Chapitre 2: Eden

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     Je me retrouve sous la couette, entre les deux jambes du garçon. La position n'est pas la plus confortable mais je n'ai pas le choix si je veux sauver ma peau. Des pas se rapprochent du lit.

- Comment te sens tu Éden ?

  C'est la voix du médecin.

- Bien Mr.Chark.

- Très bien. Demain ton maître viendra te récupérer. Tâche de bien te comporter avec lui. Enfin je pense qu'il n'y aura pas de problèmes avec ça.

- Bien sûr Mr.Chark.

  Il sort de la pièce. Éden attend quelques instants et soulève la couverture. J'inspire de tout mes poumons en retrouvant de l'air frais.

- Maintenant il faut que tu retournes dans ta chambre.

- Que va-t-il se passer maintenant ?

- Tu vas partir de cette pièce, je vais enfin partir de cet hôpital de fous et nous ne nous reverrons jamais.

- Ne me laisse pas s'il te plaît. Tu as l'air d'en savoir beaucoup plus que moi sur ce monde. J'ai besoin de toi.

- On ne peut rien y faire. Nous sommes contraints de nous séparer.

  J'essayai tant bien que mal de le raisonner mais Éden semble avoir accepté l'idée d'obéir. Je sort donc de son lit et me dirige vers la porte.

- Attends.

   Je me retournai brusquement.

- Reviens ce soir à minuit. J'ai peut-être un plan.

  Un sourire s'affiche sur mon visage. Je repars en courant vers l'endroit que j'appelle ma chambre. Mr.Chark ne s'est heureusement pas aperçu de mon absence. Je m'assoie sur le lit. Soudain je remarque un bout de papier qui sort de ma poche.

"Ne fais confiance à personne."

   Qui pouvait bien l'avoir glissé dans ma poche ? Éden ? Cela ne peux être que lui mais pourquoi ? Juste au moment où je lui accorde un peu de confiance. Dans le doute je préfère garder ce papier pour moi seule et ne pas lui en parler. Je remets le papier dans ma poche et me repose un peu.

   A mon réveil il est 23 heures. Je sais que je ne pourrai pas me rendormir. Je brûle d'envie de connaître le plan d'Éden. Éden me semblait un garçon assez réservé et sur ses gardes. Pour l'instant il ne me fait pas confiance. Je l'ai vu dans ses yeux et je l'ai senti dans sa voix. Moi au contraire j'avais tendance à faire confiance immédiatement. C'est comme ça que Maximillien m'avait attrapé dans son filet. Nous venions d'entrer en seconde. Je ne connaissais que très peu de monde dans ma classe. Il était venu s'asseoir à côté de moi et on s'était vite très bien entendu. Son sourire et ses cheveux blonds, lui donnant un côté rebelle, m'avaient tout de suite attirée. Je lui avais fait confiance et nos destins se croisèrent. Je fermais les yeux devant toute ses erreurs. Je pense même qu'il me trompait, mais quand il m'affirmait le contraire je le croyais et notre relation à reprenait son cours.

   Je sors de ma chambre à pas de loup. Éden ne m'en voudra pas si j'arrive un peu en avance. J'ouvre la porte de sa chambre mais il n'y a personne à l'intérieur. Le lit est défait. Je regarde dans tout les recoins cherchant une trace de vie. Je ne trouve qu'un bout de papier où l'on pouvait lire:

"Rejoins moi dans l'escalier au bout du couloir, porte à gauche. Éden."

   L'écriture n'est pas la même que sur le papier que j'avais trouvé dans ma poche. J'en conclus que ce n'est pas lui qui m'a écrit ces quelques mots: "Ne fais confiance à personne.".

   Je ressors de la pièce en vérifiant bien les alentours. Je tourne à droite et longe le mur jusqu'au bout du couloir. Lorsque la fin du couloir est dans mon champ de vision je me précipite sur la dernière porte à gauche.

  La pièce dans laquelle je me trouve est dans le noir complet. Je cherche en vain un interrupteur. Mes mains glisse sur le murs. Soudain, mes pieds heurte un objet et je tombe à la renverse. Je sens alors une main me rattraper de justesse avant que ma tête touche le sol.

- Éden ? C'est toi ?

- Oui c'est moi. Maintenant fais un peu moins de bruit ou nous allons nous faire repérer.

   Il m'aide à me remettre debout. Je comprends alors que l'objet en question était son pied.

- Où sommes nous ? le questionnai-je.

- Dans la cage d'escalier.

- Où allons-nous ?

- Je t'en dirai plus quand nous en aurons l'occasion. Prends ma main et tais-toi.

   Je trouve qu'il est bien mystérieux. Je repense au mot glissé dans ma poche. Devais je lui faire confiance ? Peut-être allait il me livrer en échange de sa liberté. Non je dois m'interdire de penser à des choses pareilles.

   Nous descendions des marches depuis maintenant dix bonnes minutes et je commence à croire que ces escaliers n'ont pas de fin. Je voudrais questionner le jeune homme mais me retient de peur qu'il se fâche contre moi et me laisse en plan. Je continue donc à descendre dans le noir. Sa main est chaude et son pouce me caresse l'arrière de la main pour vérifier que je suis toujours derrière lui. Je sens la main d'Éden glisser et je m'accroche plus fort. Un courant d'air s'engouffre par une fissure et Éden ouvre une porte. La lumière m'éblouit et il doit me tirer pour me faire avancer. Lorsque je réussis enfin à entrouvrir les yeux, nous nous trouvons dans un sous-sol rempli de voitures et de camionnettes. Éden vérifie que la voie était libre et entre dans le coffre d'une camionnette blanche. Je me glisse à l'intérieur ne comprenant toujours pas ce que nous faisons là. Je commence à être sur les nerfs.

- Bon tu va me dire ce que nous faisons ou tu comptes me traîner comme un chien ?

- Chut, tu veux qu'on nous trouve ?

   Qu'est-ce qu'il pouvait m'énerver avec ses réponses à deux balles. Je hausse le ton.

- Et bien oui je vais nous faire repérer si tu ne me dis pas ce qui se passe ici. Alors dis-le moi ou je sors de ce camion et je te promets que tu seras dans ta chambre d'ici très peu de temps!

   Il pose son doigt sur ma bouche. Je lui lance un regard noir. Un regard de tueuse.

- Calme-toi je vais tout expliquer. Tu vois toute ces voitures. Ce sont les voitures des gardes. Elles font le tour du bâtiment pour surveiller que tout est en ordre. Si nous nous cachons dans le coffre cela nous sortirons plus facilement. Cette camionnette part dans une demi-heure. D'ici là tâche de ne pas faire de bruit.

  La pression redescend. Je dis sur un ton plus calme:

- Au fait, moi c'est Allisson.

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