beautiful broken boys

Chapitre 5

              Après une journée tout ce qu'il y avait de plus normale, Tristan quitta le magasin de lequel il travaillait en temps que vendeur et prit sa voiture afin de se rendre chez James. Les deux garçons s'apprêtaient à passer la soirée ensembles au cinéma. Tristan gara sa voiture devant l'immeuble où vivait son meilleur ami et attendit quelques minutes qu'il sorte du building et rejoigne sa voiture. Une fois le nouvel arrivant installé en voiture, les deux amis se dirigèrent vers un fast-food où ils mangèrent tandis qu'ils se racontaient leur journée et rigolaient ensembles. Après un bref dîner, ils marchèrent jusqu'au cinéma qui se trouvait quelques rues plus loin. Arrivés dans le bâtiment illuminé, ils prirent les places correspondantes au film qu'ils souhaitaient aller voir puis allèrent jusque la salle indiquée. Ils se posèrent sur des sièges tout au fond de la salle presque vide et Tristan profita des publicités qui défilaient sur l'écran pour envoyer un message à Sam qui sortait lui aussi avec des amis ce soir, alors que James blaguait au sujet des bandes annonces qui précédaient le film, faisait pouffer de rire Tristan à plusieurs reprises. Enfin le film commença et le garçon aux cheveux blonds rangea son téléphone dans son sac à dos.

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Il marchait seul dans la rue, les jambes chétives et les yeux rivés sur ses chaussures noires. Les mèches de ses cheveux bouclés trempées par la pluie tombaient sur son visage, dégoulinantes. Il semblait enfermé dans son propre monde, ignorant totalement les gens qui passaient près de lui dans ses rues bondées et illuminées par les enseignes des bars. Pourtant, tout ce qu'il semblait voir était des corps sans âme ni conscience, des corps simplement occupés à marcher dans des rues que la lumière n'arrivait plus à transpercer. Il semblait entouré par un monde obscur et mort. Ses mains tremblaient presque imperceptiblement dans ses poches, rappelant qu'il avait oublié d'avaler ses calmants et que son corps réclamait sa dose. Il étouffa un soubresaut et accéléra le pas jusqu'au parc où il se rendait à chacune de ses sorties nocturnes. Il continua sa route pendant quelques minutes avant de se retrouver devant la grande barrière qui empêchait l'entrée à celui-ci. Il escalada les grillages qui s'élevaient devant lui et s'engouffra entre les arbres et les entendues de pelouse humides dues à la pluie. Il erra un instant dans le parc jusqu'à trouver un endroit abrité par de monumentaux arbres sous lesquels il s'assit, le dos contre le tronc. Il sortit son paquet de cigarettes de sa poche et se servit. Après l'avoir allumée, il posa sa tête sur le tronc de l'arbre et ferma les yeux tout en appréciant chaque bouffés de sa clope.

Comme à son habitude, sa pensés se focalisèrent sur Tyler. C'était comme s'il lui était impossible de penser à autre chose. Mais cette fois-ci, son jugement divergea un peu, il ressassa un nombre d'événements subis à cause de lui. Ses pensés étaient floues, comme dans un rêve mais il arrivait à discerner certains souvenirs qu'il avait tenté d'oublier tant de fois.

Il revit la scène comme s'il y était. Les images défilaient dans son esprit et le jeune garçon frémit. Il lui paraissait sentir la main ferme et violente de Tyler serrer insensiblement son cou comme celui d'une simple poupée et lui semblait éprouver la douleur de sa tête se cognant à plusieurs reprises contre le mur dans son dos sous l'emprise de l'homme. Bradley se revit tombant au sol, incapable de respirer, la vision brouillée par les larmes et le manque d'oxygène. Il lui sembla ressentir à nouveau la douleur qui avait envahit son corps affaiblit par les violences qu'il recevait régulièrement lorsqu'il tenta de respirer. Il revit le regard malveillant de Tyler posé sur son être presque inanimé et sa voix feignant la panique et la peur devant les médecins venus sauver le garçon blessé sembla se diffuser dans les oreilles de Bradley qui revivait les événements avec frayeur. Dans une vision imprécise, la chambre blanche dans laquelle il fut transporté et immobilisé pendant plusieurs jours lui apparut. La sensation des perfusions plantées dans ses bras et du mince tuyau l'alimentant en oxygène semblait se présenter à nouveau dans son être tandis que l'odeur de l'hôpital lui revint dans ses narines.

Bradley sursauta face à se souvenir et se remit sur ses pieds, prit de panique. Il jeta sa cigarette sur le sol et partit à vive allure du parc.

Cet acte de violence venant de Tyler avait été effacé de la mémoire du jeune Bradley lorsqu'il avait perdu connaissance. En se réveillant dans le lit d'hôpital, il avait tout oublié et n'avait jamais pensé que Tyler pouvait être coupable de ce geste. Il avait toujours cru qu'il s'agissait d'une agression homophobe lors d'une soirée comme celles dont il avait déjà été victime en étant plus jeune et Tyler avait toujours soutenu cette thèse, affirmant l'avoir retrouver inconscient à l'extérieur d'une boîte de nuit.

Un goût détestable de bile se fit ressentir dans la gorge de Bradley et il stoppa sa marche prit de haut-le-cœur à la mémoire de ce souvenir. Il respira profondément, essayant de faire disparaître cette sensation infâme mais il se pencha en avant et fut secoué par le rejet de ce qui se trouvait dans son estomac.

Il se rendait maintenant compte que l'amour qu'il portait à Tyler le mènerait à sa perte. Il se laissait détruire à petit feu par l'homme qu'il aimait. Sa relation était toxique. Il savait qu'il devait remédier à la situation mais il ne savait que faire. Bien qu'il vive un amour poison, il ne se voyait pas exister sans Tyler. Il lui arrivait souvent de se demander pourquoi il aimait un homme comme lui, il était conscient de la situation mais l'amour était plus fort que lui et il lui était impossible de quitter Tyler ou même de lui tenir tête. Alors il subissait les violences, les infidélités et le manque de respect de son petit-ami sans broncher. C'était comme s'il était complètement soumis à lui.

Bradley fit le chemin inverse de tout à l'heure et marcha jusqu'à l'appartement de son petit-ami. Lorsqu'il se trouva devant l'immeuble, il remarqua que la lumière de l'appartement était allumée, annonçant donc la présence de Tyler. Bradley prit une profonde respiration, appréhendant la réaction de Tyler lorsqu'il pénétrera dans la pièce, sachant que qu'il n'aime pas lorsque le plus jeune sort seul.

Il poussa la lourde porte de l'immeuble et monta les escaliers jusqu'au quatrième étage, celui où se trouvait leur logement. Bradley posa sa main sur la poignée de la porte et calma sa respiration saccadée avant de l'abaisser afin d'ouvrir la porte. Il la referma silencieusement et avança dans la pièce en essayant d'être discret. Tyler se trouvait assit sur le débris qui leur servait de canapé, il releva les yeux vers le jeune homme qui venait d'arriver. Bradley bafouilla des excuses mais Tyler ne prononça aucun mot, à la surprise du plus jeune. Il se leva ensuite du canapé et s'avança vers Brad, qui contracta ses muscles et dont la respiration s'accéléra de peur de se prendre un coup. Mais rien ne se passa comme cela. Tyler se colla presque contre son petit-ami et glissa une main sous son tee-shirt tout en le planquant contre le mur, ce qui fit frissonner Bradley qui accrocha ses bras au cou de son aîné et déposa des baisers dans son cou. Tyler ôta rapidement les vêtements de Bradley et le jeta sur le lit. Comme à son habitude, le bouclé s'abandonna à lui et le laissa faire ce qu'il voulait de son corps.

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Tristan et James revinrent difficilement à la réalité après le visionnage du film. Ils sortirent de la salle de cinéma en argumentant sur l'intrigue du film et se dirigeant vers les toilettes. James se rendit dans la pièce vide et illuminée par de fortes lumières blanches tandis que Tristan l'attendait dans le couloir. Il sortit son téléphone de son sac à dos en attendant le retour de son ami. Lorsqu'il appuya sur le bouton afin de le sortir de son état de veille, il fut surpris de voir le nombre d'appels manqués reçu en peu de temps. Le nombre 10 était affiché sur son écran. Tous venaient du même locuteur, Andy, le meilleur ami de Sam, mais seulement le dernier appel reçu était accompagné par un message vocal. Intrigué, Tristan contacta sa messagerie vocale afin d'entendre les propos d'Andy. La voix féminine de la messagerie annonçait lentement le jour et l'heure de la réception du message, dont Tristan se moquait complètement, il savait pertinemment quel jour et quelle heure il était. Plus les secondes passaient plus le jeune devenait inquiet. La femme se tût enfin et la voix affolée d'Andy se fit entendre à travers le combiné du téléphone.

« Tristan... S'il te plaît. On a fait une connerie... Dès que tu as ce message, cours à l'hôpital, je t'attendrais là-bas. »

Le message fût aussi bref que cela.

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Hello ! J'espère que vous allez bien et j'espère que ce chapitre vous plait, n'hésitez pas à donner votre avis si vous voulez. Je tenais aussi à vous remercier car les lectures sur ma fiction ont bien augmenter et ça me fait très plaisir de voir que ça plait, merci ! <3