L'ambiance est tendue sur le quai : Clark semble agité et ses hommes guettent le moindre mouvement dans les alentours.
Alors William se rapproche lentement afin de tendre la main à son client. Ce dernier la serre avec force et hoche la tête en même temps.
Puis Clark se tourne vers moi et m'appelle pour que je vienne à mon tour le saluer. Je lui adresse un sourire qui semble de suite le détendre.
- Où sont vos hommes ? - demande Clark.
- Ils nous attendent sur le bateau, - déclare William en désignant un énorme yacht de luxe situé à quelques mètres de là.
- Quand procédons-nous à l'échange ?
- Dès que vous êtes prêt, M. Grant.
Prêt, Clark ne le semble pas du tout. Mais il accepte quand même de suivre William. Je le suis moi aussi à la trace, respectant mes paroles.
Nous montons donc sur ce magnifique bateau et découvrons deux hommes habillés en costard noir. Cela me rassure que l'on ne soit plus seuls face à Clark et ses employés.
William ouvre ensuite une grande boîte en carton et en sort un paquet de poudre blanche. Je me sens terriblement mal. Et si jamais la police arrivait ? J'étais autant coupable qu'eux. Je vais finir ma vie derrière des barreaux, je le sens !
Pendant que je vis ma crise de paranoïa, les hommes commencent à décharger les dizaines de cartons vers la terre ferme. Un employé de Clark s'éloigne un peu plus vers le quai pour ramener une fourgonnette noire que je n'avais même pas remarqué. Pendant que les gros bras se mettent en action pour tout rentrer dans le véhicule, une mallette grise est donnée à Clark. Ce dernier l'ouvre à l'aide d'un code et la présente à William. Il inspecte rapidement les liasses de billets qui sont sous ses yeux, la referme et la garde.
OK. Tout se passe bien. Dans quelques minutes, nous allons rentrer, certes avec des milliers de dollars dans le coffre, mais nous rentrerons sains et saufs.
C'est alors qu'un moteur se fait entendre. D'une traite, nous nous retournons vite vers la source de ce dérangement. Un homme sort d'une petite voiture et s'approche vers nous, une lampe torche à la main. Je distingue au loin qu'il porte une casquette et un badge sur sa veste.Est-ce un policier, seul ?
Je commence à paniquer et cherche William du regard. Ce dernier apparaît alors juste devant moi, comme par magie.
- Ne bouge pas de là, compris ? - me dit-il en me confiant la mallette.
Je veux bien avoir un esprit rebelle de temps en temps mais je ne suis pas suicidaire non plus.
Clark reste à mes côtés, sur ses gardes.
Le temps que William rejoigne l'homme à la lampe, tous les cartons sont chargés à l'arrière du fourgon.
Les deux hommes discutent pendant de longues minutes. De temps en temps, l'étranger jette un regard vers le bateau ou la fourgonnette, mais le corps de William semble lui faire un barrage virtuel, l'empêchant de s'approcher. Enfin, mon ex-ravisseur bouge la main mais je ne vois pas ce qu'il fait, étant de dos. Mais par contre, je vois très bien ce que saisit dans sa main notre potentiel ennemi : une épaisse liasse de billets verts. William est-il entrain de soudoyer un représentant de l'autorité ?
Finalement, l'homme repart comme il venu - excepté qu'il a en main une donation généreuse - et William remonte vers nous.
- Qui était-ce ? - s'empresse de demander Clark.
- Un garde côte. Tout est réglé.
Clark semble satisfait et n'ajoute rien de plus.
La transaction est maintenant terminée. Clark et William échangent quelques paroles en s'éloignant de moi, sûrement pour convenir d'un nouveau deal, puis William me fait signe de le rejoindre.
YOU ARE READING
Don't worry, Be happy
RomanceKiera est une jeune française de 22 ans. Comme beaucoup de jeunes de son âge, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle pourrait faire de sa vie. Après des histoires de familles douloureuses et une rupture de trop, Kiera décide de rejeter cette vie insup...