Les As

Chapitre 6: Anouk

A lire en écoutant la chanson en média.

Nous nous sommes couchés dans le dortoir après un bon repas. Exténuée, je me suis endormie sur le coup.

Il fait nuit. Tout le monde a l'air de dormir autour de moi. J'entends leurs respirations régulières. N'arrivant pas à me rendormir, je descends de mon lit sur la pointe des pieds. Je manque de rater une marche. Heureusement cela n'a pas réveillé Éden. Il dort comme un bébé. Je l'observe dormir un moment. Je repense à tout ce que nous avons vécu, de mon réveil à notre arrivée chez les Rebelles. Je repense à ma vie d'avant et à la vie qui m'attend. Suis-je en sécurité ici ? Je n'en sais rien. En tout cas Éden a l'air de se sentir en sécurité.

Sans faire un bruit j'ouvre discrètement la porte du dortoir pour explorer les lieux. Je me retrouve dans la salle de vie que je connais bien maintenant. J'aperçois un long couloir au fond. Une lumière jaillit au fond. Doucement et sans bruit, je marche le long du mur. Arrivée vers la porte, j'hésite à l'ouvrir. J'attrape la poignée et l'entrouvre. Je découvre un jardin parsemé de fleur de toutes les couleurs. Une tache rouge vif attire mon regard. Au clair de lune, des bouclettes rouges virevoltent dans la brise.

-Anouk ?

La petite fille sursaute et se retourne vers moi. Ses jolis yeux verts me fixent l'air interrogatif. Je m'assois à côté d'elle et observe les étoiles. Elles brillent presque à la même intensité que la lumière de la lune.

-Alors tu es une As aussi ? dis-je d'une voix douce.

Elle me fait un signe de la tête. Elle a l'air pensive. Je me demande à quoi. Elle est bien mystérieuse, bien silencieuse. Je tente de la faire parler.

-Tu es ici depuis longtemps ?

Elle me fait à nouveau oui de la tête.

-Depuis combien de temps ?

Elle me regarde mais ne répond rien. De sa petite main, elle attrape un objet dans sa poche. C'est un petit carnet argenté qui reflète la lune et les étoiles du ciel. Elle sort un stylo de sa poche et écrit d'une jolie écriture:

" Depuis deux ans. "

Je crois que j'ai déjà vu cette écriture quelque part mais je n'arrive pas à me souvenir où. Le problème n'est pas là. Pourquoi a-t-elle écrit sur ce carnet ? Pourquoi n'a-t-elle pas répondu de vive voix ? Serait-elle...? Non c'est impossible elle ne peut pas être...

-Tu... tu es... mue... muette ? Bégayais je.

Son regard s'assombrit. Elle hoche de nouveau la tête. Sans réfléchir je la prends dans mes bras. Nous restons ainsi un long moment jusqu'à ce qu'elle se retire et écrive :

" Merci. "

Je ne peux m'empêcher de sourire. Anouk a une si belle écriture. Délicatement je lui prends la main et nous retournons dans la chambre.

Il est déjà 9 heures. Éden est debout sur son lit et tente de me réveiller.

-Aly ! Aly ! Ça fait une demi-heure que j'essaye de te réveiller ! Les autres sont déjà tous parti !

Je me frotte les yeux.

-Où sont-ils?

Je sais pas. Il y a plus personne Aly ! Ils nous ont tous abandonnés !

Il panique, je le sens. Je tente de le raisonner.

-Calme toi Éden. Tout va bien se passer je suis sur qu'ils ne sont pas loin. Tu as vérifié dans les pièces à côté .

-Oui ! J'ai vérifié partout ! Allison qu'est-ce qu'on va faire ?

Si Éden m'appelle Allisson et pas Aly c'est qu'il y a vraiment un problème. J'entends sa respiration qui se fait plus forte. Rapidement je sors de mon lit même si je rêverais y rester plus longtemps. J'attrape ma combinaison noire et cours en direction de la salle de bain.

Je reviens à peine deux minutes plus tard de peur de laisser Éden seul. Il est trop tard. Je le vois allonger au sol. Il fait une crise d'asthme. Je n'ai jamais assisté à ça. Que faut il que je fasse ? Je panique. Le voir comme ça me terrifie. Je m'approche de lui doucement. Il attrape ma main fermement et me montre son sac de l'autre. J'agrippe son sac sans lâcher sa main et farfouille à l'intérieur. Je trouve un appareil servant pour l'asthme. Je lui tends et l'observe aspirer de l'air calmement. Sa respiration se calme.

Quand il parvient à nous relever nous nous dirigeons vers la salle de vie et en effet il n'y a personne. Seulement un mot au centre de la pièce qu'Éden n'avait pas dû remarquer en passant.

"Trouvez les escaliers secrets, ils vous mèneront à la solution."