Chapitre 5 Partie 4

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Rien n'allais. Rien ne s'était arrangé. Bien au contraire, plus le temps passe, plus ma situation empire. Peu à peu je sens que je perds le contrôle de tout. Quelques semaines ont suffis pour que ma vie bascule et devienne ingérable. Tout s'est fait si vite...

Je n'ai plus envoyé de message à Gabriel depuis, et il n'a pas cherché le contact non plus. Malgré tout je sais au fond de moi que tout ça est loin d'être terminé, et que je ne suis qu'au début de ma descente aux enfers. Je sens, dans le plus profond de mon être, que de terribles choses m'attendent, mais c'est trop tard pour reculer maintenant, la pente est trop raide et trop rapide.

Je m'en veux. Pour tout ce que je fais subir à l'homme que j'aime, pour tout ce que je m'inflige sans vraiment le vouloir, j'en veux à Gabriel pour m'avoir entraîné dans ce genre de choses malsaines et dérangeantes. Il a fait de moi une complice, une meurtrière, une traîtresse et une menteuse, il détruit ma vie à petit feu, mais...

Allen est reparti quelques jours plus tard. Je m'en voulais de le quitter sur de telles préoccupations, mais ce n'était pas prévu. J'ai peur qu'il puisse me laisser, qu'il décide d'en finir de nous. Chaque jour qui passe est plus douloureux que le précédent, et cela se répercute dans notre quotidien, et sur ma santé. J'ai perdu 6 kilos depuis la soirée avec Gabriel. Je ne m'étais pas rendu compte de cette perte de poids avant de me voir nue devant la glace, où l'image de ma maigreur naissante m'a frappé de plein fouet. J'aurais eu besoin du soutien de mon homme, mais il y avait une barrière entre nous désormais. Ce soir-là, j'avais fondu en larme, assise seule sur mon balcon, une tasse de thé à la main.

J'ai cherché du travail pendant un mois environ, avant d'en trouver un dans un drive de supermarché. Je me suis retrouvée à me lever à 4 heures du matin, bosser à 5 et rentrer à 21 heures. Mes horaires sont devenues impossibles, mais je n'ai pas le choix. Cela ne fait que nous éloigner plus, et les liens qui nous unissent s'effilochent peu à peu.

Ce soir, en rentrant du travail je suis épuisée. A peine rentrée je m'enferme dans les toilettes, et mes larmes ne tardent pas à dévaler mes joues. Je vomis. Mon corps est faible, je ne mange pas assez, rongée par la peur de voir l'homme de ma vie partir. Je m'écroule, le visage ravagé de larmes et de quelques traces de vomi, mais je m'en fous. Je me fous de tout.

- Louise, ouvre-moi.

Sa voix. Il est là, juste derrière, il toque doucement à la porte, mais je n'ouvre pas. Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état désespéré.

- Louise, ouvre-moi, je t'en prie.

Sa voix est ferme, mais la pointe de tendresse que je saisis me fait pleurer de plus belle. Malgré tout, je déverrouille lentement la porte et Luka est là, la mine sombre et inquiète. Tout à coup il se jette sur moi et me prends dans ses bras, me serra comme il m'a jamais serré. Mes larmes et mes rejets tâchent son beau tee-shirt, mes cheveux négligés s'accrochent dans sa barbe naissante mais ses bras me serrent à m'en rompre les os. J'ai mal.

- Louise, je ne le supporte plus.

Mon coeur se brise. Je sais que Luka n'arrive pas à me pardonner qu'il essaye de passer outre mais son coeur en est tout simplement incapable. J'ai peur qu'il mette fin à notre relation, peur d'avoir été trop loin et d'avoir tout ruiné. C'est difficile pour moi, de part toute cette angoisse et ces remords, mais c'est de ma faute, pas celle de Luka. La situation doit être d'autant plus difficile pour lui compte tenu de son impuissance.

- Ne me quitte pas, Luka, je t'en supplie ne me laisse pas...

Son absence de réponse est si douloureuse que mes muscles tremblent d'une violence inouïe. Mon monde s'écroule, je suis à deux doigts de sombrer.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 27, 2016 ⏰

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