adieu Charlie

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Chapitre 2

J’entre dans la cuisine. Grand-papa ne me pose pas de questions. Il n'a pas l'habitude de m'en poser. La vie reprend son rythme normal comme si rien ne s'était passé. Je me demande s'il connait les personnes vivants dans le château. Je fais le ménage et aide à faire la cuisine comme avant. Je chasse et fait de la cueillette dans les bois, comme avant. Je finis même par oublier cette aventure avec ce château. Ce n’est plus qu’un rêve flou que je fais parfois. Les années passent. Mon grand-père m’apprend plusieurs choses sur mon pouvoir. Je le mets en pratique chaque jour. Je m’améliore vite.

J’ai 18 ans maintenant. Ma fête vient de se passer il y a un mois. Ça été un des plus beau jours de ma vie. Charlie m’a offert une belle robe qui appartenait à grand-mère. Il m’a également cout un beau sac pour mettre toutes sortes de choses. On avait été près du lac de la fontaine : un paradis pour tous. Nous avions dansé toute la nuit et dégusté un très bon gâteau.

Je reviens de ma chasse habituelle. J’entre dans le salon. Tout est calme.

-Salut, Charlie… lui dis-je.

-Alors qu’est-ce que tu me rapporte aujourd’hui? me demande-t-il.

-Des lapins, un renard et j’ai trouvé des framboises et des bleuets dans un buisson. Lui répondis-je.

-Dans deux jours, des personnes viendront nous rendront visite. J’aimerais que tu fasses le ménage ici et que tu aille chasser demain pour avoir des bons repas. me dit-il.

-C’est qui, qui vient? le questionnais-je.

-Des amis à moi… me répondit-il en évitant mon regard.

Je sais que Charlie me cache quelque chose, lorsqu'il évite de me regarder dans les yeux, mais je me retins de lui poser des questions. Je passe la journée à nettoyer, à astiquer, à frotter toutes les taches possibles. Je nettoie et balai le plancher, je lave les vitres, je fais beaucoup de lavage, je range tout ce qui traine etc. Je finis vers 5 heures du soir. Je m’asseois sur le sofa et soupire. J’espère que ce sera assez. Il me reste une journée pour aller cueillir des fruits pour le dessert de demain. J’irai le matin pour qu’ils soient frais. Je prépare mes choses. Je prends mon sac neuf et le met sur le petit meuble qui me sert de bureau. Je sens un doux parfum s’élever de la cuisine. Je réalise soudain que j’ai faim. En entrant dans la pièce, je suis submergé par une délicieuse odeur. Des lapins aux noisettes, mon plat favori. Je ne parle pas beaucoup durant le repas.

-Qu’est-ce que t’as prévu pour demain? me demande-t-il.

-Je vais aller me promener dans les bois question de trouver des fruits, des noix ou autres choses dans le genre, je vais revenir vers midi. Lui répondis-je.

-D’accord mais ne t’éloigne pas trop et ne tarde pas non plus sinon je vais te trouver et tu risque d’avoir des problèmes. me dit-il.

-Je sais… lui répliquais-je.

 Je n’ai aucune chance d’échapper au flair de Charlie. En effet, c’est un loup-garou. Il n'est toutefois pas méchant comme ceux qu'on raconte dans les histoires pour enfants.  Je m’endors dans mon hamac assez tôt. Je me réveille dès que le soleil se lève. Je reste près d’une heure à le regarder et à me réchauffer avec une bonne tisane que je me suis préparé. Je m’habille de ma robe d’anniversaire et d’un pantalon. Il fait encore frais dehors et je ne supporte pas le froid. Je prends une veste et mon sac et part explorer les recoins du bois en arrière de chez nous. Je croise toute sorte d’animaux, des lapins, de loutres, de belettes, des daims… normalement je me cacherais d’eux pour mieux les prendre par surprise avec mon couteau mais aujourd’hui je fais attention. Pas question de revenir toute sale avec du sang sur mes vêtements quasi neuf. J’aperçois des buissons de framboise. J’en cueille une tonne mais j’en mange la plupart. Ce que je cherche c’est surtout des noix pour que mon grand-père puisse faire sa spécialité aux invités. J’arpente les sentiers que nous avons tracé, les arbres etc. Par chance, je tombe sur plusieurs cachettes d’écureuil mais je prends maximum cinq noix par cachette pour ne pas les laisser mourir de faim durant l’hiver. Je lève la tête vers le ciel plusieurs fois. Le soleil est très haut. Je devrais rentrer maintenant. Je rebrousse chemin en cueillant des champignons. J’arrive à notre petite cabane. Je cogne à la porte de chez moi. Personne ne vient m’ouvrir.

 -

Charlie laisse moi entrer c’est Saphira! criais-je.

Toujours pas de réponse. Ce n’est pas normal. Il n’était pas supposé partir. Un doute surgi en moi. Je pousse la porte. Elle est fermée. Je me mets de côté et fonce dedans. Elle s’ouvre en craquant. Je regarde dans toutes les pièces. Personne.

-Charlie? T’es où?, criais-je.

Je finis par le trouver dans le sous-sol, étendu par terre. Je me précipite vers lui.

-Charlie, ça va? Qu’est-ce qui c’est passé? m’écriais-je.

-Va t’en d’ici… ne reste pas là… enfui toi loin… va retrouver des amis… ne reviens plus à la maison… me dit-il avec peine.

Mon grand-père rend son dernier souffle. Je ne comprends pas sa demande. Pourquoi veut-il que je m’en aille? Soudain, la panique monte en moi. Je ne peux pas rester ici. Quelqu'un a du tuer Charlie et ce quelqu'un peut revenir. Je monte en vitesse à l’étage. Je vais dans ma chambre et prend quelques souvenirs et des vêtements, tous se qui me tombe sous la main et qui semblent utile. Je vais ensuite dans la cuisine et prends de la nourriture. Je force la porte de l’atelier de Charlie. Je prends des cartes, de l’argent, des livres, des loupes, des allumettes etc. Je sors dehors et ferme la porte. Je me retourne pour partir. Oh Merde!

Quatre créatures se tiennent devant moi. J’ai l’impression d’en avoir vu de semblable quelque part. Ils ont des regards cruels et pervers. Ils s’avancent tranquillement vers moi. Si je ne fuis pas je suis cuite. Je regarde autour d’eux. Je vois une petite intersection entre la maison et une des créatures. Je vais pouvoir m’y faufilé mais il faudra que je cours vite, très vite. Je tente ma chance. Je passe sans problème. Je me mets à courir le plus vite possible. Je fonce à travers les arbres. Bien sûr les créatures me suivent. J’ai une impression de déjà vu mais peut importe, je dois continuer de courir. Je saute par-dessus un tronc d’arbre mort. Je me stoppe un petit moment. J’essais d’écouter le bruit au alentour. Je ne perçois aucun son, juste le vent. Soudain, je perçois une présence pas avec mon ouïe ou mes mes yeux, mais c’est comme si une chaleur approchaient. Pas le temps de réfléchir à cette signification. Je recommence à courir. Si seulement je pouvais aller plus vite ou me cacher, je pourrais me reposer, manger et réfléchir. J’ai une idée. J’accélère le rythme. Je me colle derrière un arbre. Je ne perçois rien. Je grimpe dans un arbre avec beaucoup de feuille. Je grimpe le plus haut possible. Je me plante sur le tronc et ne fait plus un bruit. Les quatre créatures passent en dessous de moi. J’attends quelques minutes avant de pouvoir respirer mieux. Je m’assis sur une branche. Je regarde dans mon sac. J’ai deux couteaux qui ressemblent à des poignards, parfait pour me défendre en cas de besoin. J’ai de la nourriture, quelques vêtements et une carte. Je la consulte. Je ne connais pas vraiment les régions autour de chez nous. Pourtant en regardant une vallée j’ai l’impression que je pourrais y trouver refuge et aide. Comme je fais toujours confiance à mon instinct, je fonce vers l’est. J’espère ne pas être suivi. Je vais maintenant devoir jouer à cache cache. Je m’instaure des mesures de sécurité. Je ne dois pas rester au même endroit pour dormir deux fois de file. Je dois toujours faire des réserves et toujours essayer de capter des présences. Bientôt j’arrive à une rivière. Comment est-ce que je peux la traverser? Sûrement pas en sautant! J’aperçois une liane suspendue à un arbre. Peut-être qu’en me donnant un élan… j’attrape ma corde de fortune et recule. Je cour le plus vite possible et me retient après la liane. Je me lâche et atterri accroupi sur la terre ferme. Je reprends ma course. Génial, je ressemble à une fille des bois! Ça fait plusieurs jours que je cours en direction de l’est. J’espère ne pas m’avoir trompé! Soudain, mon instinct me crie qu’un danger arrive. En effet, j’ai juste le temps de m’arrêter d’un coup avant de voir filer devant moi un projectile qui m’aurait tué sur le champ. Ouf, il était moins une! Je prends mes couteaux qui pendent à ma ceinture. Je recommence à courir.

Finalement, ce n’était qu’un garçon isoler. Il m’a sauté dessus et j’ai riposté. Je l’ai tué avec mes couteaux. Ce n’était que de la légitime défense mais je n’aime pas faire mal aux autres. Je n’arrive pas à croire que j’ai tué! Moi, Saphira, j’ai tué quelqu'un! Je perçois une présence. Il ne faut pas que je reste ici… je m’enfui à travers les bois.

Saphira Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant