Don't worry, Be happy

Chapitre 3

Une main froide s'abat sur mon avant-bras, me stoppant net dans ma course. J'émet un petit cri de souris face à cette emprise brusque et douloureuse, essayant de me dégager mais je sens que l'on me force à rentrer dans la pièce. La personne qui m'a rattrapée me pousse au centre de la pièce, ce qui me fait trébucher jusqu'aux deux fauteuils rouges, l'un étant occupé par un jeune homme de mon âge, avec des cheveux noirs ne faisant qu'accentuer la pâleur de son visage. Je lis la panique dans son regard.

- Mec, on est dans la merde complète. C'est qui cette fille ? Dis-moi que tu la connais.

J'entends des pas et je vois une ombre se rapprocher calmement. J'ai tellement peur que mes mains en tremblent. Mon corps refuse de se retourner pour faire face à la menace qui va venir pointer le bout de son nez.

- Non. Jamais vue, - répond l'homme derrière moi.

- Oh put...

Je sens à nouveau une main froide se poser sur mon épaule nue, me provoquant des frissons de peur, je crois. Cette force m'oblige à me retourner et je découvre finalement l'apparence de cette ombre menaçante.

Mon cerveau qui est déjà en panique totale se met soudainement à s'arrêter de fonctionner. Devant moi se tient un homme d'environ un mètre quatre-vingt-quinze, donc très impressionnant. Il est vêtu d'un costume bleu nuit et d'un nœud papillon à pois entourant joliment son cou, qui est parcouru par des nerfs que j'aperçois frémir. Des muscles semblent se cacher sous cette chemise blanche que j'ai soudainement envie de déchirer. Attendez...quoi ? Qu'est-ce qui me prends ? Je suis enfermée dans une pièce avec deux inconnus mystérieux qui m'ont découverte entrain d'écouter leurs plus sombres secrets.

Je relève un peu plus les yeux vers cet homme pour y découvrir un visage encore plus beau que le reste. Une barbe naissante entoure avec virilité sa mâchoire carrée, contractée en ce moment-même. Sa bouche fine est parcourue de petites tâches brunes me rappelant les beaux méditerranéens que je servais dans un café à Paris. Je continue mon exploration visuelle par son nez long et fin pour aboutir à une magnifique paire de yeux bleus...glacials. Si froids que j'ai à nouveau des frissons. Je lis la méprise, la colère, l'incompréhension, le dégoût dans son regard.

- Alors, répondez-moi ! - s'exclame l'homme aux yeux bleus.

J'ai raté quelque chose ? Oui sûrement. Pendant mon petit moment d'absence, cet homme a dû me demander qui j'étais et ce que je faisais là.

- Euh, je...- balbutié-je, en n'arrivant même plus à parler anglais.

- Oh mon dieu, dites-moi que c'est une étrangère et qu'elle n'a rien compris, - dit Danny, les mains enlacées comme s'il priait.

- Vous parlez anglais ? - me demande l'homme face à moi.

C'est ma porte de sortie. Oui ! Je n'ai qu'à leur faire croire que je ne parle pas bien l'anglais, française que je suis. C'est connu ça, les français sont nuls en langues étrangères !

- Désolée, je...je ne.

Heureusement la panique m'aide dans mon nouveau rôle d'actrice.

- D'où venez-vous ?

- France.

J'entends Danny lâcher un long soupir derrière moi.

- Qu'avez-vous entendu de notre conversation ? - continue de m'interroger le bel homme.

- Rien. Je...cherchais...une..., - rétorqué-je en un anglais très approximatif.

- Une...?

- Toilettes.