S A V E D

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Ce matin là, j'ai regardé mon téléphone en me réveillant seul dans mon lit et j'ai constaté que ça faisait un mois que Seokjin était décédé. Ça faisait aussi cinq jours qu'on avait trouvé Jung Hoseok en train d'overdoser sur un pont alors qu'il m'avait quitté pendant que je dormais. Un homme qui passait en voiture l'avait vu tomber et il avait eu le réflexe rapide de s'arrêter pour appeler une ambulance puis il trouva mon téléphone dans les poches de ma veste qu'il portait puis il a appelé à la maison pour me faire savoir dans quel état il venait de trouver mon copain.

On a du lui faire plusieurs lavements, pour le débarrasser de toute la merde qu'il avait prise puis après plusieurs examens les médecins ont décidé qu'il serait plus prudent de le garder. Ils ont donc enfermé Hoseok dans une chambre grise et plate dans l'aile psychiatrique, où on le gave encore d'antidépresseurs et on le nourrit de force au soluté pour qu'il garde ses forces.

Les deux premiers jours ont été les plus durs. Il ne faisait que dormir, quand il se réveillait, son corps le replongeait encore dans un état d'inconscience. Tout ce qu'on lui donnait à manger, il le vomissait instantanément. La troisième journée était plus intense, il passait d'une émotion de découragement total, fixant le vide, à une tristesse infinie, pleurant toutes les larmes de son corps, puis une colère incroyable, frappant presque les infirmières qui s'approchaient de lui. On a du lui mettre une camisole de force pour l'empêcher de se faire mal ou de faire mal aux autres. Le quatrième jour, quand je suis allé le voir, il avait tout de suite meilleure mine, j'ai vu son regard s'illuminer quand je suis entré dans la pièce et ses lèvres se sont étirées en un petit sourire, ce que je n'avais pas vu depuis longtemps. Trop longtemps. Ils ont refusé de délier ses bras jusqu'en milieu d'après-midi alors qu'ils avaient remarqué que j'avais passé la moitié de la journée avec lui et qu'il n'avait pas eu de crise. C'est donc alors qu'il dormait, tête reposée sur mon torse que deux infirmière sont venues lui enlever sa prison, laissant ses bras venir entourer ma taille et me serrer contre lui.

Aujourd'hui, je ne sais pas à quoi m'attendre, chaque visite est comme une surprise. Il pourrait être mieux, comme il pourrait aussi avoir une rechute et être pire. Tout dépend de comment Hoseok décide de se sentir le matin. Je termine donc de me préparer, je prends un nouveau livre dans la bibliothèque d'Hoseok et je me rends à l'hôpital en vitesse.

Quand j'entre dans sa chambre, il est assis au bord de son lit et lève sa tête. Ses yeux sont parsemés de milliers d'étoiles et pour la première fois depuis un mois, il me fait un grand sourire qui lui fait plisser les yeux et me dévoile toutes ses dents. Il est tellement beau que j'ai envie de pleurer.

''J'ai cru que tu ne viendrais pas aujourd'hui Jimin.

- Voyons... Je t'ai promis que j'allais venir chaque jour...''

Je m'approche de lui en posant mon sac par terre et je reste debout entre ses jambes. Ses grandes mains viennent se poser derrière mes cuisses, c'est comme ça qu'il me retient. Je baisse la tête vers lui alors que lui, la lève et je passe une main dans sa frange en laissant l'autre dans son cou. Son sourire n'a pas quitté ses lèvres, sur lesquelles je passe d'ailleurs mon pouce. Elles sont douces et chaudes, invitantes.

''Embrasse-moi...'' me demande-t-il dans un seul souffle.

Alors je réponds à son désir et au mien, en apposant mes lèvres sur les siennes. Je n'y vais que d'un baiser chaste, mais je sens ses lèvres remuer sous les miennes, signe qu'il en demande plus. Je pose donc mes deux mains sur sa mâchoire et je prolonge le baiser que j'avais commencé. Le baiser devient un peu plus humide et je sens ses mains se resserrer derrière mes jambes pendant qu'il me colle encore plus à lui. Ce n'est qu'au bout de deux ou trois minutes que je romps le baiser puis j'embrasse son front.

[FR] HOLD ME TIGHT [NEVERMIND PT.2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant