Chapitre 10 ✓

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     PDV Elena

Je fus réveillée par une source de chaleur qui se trouvait à mes côtés. Ou plutôt coller à moi.

J'essayai de bouger mais j'étais retenue fermement. J'ouvris alors les yeux, mais je ne vis rien, c'était le noir complet. Je gigotais, essayant de partir. L'emprise se resserra sur moi, m'immobilisant encore plus. Je humais l'air et reconnus l'odeur d'Aspen. J'ai dû m'endormir dans ses bras hier soir.

J'essayais de nouveau de partir, sans le réveiller cette fois-ci, quand je le sentis bouger. Je me stoppais net, espérant qu'il se rendorme, mais c'était raté.

— Élena ? m'appela-t-il d'une voix endormie.

— Oui, désolée de t'avoir réveillé.

Je voulus me redressais mais Aspen me serra contre lui, plaçant sa tête dans mon cou.

— Encore cinq minutes, déclara-t-il d'une voix encore endormie.

— D'accord, acceptais-je, troublée.

J'essayais de calmer mon coeur, qui, sans que je ne le comprenne, s'était mis à battre la chamade.

Sans que je ne le contrôle réellement, ma main se dirigea d'elle-même vers les cheveux ébène d'Aspen, les caressant doucement. Ils sont soyeux et très doux, contrairement à ce qu'on pourrait penser en les voyant généralement en bataille.

Suite à mes caresses, je sentis l'alpha frisonner. Pensant que cela lui déplaisait, j'arrêtais immédiatement, mais Aspen attrapa rapidement ma main et la reposa de nouveau dans ses cheveux.

— Continu, demanda-t-il d'une voix presque suppliante.

Je continuai alors, souriante devant son air qui le rendait irrésistiblement craquant. Sans m'en rendre compte, je le regardai tendrement.

Aspen releva la tête et se mit au-dessus de moi lorsqu'il croisa mon regard. Un mélange de tendresse et de désir se reflétait dans ses yeux. Mon âme-soeur rapprochait son visage du mien, effleurant mes lèvres, faisant frémir mon coeur. Je le regardai à mon tour, attendant bizarrement la suite de son geste. Un large sourire se dessinait sur son beau visage : il avait décidé de jouer avec moi. Descendant progressivement ses lèvres dans mon cou, il y déposait plusieurs baisers.

Ses deux chairs roses furent ensuite sur ma mâchoire. Il s'amusait à me provoquer en m'embrassant au coin des lèvres, puis en s'éloignant. Je grognai de désapprobation et d'impatience. Le loup noir sourit et s'apprêtait à sceller ses lèvres aux miennes si quelqu'un n'avait pas décidé de tout gâcher en toquant à la porte.

— Monsieur Aspen ? Madame Élena ? Le petit déjeuner est prêt, nous informâmes une servante derrière la porte.

— On arrive, grogna Aspen entre ses dents.

Je poussai un soupir, déçue.

Aspen lui, était clairement énerver face à ce geste suicidaire de la part d'une de ses servantes. Je me penchai vers lui et l'embrassai sur la joue, espérant que cela le calme un peu. Il reporta de nouveau son attention sur moi, toute la déception qu'il éprouve face à ce moment gâché se reflétait dans ses yeux bruns, me faisant sourire.

Aspen soupira à son tour et se releva. J'en fis de même, rigolant en voyant la mine dégoûter qu'il avait toujours au visage. Je m'approchai de lui et enroulai mes bras autour de sa taille. Il plaça ses mains en bas de mon dos, me collant à lui.

Même si mon coeur le désire, je ne pouvais pas faire plus que l'enlacer pour l'instant. J'ai besoin de le connaître un peu mieux, et puis pour l'instant j'ai autre chose à faire que de jouer les amourettes. Bon d'accord, la dernière fois je l'ai embrassé mais c'était pour faire croire à Gabriel notre relation.

Après quelques minutes enlacés l'un l'autre je me détachai d'Aspen, à sa grande déception. On descendit tous les deux à la salle à manger, où se trouver déjà Éric et Estelle, les parents d'Aspen. Je leur fis un signe de tête en guise de bonjours et m'installai à table.

— Avez-vous bien dormi Élena ? Réussissez-vous à vous adapter à votre nouvelle vie ? me demanda Estelle en souriant.

— Oui très bien merci, et ça peut aller, je m'adapte facilement, même si tout ça est assez nouveau pour moi, répondis-je en lui rendant son sourire. Éric, j'aimerais que ce soit vous qui m'entraînez, et si possible le plus tôt possible, comme aujourd'hui ? lui demandai-je.

— Parfait, on commence dès cette après-midi, conclut-il.

— Élena, tu es sûre que tu vas tenir ? Tu es encore un peu faible, s'inquiéta Aspen.

— Je ne suis pas si faible que ça, et si je devais passer mon temps à me reposer je ne serai pas digne d'être une alpha.

— Très bien, mais je te préviens, il ne sera en aucun cas doux avec toi.

— Je l'espère, répondis-je, une lueur de défi dans les yeux.

Éric sourit, visiblement très intéressé par ma détermination. Je ne veux en aucun cas qu'on me donne un quelconque privilège. Il faut à tout prix que je progresse le plus vite possible. Pour Anna, mais surtout mes parents.

Maxime regrettera ce qu'il a fait.

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Comme convenu, l'après-midi était résumé par des heures d'entraînements intensifs. J'appris à être plus rapide, tout en frappant fort et en esquivant.

Le crépuscule était désormais présent dans le ciel. Une grande fatigue me prit, et mes pattes tremblèrent pour finalement me laissaient tomber. Je m'effondrai au sol, haletante et recouverte de sang. Éric s'avança d'un pas menaçant vers moi, il ne semblait pas de mon avis pour cette pause.

Debout ! m'ordonna-t-il sèchement.

Je respirai de grandes bouffées d'air, et me relevai, non sans grande difficulté. J'avais du mal à rester debout, je tremblais et voyais floue. Je peinai à relever la tête vers le loup noir tout en gardant les yeux ouverts. L'ancien alpha fonça sur moi pour me mordre et me renverser. Cette fois j'étais à bout de forces.

Éric soupira et s'approcha.

On en a terminé pour aujourd'hui, demain dès la première heure on continue, décida-t-il en me plaçant sur son dos.

Comme seule réponse, je lâchai un faible gémissement. J'ai encore beaucoup de boulot devant moi.

Éric me portait sur son dos et me transportait au domaine de son fils. Devant le manoir, je réussis à apercevoir deux silhouettes, celle d'Estelle, et celle d'Aspen. Quand ce dernier vit dans quel état j'étais, il accourut vers nous et me pris dans ces bras. À travers notre lien, je sentais que son loup était déchaîné. Aspen était en train de mener un combat contre lui-même pour garder le contrôle. Autour de ma taille, je sentais ses mains trembler, tandis que son souffle irrégulier s'abattait contre mon pelage. Par moments, je pouvais apercevoir ses yeux virés du marron au noir, et inversement.

De mon côté, sous le coup de l'épuisement, mon corps se transforma de lui-même en humain. Suis-je si faible que ça ? Si faible que mon corps se transforme de lui-même ?

Je dois vraiment faire pitié. Mes parents doivent sûrement avoir honte de moi. Une larme coula sur ma joue, signe de mon impuissance face à tout cela. Je veux progresser. Je veux protéger les personnes qui me sont chères. Je ne veux plus être faible, ni devoir compter que sur les autres. Je veux changer et devenir forte. Je veux devenir une vrai alpha.

La malédiction des loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant