— Qui est là !? grognais-je.Le propriétaire de cette voix sortit des fourrés, se présentant devant moi comme un loup au pelage ténébreux.
— Ho, c'est toi, soupirai-je.
—Tu as l'air vraiment heureuse de me revoir, dit-il avec une légère moue boudeuse.
Il m'intrigue vraiment beaucoup. Je me demande pourquoi il se comporte comme ça avec moi.
— Tout à l'heure, je n'ai pas eu l'occasion de te le demander, commençai-je, comment t'appelles-tu ?
— Aspen, et toi ?
— Élena, et, merci de m'avoir sauvée, dis-je en inclinant légèrement la tête.
— Ce n'est rien, répondit-il avec une lueur d'amusement dans les yeux.
Sur cette réponse, je plantais mes crocs autour de la gorge de la biche et commençai à la tirer. Aspen se plaça devant moi, afin d'attirer mon attention.
— Tu veux de l'aide ? proposa-t-il.
— Non, merci.
— Tu es sûre ? insista-t-il.
— Certaine.
— Pourquoi tu chasses de nuit ? Et toute seule en plus ? demanda-t-il curieusement.
Je ne répondis rien et m'arrêtai, regardant dans le vide.
Cela ne le regarde pas. Je ne peux pas me confier à un étranger, et pourtant, d'une certaine façon, quelque chose me pousse à lui faire confiance.
Après mûre réflexion, j'optais pour jouer la carte de la curieuse.
— Et toi, pourquoi tu te balades de nuit ? demandai-je subitement.
— Quoi ? dit-il surpris.
— Pourquoi tu te balades de nuit ? insistai-je à mon tour.
Il poussa un léger rire, enfin, plutôt un couinement, puis, planta ses pupilles noires dans les miennes. Je me sentais soudainement tendu, sans en connaître la raison.
— J'espérais sans doute te revoir, dit-il en me fixant.
Je me stoppais net face à cette déclaration complètement inattendue. Quelque chose en moi s'agitait violemment.
Préférant restée sur mes gardes, je me repris de suite, me disant que c'était sûrement un mensonge.
Je continuai alors mon activité et plantais de nouveau mes crocs dans la chair de ma proie.
— Hé ! Réponds à ma question Élena ! dit-il en tirant à son tour sur la biche.
— Lâche ça ! grognais-je.
— Répond ! grogna-t-il à son tour.
Je plantais mon regard furieux dans le sien en lâchant prise sur l'animal.
— Je chasse de nuit car je dois me nourrir moi-même, ainsi que les omégas de ma meute. Et je le fais seule car j'en ai l'habitude, mais surtout parce qu'ils sont majoritairement âgés, malades, blessés ou trop jeunes. Content ? lui dis-je sèchement.
— Tu es une oméga ?
C'est vraiment tout ce qu'il a retenu ?
— Oui, et alors ? grognai-je.
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La malédiction des loups
Lupi mannariSur Terre, notre belle planète bleue, se trouve l'existence d'une espèce que l'on croyait mythique. Juste inventée par des esprits créatifs. Mais elle existe bel et bien. Reclus au plus profond des forêts, dans les plus rudes montagnes, dans des end...