Au pied du mur

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La déclaration de Christian me laisse perplexe. Je me rassois bien vite. Christian, lui est resté debout, il poursuit :
« Je suis allé chez elle pour lui souhaiter bonne fête, je lui ai donné mon cadeau ainsi que le poème. Elle m'a semblé heureuse. Puis, elle m'a demandé de lui réciter le poème. J'ai très vite changé de sujet. Puis, tout à l'heure, j'ai reçu un sms d'elle. Elle m'a fait savoir qu'elle ne voulait plus être avec moi parce que j'étais un imposteur! »
Christian me montre le message. Althéa a été très brève avec lui. Je ne peux m'empêcher d'éprouver un peu de remords en voyant le visage défait de Christian. Je lui dis que je suis désolé.
Christian n'a pas cessé de me regarder. Il me met vraiment mal à l'aise. Il me fait peur. Je m'éclaircis la gorge pour me donner un peu d'assurance. Christian me demande :
« Qu'as-tu fait? »
Je lui réponds que j'ignore de quoi il peut bien vouloir faire allusion. Mais Christian ne semble pas convaincu. Il reformule sa question :
« Qu'est ce qui s'est passé cette fois avec la poésie? »
J'ai une forte migraine. Je ne rêve que d'une chose : aller me coucher. Christian prend une chaise et s'assied dessus. Il commence à faire craquer ses doigts. Ma tête me fait horriblement souffrir. Maintenant, en regardant Christian avec son air menaçant, j'ai envie d'appeler au secours.
« Tu es soudainement devenu muet? »
Cette fois je lâche tout. Je lui dis que j'ai recopié les paroles d'autres poèmes. Lorsqu'il me demande pourquoi j'ai fait ça, je ne trouve pas le courage de lui dire que j'ai voulu me venger de lui à cause de son insolence d'hier.
« Tu n'es qu'un sale petit idiot! »
Les paroles de Christian me font mal, mais je ne sais quoi répondre. Il poursuit :
« Si seulement nous étions ailleurs qu'ici, je t'aurai refait le portrait! »
Puis, me regardant comme si j'étais une vilaine chose, il me dit :
« Tu vas arranger ca, des demain! »
Je me relève brusquement de mon siège, Christian en fait autant. Je lui dis que cela est impossible et qu'Althéa ne m'écouterait jamais tout compte fait. Il me dit :
« Débrouille toi, dis ce que tu veux, fais ce que tu veux. Du moment que tu repares ta merde! »
Je me gratte le menton. Christian n'a aucun respect pour moi. Je devrais lui ordonner de sortir de chez moi, mais à la place, je lui dis que je verrai ce que je peux faire.
« Tu as intérêt. Sale idiot! »

***
Samedi, 10h 10 Am.
Je suis dans de beaux draps. Encore une fois, j'ai perdu le contrôle de mes actions. J'ai la vive impression que je ne suis pas maitre de mes actes. Hier soir, Christian a été à deux doigts de me frapper. Ce dont je suis certain, après cette histoire, je vais devoir mettre un terme à mon amitié avec ce dernier.
J'ai très mal dormi hier soir. C'est reparti, les mauvais rêves ont resurgi. J'ai rêvé que mes parents m'ordonnaient de quitter leurs maisons, sous prétexte que je ne valais rien. Vers les quatre heures du matin, j'ai pleuré...
Et la maintenant, je suis devant la barrière de la maison de chez Althéa et j'hésite à frapper. J'ignore ce que je vais bien pouvoir lui dire. J'inventerai une histoire. Je dirai que c'est de ma faute et je tenterai de calmer la tempête.
Au bout d'un instant, je prends mon courage à deux mains et je frappe deux coups à la porte. J'entends quelqu'un approcher. Mon cœur palpite si fort que pendant une fraction de seconde je pense à rebrousser chemin. La barrière s'ouvre et je vois Althéa apparaitre dans l'entrebâillement de la porte. Elle porte un léger corsage blanc et une courte jupe de couleur grise, laissant entrevoir ses jolies jambes. Je reste sans mot dire.
Elle me regarde étrangement. Je ressens un soudain sentiment de gène. J'ai l'impression de n'être pas assez bien vêtu pour l'occasion. J'ai vraiment envie de rebrousser chemin. Au bout d'un instant, elle dit :
« Ah! Tu es l'ami de Christian. Que fais-tu ici? »
Je la regarde et je frémis sans le vouloir. Cette fille est vraiment jolie.
« Bonjour Althéa. Je peux rentrer? »

Sanon!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant