Chapitre 3 : La mer

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    Comme prévu, Maa devait passer son mercredi après midi avec Gabriel. Il lui avait proposé de passer sa journée en ville à condition de ne pas trop se déplacer. La jeune fille ne savait pas vraiment se qu'ils allaient bien pouvoir faire, elle n'était jamais vraiment sortie en ville auparavant. Elle avait le sentiment profond que quelque chose allait mal se passer et qu'elle allait encore se ridiculiser. Malgré tout, elle avait mit de coté ses a priori et tenté de lui proposer une activité mais la conversation avait pris une drôle de tournure.

- Au cinéma ? Mais dis moi Maa qui est le plus aveugle des deux ? C'était-il exclamé.

- Comment ça ? S-i, si tu v-veux p-as c'est p-pas gra-ve, tenta d'articuler la jeune fille mal à l'aise.

- Respire ! Tu n'as pas à être mal-à-l'aise mais j'avoue que la situation reste assez comique. C'est bien la première fois que ça m'arrive. Mais si tu veux on peut aller chez moi, il faudrait que je te montre quelque chose.

- Qu'est ce que c'est ? 

Maa ne put retenir la pointe d'inquiétude qui perça dans sa voix et si Gabriel l'avait remarqué, il ne lui laissa pas pour autant le temps d'ajouter quoi que se soit et répondit:

- Tu le sauras si tu viens. Aller je vais pas te manger !

    Les deux lycéens se trouvaient donc maintenant côte à côte dans la rue marchant vers la maison de Gabriel. Celui-ci menait la conversation de bon train et Maa se contentait d'acquiescer de temps à autre ou de répondre à une question mais n'en posait pas. Elle n'en posait jamais, si elle le faisait, elle trouvait que son attitude prenait des allures de détective ce qui était, bien évidemment stupide. C'était contre nature pour elle et lutter contre elle même, cela Maa en était incapable alors elle se contentait d'observer l'attitude du jeune homme près d'elle. Quelque chose lui échappait. Mais quoi ? En le regardant marcher, elle trouva sa démarche par moment très incertaine. Il lui arrivait de temps à autre de contourner des obstacles imaginaires qui auraient put se trouver sur sa route. Parfois, il s'accrochait à Maa comme pour garder l'équilibre et la chose la plus étrange c'est que constamment, il gardait ses lunettes de soleil.

- Tu veux pas arrêter de me fixer ? C'est aussi gênant pour moi tu sais, lui lança-t-il sans se retourner. La jeune fille ne put s'empêcher de rougir, elle avait été prise sur le fait. Je sens ces choses là, j'y suis habitué maintenant. Il s'arrêta sur le trottoir et attendit. Maa jeta un coup d'œil au feu pour piéton, tentant de faire descendre la tension que c'était tout juste installée en elle, il était vert. 

- A-anteeksi ! s'exclama-t-elle tout en s'engageant, son ami sur ses talons.

- Mais qu'est ce que tu racontes ? Fit-il en riant.

- Ah pardon, c'est du finnois... ça veut dire "je suis désolé".

- Arrête de t'excuser, ce n'est pas grave. C'est juste que de mon point de vue, si je puis dire, la situation est assez marrante. Il s'interrompit et chercha quelque chose du regard, allez viens on y est presque. Ils s'arrêtèrent devant une petite maison et Gabriel chercha la poignée. 

    Maa se demanda un instant s'il le faisait exprès mais elle comprit à son air sérieux que non. Le jeune homme s'effaça pour la laisser entrer en première. Maa entra dans un salon simplement décoré. Celui-ci était étrangement spacieux et rien ne traînait par terre. Les meubles n'étaient pas recouvert de photos, ni de chose inutiles comme on pouvait s'y attendre dans tout autre maison. Rien, mais pourtant , on sentait une certaine chaleur qui se dégageait de cette maison. Lorsque Gabriel entra à son tour, un magnifique labrador de couleurs crème déboula et s'approcha de son maître.

- Aah Luna ! Ma belle comment ça va ! Lança gaiement le jeune homme à sa chienne.

- Elle est vraiment belle.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant