Chapitre 9: Léo

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    Maxence. Ce nom résonnait dans son esprit comme un air de musique entêtant qui nous brouille les idées. Oui, ce nom sonnait comme une mélodie à ses oreilles. Mais pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Les garçons ne l'avaient jamais intéressé... jusqu'à présent. Sans l'avoir rencontré plus d'une fois, sans avoir vraiment discuté avec lui, ce jeune homme hantait jusqu'à ces nuits. C'était grotesque, ils n'avaient même pas le même âge ! Et puis en l'apprenant, que dirait sa famille ? Ils seraient choqués ? Ou bien déçu ? Peut-être les deux. Était-ce normal autant de doutes à propos de sa propre famille ? Un soupir lui échappa. Décidément, on dit que l'amour rend fou, c'était clairement le cas mais peut-être pas pour les mêmes raisons auxquels on peut s'attendre.

    L'amour, le sentiment, n'est pas celui qui rend fou à proprement parler. Non, c'était clairement le fait de se torturer l'esprit pour un oui ou pour un non. De savoir si l'être aimé pense ou dit la même chose que nous. Ou simplement de ne pas oser s'exprimer, de peur de le blesser alors même que notre cœur se ronge petit à petit de toutes ses inquiétudes, de tous ses remords. C'est cela qui rend fou ! Et rien d'autre !

    Léo se leva de son lit, il ne pouvait pas dormir. Tant de chose n'allait pas en ce moment... son regard se tourna vers le dessin qu'il avait lui-même réalisé de sa petite sœur. Pourquoi cela lui arrivait-il maintenant ? Il c'était douté après la mort de sa mère que Maa en paierait les conséquences. Elle était si belle, si jeune, elle n'aurait jamais dû porter sur elle le poids de cette maladie. Personne ne savait ce qui se passerait, sa mère était morte mais pas seulement de maladie mais de culpabilité... Marie c'était longuement  reproché les cheveux blancs de sa fille, redoutant un signe de sa propre maladie. Les médecins n'étaient certains de rien, ne connaissant pas la maladie qui la rongeait. Était-elle mortelle ? Si elle l'était, pouvait-on la guérir ? Ou bien cette maladie n'était en réalité rien d'autre de comparable à un vulgaire rhume  ? Et alors tous les problèmes auxquels ils faisaient face ensemble disparaissaient enfin ? Personne ne le savait, cela voulait-il dire que sa sœur avait une chance ? Il l'espérait de tout son cœur.

    Et maintenant, alors qu'il était prêt à partir il se trouvait bêtement attiré dans les méandres de l'amour et par un homme en plus. Il soupira, Maxence ne devait pas faire partie de sa vie. Que penserait son père ? Il se secoua, sa sœur devait compter avant lui et cela depuis toujours mais il s'en allait...

    Léo sortit de sa chambre en quête d'une activité qui lui procurait le sommeil. Il descendit les escaliers doucement et tomba sur son père qui regardait par la fenêtre, une tasse de café à la main. Le clair de Lune éclairait doucement son visage et des voluptés de fumés dansaient au-dessus de sa tasse.

- Papa ? Tu n'arrives pas dormir ? fit-il en s'approchant de lui.

- C'est la pleine Lune ce soir... murmura son père.

- Tu t'inquiètes n'est ce pas ? Lâcha-t-il soudain. Christophe se retourna vers son fils, le visage cerné par la fatigue. Il lui sourit faiblement.

- Pas toi ? Répondit-il simplement. Non, ne m'écoute pas Léo, ta sœur est forte, je n'en doute pas. Elle saura surmonter cette épreuve surtout si nous sommes près d'elle.

Léo s'approcha de lui et son père lui offrit une étreinte réconfortante. Il savait que son père se doutait de la raison de son insomnie. Pas de Maxence, non loin de là mais de sa sœur.

- Je suis certain que tout ira bien papa, ne t'inquiète pas je veillerai sur elle, murmura-t-il. Son père se redressa.

- Je ne te le demande pas Léo, concentre toi sur tes études, ton départ est pour bientôt. Je m'occupe de Maa.... retourne te coucher maintenant.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant