Chapitre 9

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Attention : Chapitre (légèrement) glauque

Il en avait assez.
Assez de fuir.
Assez de voir tout ces morts.
Assez d'avoir mal.
Il accueillait enfin la mort avec amour, comme une vieille amie longtemps absente.
Il attendit le coup fatal.
Puis il sentit un liquide chaud humidifier le tissu de son pantalon.
Le sang d'Andreas.
"Le petit...il est mort pour moi..et moi je veux le rejoindre.."pensa-t'il.
"Cette abomination a éteint la faible lueur d'espoir qu'avait cet enfant..et moi je reste là, à attendre la mort. Est-ce là la conduite à adopter? Dois-je rester ici comme un lache, vaincu ?"
Une bouffée de rage naquit au creux de sa poitrine et se répandit dans tout son corps telle une immense vague brulante de haine, de peur, et de tristesse.
Il ouvrit brusquement les yeux. Il tendit brusquement ses jambes, fauchant les jambes de la jeune femme qui s'écroula sur le sol dans un glapissement de surprise.
Il se jeta en avant, attrapa le corps du petit, et s'enfuit le plus vite possible. Il ne pouvait laisser son corps ici, en ce lieu sordide. Il courut à en perdre haleine, ses pieds martelant le sol des corridors qu'il traversait comme une flèche.
Plusieurs fois, il faillit lacher le corps poisseux de sang, qui lui glissait des mains.
Il arriva dans une impasse, où était ouvert une fenetre qui laissait passer un mince rai de lumière lunaire.
Il s'écroula sur le sol pele-mele avec le corps. Il sanglotait, le corps agités de spasmes de chagrin. Il se releva et fixa le garçon affreusement mutilé. Il passa une main sur les joues du garçon, sur son front, puis lui ferma les yeux, ses yeux bleux qui le fascinait.
Il resta un long moment à fixer l'enfant allongé sous ses yeux, refusant d'admettre sa mort.
Il murmura doucement d'une voix fiévreuse:
"Andreas, allez il faut se réveiller, le danger est passé." Il secoua l'épaule du garçon.
Puis il se mit à hurler
"REVEILLE TOI CON DE GOSSE, REVEILLE TOI BORDEL DE MERDE!!"
Sa voix se brisa, "Réveille toi, je t'en supplie...ne me laisse pas seul.."
Il sanglota quelques instants, puis il dériva dans ses pensées, s'aventurant non loin de la frontière appelée FOLIE. Il la franchit un court moment mais cela suffit, à provoquer une crise de démence.
Il arracha ses vetements et tandis que le corps de l'enfant était agités de violents soubresauts provoqués par les vas et vients d'Albéric, il mutila le visage d'Andréas avec le poignard qu'il avait toujours sur lui.
Il lui trancha les joues, affichant un immense sourire écarlate sur le visage enfantin.
Il lui creva un oeil, lui trancha une oreille.
Il passa la main dans la plaie ventrale due à sa cousine, puis son sexe, et d'abomination en abomination, le corps était dans état encore plus pitoyable qu'avant.
Hors d'haleine, il s'effondra su le sol, en proie à une hilarité incontrolable.
Puis, le brouillard de folie qui s'était abattu sur lui se dissipa peu à peu.
Quand il eut sous les yeux son crime. Le seul mot qui lui vint à l'estprit fut suicide.
La fenetre? Trop petite. Le poignard? Il s'en saisit, et appliqua fébrilement la lame sur son poignet.
Il se concentra. Et lacha l'arme.
"Je ne suis meme pas assez courageux pour mettre fin à mes jours.." sanglota-t'il douloureusement.
Dégouté de lui meme, il s'enfuit de l'endroit, et ouvrit une des portes du corridor.C'était un petit reduit, vide, poussiereux.
Il se blottit dedans, en position foetale et s'endormit profondément.
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Plus loin dans le couloir, dans le cul-de-sac, des battements d ailes se firent entendre.
Un très gros corbeau se posa dans l'encadrement de la fenetre. Il scruta le cadavre devant lui d'un oeil interessé. Il sautilla jusqu'au visage du corps et poussa un long croassement.
Une lumière entoura l'oiseau, qui se raidit et tomba sur le sol.
Mort
Il ne se passa rien pendant un court instant. Soudain, le meme halo étrange entoura le corps infantile. Un frémissement parcourut le corps.
L'oeil unique s'ouvrit, et au clair de lune,et son iris refleta la douce lumière.
Des iris noires.
Ailes de corbeaux.

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