Chapitre 8

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Est-ce par colère ou par esprit de rébellion que je n'ai pas rappelé immédiatement William, hier soir ? En vérité, c'est surtout par fatigue, j'étais épuisée. Et puis l'entendre me donner des ordres en me menaçant d'appeler son supérieur à la première réponse négative, non !

Je me suis occupée des enfants et de la maison toute la journée. Je suis vraiment ravie d'avoir retrouvé une routine qui me plait. En plus, John et Mary doivent rattraper le retard qu'ils ont pris en partant en week-end à Seattle, ils m'ont donc prévenus qu'ils rentreraient très tard ce soir.


Il est 20h30 quand Emma et Mike décident enfin de m'obéir et de se coucher. Ce n'est pas facile tous les jours avec eux mais ils restent quand même des enfants adorables. Je suis attendrie par leurs respirations calmes alors qu'ils sont déjà partis dans des rêves lointains.

J'entends des jappements au rez-de-chaussée qui me rappelle que je dois aller promener Tobby qui apprécie également sa nouvelle vie aux Etats-Unis

Je peux maintenant me consacrer un peu de temps et prendre une bonne douche bien chaude, surtout après avoir eu l'idée de faire un atelier peinture après l'école.

En frottant les tâches sombres récalcitrantes de mes mains, je me mets à fredonner la chanson qui passe en boucle sur toutes les stations américaines. Ah ! Je me sens d'excellente humeur ce soir ! C'est dommage que les parents rentrent tard, sinon je serai bien sortie aller prendre un verre avec les voisins. Tom m'a envoyé quelques messages aujourd'hui. Rien de spécial, lui m'a parlé de sa journée au boulot : il est ingénieur dans l'aéronautique; et je lui ai décrit comment les enfants me torturaient avec leurs doigts dégoulinant de peinture.

Ayant retrouvée une couleur de peau naturelle, je sors, serviette autour du corps, de la salle de bain embuée. Puis, je me dirige vers mon dressing où je choisis au hasard un short rose et un débardeur noir tout simple. 

Alors que je m'apprête à lâcher ma serviette, j'entends un bruit. On aurait dit un raclement de gorge.

Et là, je vois sur mon canapé une ombre se dessiner, malgré le fait que les lumières soient éteintes.

- Oh mon Dieu ! - crié-je en courant à l'autre bout de la pièce, vers mon lit.

- Chut, - me dit l'ombre.

Je reconnais ce ton autoritaire. Ce n'est pas possible ! Que fait-il ici ? Alors que je suis à moitié nue en plus !

L'ombre se dirige vers la sortie alors que je ne bouge pas de mon petit coin qui ne me sert qu'à être le plus éloignée de cet intrus.

Alors que je pensais qu'il sortait, l'homme allume brusquement toutes les lumières, et mes doutes sont confirmés. Evidemment, il s'agit de William. Qui d'autre - à part un serial killer ou un pervers - s'introduirait dans la chambre d'une jeune fille en pleine nuit, alors qu'elle est sous la douche ?

- Sors immédiatement d'ici, - lui ordonné-je sur la défensive.

- Non.

- Quoi non ? Bien sûr que si tu vas sortir ! Tu n'as pas le droit d'entrer chez les gens comme ça ! Je sais que les lois ne signifient rien pour toi mais là...

- Va t'habiller, - me coupe-t-il.

Je baisse le regard sur ma tenue et me rappelle que je suis toujours à moitié nue, mains sur la poitrine de peur que la serviette ne tombe par maladresse.

Je cours à petit pas vers la salle de bain en évitant le regard de cet homme qui se rassoit dans le canapé, à son aise.


Don't worry, Be happyWhere stories live. Discover now