à m'y faire. Aujourd'hui encore c'est difficile. Moi je suis franche et directe. Je suis forcée à jouer la comédie pour pouvoir vivre avec ce travail. Il m'est indispensable, au point d'être prête à jouer l'hypocrite et la gamine stupide. Et pour le moment, on va dire que ça marche assez bien, car je suis l'une des seules secrétaires à travailler ici depuis plus de un an et demi.

En plein milieu de la réunion, je surprends le regard de Jersey louchant sur mon chemisier. Provocatrice, je saisis l'occasion au vol et fais semblant de remettre correctement mon chignon tout en cambrant bien mon dos, et j'attire ainsi plusieurs regards. Non pas que j'aime jouer à l'allumeuse, mais c'est très serviable, vous comprenez...

Enfin, deux heures plus tard, la réunion se termine. Comme toujours, les salaires du patron et des adjoints augmentent mais ceux des employés les plus modestes ne bougent pas d'un centime. C'est toujours ainsi que ça ce passe dans certaines grandes entreprises, vous le savez tout aussi bien que moi. Parfois je me demande même si la plupart des réunions ne servent pas uniquement à ça. Bref, je range mes affaires sans vraiment me presser, mais je surveille du coup de l'œil Jersey que j'ai surpris à me jeter des regards à la dérobée. Au moment où je veux passer la porte, il m'arrête.

- Oh, Kardakova...

- Korjakova.

- Oui, pardon... Décidément, je ne m'y fais pas, ah ah !

Il lâche un petit rire d'une fausseté plus qu'évidente.

- Enfin, j'aurais voulu vous inviter à boire un verre, ça vous dirais ?

Evidemment. J'en étais sûre, il ne lâche pas l'affaire. Il se rapproche de moi, le sourire malicieux. Eh, bas les pattes Jersey... Mais je relance mon sourire barbie.

- Oh, ça aurait été volontiers, monsieur, mais j'ai beaucoup de travail, et je ne voudrais pas de clients insatisfaits...

- Oui, bien sûr...

Je lis alors dans son regard perçant tout son agacement et son irritation à peine dissimulés.

- Une prochaine fois, alors ? je tente toute de même pour l'adoucir.

- Oui, oui, quand vous voudrez, mademoiselle.

Je sors de la salle de réunion et pars me réfugier dans mon bureau, enfin seule. Aujourd'hui est une journée particulièrement éprouvante. Ce matin je me suis levée en retard et j'ai loupé mon métro. J'ai dû prendre le bus qui ne passait pas avant une demi-heure et je suis arrivée en retard à la réunion. D'habitude, je ne suis jamais en retard. Ou du moins, ce n'est pas de ma faute. Je saisis mes dossiers, mon téléphone, et me voilà partie pour une autre journée...

Il est aux environs de dix-sept heures trente quand je termine mes dossiers quotidiens. Épuisée, avant de sauter dans le métro, je me décide à aller prendre un petit café histoire de me rebooster un peu. De nouveau, j'enfile ma veste, refais mon chignon, défroisse ma jupe et descends à l'étage inférieur. Lorsque j'arrive près de la machine, Marie est là.

- Louise !

Elle me remarque et viens me faire la bise.

- Salut miss, ça va ?

- Bien, bien.

Marie est sûrement la seule femme ici avec qui je ne fais pas semblant. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais elle m'a tout de suite inspirée la confiance. Elle est plutôt guillerette, sans l'être trop et tomber dans l'idiotie, et assez ouverte d'esprit.

- Dis-moi, Louise, j'ai une question à te poser.

- Dis, je réponds en avalant une gorgée de mon café brûlant.

Elle se penche vers moi et se met à parler tout bas :

- C'est vrai que Pratt est viré ?

- Quoi ?

- C'est ce qui ce dit... Tu n'es pas au courant ?

- Non. Mais pourquoi il serait viré ? C'est notre meilleur agent !

- Je ne sais pas justement, je comptais sur toi pour m'éclaircir, vu que tu es assez proche du patron et que...

Je la coupe net :

- Oublie ça tout de suite ! Je ne répondrais jamais à ses avances répugnantes !

- Rooh, dis pas ça...

- Arrête Marie !

Elle me fit un petit clin d'œil avant de regarder sa montre.

- Dis donc, il est à quelle heure ton métro ? me dit-elle.

- Quoi ? Dix-sept heu... Oh merde !!

Je jette mon café, la salue en vitesse et me précipite vers ma station. Je n'ai que trois minutes pour chopper mon métro...



Pour lui ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant