Cela fait déjà plus d'une demi-heure que nous cherchons ce fameux escalier. Rien à faire, il est introuvable. Je commence à perdre espoir. Éden aussi. Je m'assois dans un coin de la pièce. Soudain je suis propulsée en arrière. Le mur s'est ouvert. Je fais un roulé-boulé jusqu'à arriver sur une surface plane. Mon dos craque en dix mille morceaux. Je me relève difficilement. Il fait noir. Néanmoins je distingue une lumière au loin. Je longe le mur à ma droite. Je sens la présence rassurante d'Éden dans mon dos. Je m'avance vers la lumière.
Un labyrinthe. Non ce n'est pas possible. Je hais les labyrinthes. On s'y perd, on reste coincé à l'intérieur à jamais.
- Chouette un labyrinthe, j'adore les labyrinthes, s'exclame le garçon à ma droite.
Voyant ma tête dépitée, sa joie redescend peu à peu.
- Quoi tu n'aimes pas ça ?
- Non.
- Pourquoi ? C'est génial pourtant.
Il insiste vraiment ou je rêve. Je ne réponds pas et regarde mes pieds.
- Ally ? Quelque chose ne va pas ? Je ne comprends pas pourquoi tu n'aimes pas les labyrinthes, tout le monde aime les labyrinthes.
Mais pourquoi insiste-t-il autant ?! Je n'ai pas envie de lui parler. Il peut comprendre non ? Apparemment pas.
- Ally, tu sais que tu peux m'en parler, je ne vais pas te manger. insiste-t-il d'une voix un peu plus calme.
- Éden, je ne veux pas en parler ok, m'énervais-je.
- Ok c'est bon calme toi, ça t'aurait fait du bien d'en parler mais bon. Je connais une méthode infaillible pour nous sortir de là. Pose ta main sur le mur. Tu ne veux pas ? Alors prend ma main. Je pose la mienne sur le mur. Nous allons longer le mur jusqu'à trouver la sortie. Ça te va ?
Je hoche timidement la tête. Tendrement il prend ma main et nous commençons à marcher. Je traîne un peu des pieds mais avance sûrement.
Après une longue marche silencieuse, je me décide à me confier à lui.
- J'avais une soeur. Elle avait cinq ans et j'en avais quatre. Nous jouions à cache-cache dans un labyrinthe comme celui-ci. Elle courait et je lui courais après.
Je peine à trouver les mots. Ce souvenir est pour moi un souvenir très douloureux et rien que d'y penser les larmes me viennent.
- Elle... Elle... Est tombé dans un trou profond et je n'ai pas pu la récupérer. J'ai voulu appeler ma mère mais je n'ai pas trouvé la sortie. Mes parents m'ont retrouvé tard dans la nuit perdue dans ce labyrinthe immense. Ma soeur est morte Éden ! Elle est morte par ma faute !
Il ne dit rien. Sa poigne est plus forte. Le silence reprend sa place et nous reprenons la marche.
- Ta soeur n'est pas morte à cause de toi, tu n'y es pour rien. Tu veux que je te raconte un secret ? Il existe une petite fille dans ce monde, pas le monde que tu as connu mais bel et bien le monde dans lequel tu vis maintenant, qui a le même visage que ta soeur, le même caractère que ta soeur, elle est comme ta soeur. Ce n'est peut-être pas elle mais dit toi que cette petite fille est vivante et je suis sûr que ... Comment s'appelle t-elle ?
- Brune.
- Et bien Brune est encore vivante dans le coeur de cette petite fille et veille sur elle tous les jours.
La sortie se trouve à quelques pas. Je la vois. Main dans la main avec Éden, je cours jusqu'à cet endroit que je bénis.
Éden tente de me retenir. Pourquoi fait-il ça ? Je ne le comprends vraiment pas quelques fois. Je continue ma course folle. Personne ne peut m'arrêter. Je me cogne. C'est un miroir. Je ne peux pas le croire on était à deux doigts de sortir. Je frappe de toutes mes forces mais rien n'y fait, il ne bouge pas.
- On a lâché le mur Ally.
Il en rajoute en plus. Je n'en peux plus. C'en est trop. Je décide de tourner à droite. Il me suit. Je cours, j'ai besoin d'être seule. Je cours de plus en plus vite, à droite, à gauche, à gauche, cul-de-sac.
Éden n'est plus derrière moi. Je n'aurais pas dû le fuir. En même temps c'est ce que je voulais, non ? Être seule. Eh bien j'ai gagné. Je suis seule dans un endroit que je ne peux pas supporter. Je crie, je l'appelle. Je veux qu'il revienne. Ma peur de cet endroit s'agrandit. Les murs deviennent de plus en plus grands, ils se referment sur moi. Ils vont m'écraser et écraser Brune. Je me sens toute petite. Je me recroqueville en position foetale. Je ne dois pas paniquer et pourtant c'est ce que je fais. Je panique. Cette sensation m'est insupportable. Je voudrais crier mais aucun son ne sors.
- Al.
- Éden.
C'est lui, il est là en face de moi. Il m'a retrouvé. Je lui saute au cou et le serre le plus fort possible. Je reprends sa main, pose l'autre sur un mur. Nous prenons le chemin de la sortie.
Des visages que je reconnais nous observent. Anouk, Peter et bien d'autres sont là.
- Je vous félicite. Vous avez réussi le test, s'exclame Peter.
- Quel test ? Demande Éden.
- Le test de confiance.

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Les As
Ciencia FicciónImagine que tout ton Univers n'existe pas. Que toute ta vie n'a été qu'une simulation. Tu te réveilles dans un autre monde,emmené dans une maison inconnue. Tu deviens l'esclave de cette maison.