Don't worry, Be happy

Chapitre 6

Je n'ai pas eu de nouvelles de mon ravisseur - William - et je devrais m'en réjouir, non ? 

Mon retour dans la famille Tulling a été très étrange. Je pensais que mon attitude craintive et gênée les alerteraient mais non, ni John ni Mary ne m'ont posé de question sur ce week-end riche en événements. En même temps, apparemment, ma petite bande de compagnons leur ont dit que je passais le week-end chez un "ami'...peut-être n'ont-ils pas envie de me mettre à mal-à-l'aise avec ça.

Enfin, tant mieux car je n'avais pas envie de leur mentir...comme vous avez pu le constater, je ne suis pas une très bonne actrice.

J'ai retrouvé mon petit toutou adoré qui reniflait mon odeur au creux de ma main. Heureusement, la petite famille s'est occupé de lui pendant mon absence imprévue.

Ce soir, soit deux jours après mon retour, nous allons dans un bar avec les voisins. A part pour amener les enfants à l'école, je ne suis pas sortie de la maison. J'ai tellement peur de me retrouver à nouveau menacée soit par une jolie paire d'yeux que je ne peux oublier, soit par l'image de l'homme que je me fais d'Antonio.

Il est 21h00 quand je claque la porte métallique des Tulling. Habillée d'un simple jeans noir, d'une chemise moulante rose pâle et d'une nouvelle paire d'escarpins noirs - oui, j'essaie de garder la maîtrise des hauts talons juste où cas où je devrais à nouveau...fuir avec - je m'avance dans l'avenue où la voiture décapotable de Tom m'attend. Avant de rejoindre le groupe qui semble d'excellente humeur, j'observe attentivement autour de moi : pas de voiture suspecte, pas d'ombre noire avec une paire de jumelles et même personne caché derrière les buissons. Je crois que je me fais trop de sang d'encre, personne ne me surveille.

- Hey, là-voilà ! s'écrie Amanda alors que j'approche.

- La petite loveuse ! Je t'avais dit qu'on te perdrai de vue ! - dit à son tour Britanny.

Tout le monde éclate de rire à sa remarque, sauf moi.

- Bah quoi ? Ça s'est mal passé avec ton bogosse ? - se moque Britanny.

Je lève alors les yeux au ciel.

- Il ne s'est rien passé, arrêtez maintenant ! - me défendé-je.

- Ne nous fais pas croire qu'il ne s'est rien passé en une nuit et une journée entière, - se moque Logan.

- Bon, on y va à ce bar ? - soupiré-je.

- Oui, arrêtez de la torturer ! - me défend Tom.

Je lui adresse une signe de reconnaissance et les autre décident enfin de monter dans la voiture.

Nous voilà arrivée au Tiki-ti, un bar à cocktails à la décoration unique en son genre : crânes humains, sculptures en bois et animaux empaillés se mélangent avec les nombreuses bouteilles d'alcool. Nous sommes ainsi de suite plongés dans une ambiance chaleureuse et festive. J'apprécie le fait que la moyenne d'âge soit un peu plus élevée que dans les bars du jeudi soir à Paris. De jeunes adultes semblent se mélanger avec humeur aux hommes dont les cheveux et les barbes sont blanchis.

Après deux cocktails du nom de Bloody Tiki, épicés mais tellement bons, je me retrouve à danser au milieu du bar, sur la piste de danse improvisée par l'ensemble des gens qui m'entourent. La foule oblige à ce que nous soyons tous collés les uns aux autres. Nous formons ainsi un cercle à cinq, parfois dissout par le passage de personnes complètements enivrés.

Au bout de quelques minutes, Brittany se fait accoster par un beau blond, semblant faire de la musculation cinq heures par jour. Alors qu'ils dansent un collé-serré un peu plus loin, je sens des mains de poser sur ma taille, puis un corps de frotter à mon dos. Un peu agacée au début, je me retourne pour découvrir un grand brun aux yeux bleus. Il me rappelle tout de suite le bel homme arrogant mais en y réfléchissant, je pense que l'alcool a transformé les traits de cet inconnu.