§ 4 §

22 3 1
                                    

Noah

Je quittais les bras protecteurs de Gauthier et m'apprêtais à sortir. Je m'étais attachée à ce gars si rapidement ! C'en était flippant !!

J'étais aux anges. Mais contre toute attente, il ne semblait pas heureux de ce moment.

- Noah, tu me plais, et j'ai adoré ce moment, mais je n'aurais jamais dût faire ça. Ça ne peut pas marcher entre nous...

J'étais déboussolée.
- Mais, pourquoi ??

- Noah, Noah ... Je pense qu'il vaut mieux qu'on arrête de se voir ...

Mes yeux se remplirent de larmes. Je métais trompée à son sujet. Je lui lançai un regard noir et je claquai la porte de la voiture avant de courir vers mon immeuble.

Je vis la voiture faire demi tour et s'en aller.

Je l'aimais, et en même temps, je le détestais...

Lorsqu'il fut hors de mon champ de vision, je m'effondrai contre la porte vitrée. J'étais blessée et triste alors que je le connaissais très peu...

Apres quelques instants, je me décidai à monter. Nous habitions dans un petit immeuble, au cinquième étage sans ascenseur. Le quartier était plutôt mal fréquenté. J'y vivais depuis mes quatorze ans, lorsque ma mère avait quitté mon père pour un richissime homme d'affaire et une maison sur la Côte d'Azur. Je ne m'entendais pas avec mon père mais lorsque j'avais dû choisir, j'avais tout de même préféré rester avec lui.

Je haissais ma mère, profondément. Elle avait refait sa vie, effacé plus de dix-sept ans de son existence. Elle avait une nouvelle famille et ne donnait plus de nouvelles.

Elle savait que nous vivions difficilement, que mon père n'avait rien, mais elle ne nous donnait rien. Peut être avait elle raison ? De toute manière, si elle nous versait une pension, mon père l'aurait claquée aux jeux.

Ce soir, je ne travaillais pas. Je grimpai donc les cinq étages dans la pénombre de la cage d'escalier. Arrivant devant ma porte, je me rendis compte que je n'avais pas mes clef. Je sonnai, encore toute tremblante et déçue de ce faux espoir. Gauthier se fichait de moi. Il était indécis ou idiot, la limite entre les deux étant très fine.

J'attendis quelques secondes mais personne n'ouvrait. Pourtant, ma soeur et mon père devaient être la !

Je sonnai une seconde fois avant de m'asseoir, genoux repliés sous le menton, sur le carrelage froid. Je deversait un torrent bruyant de larmes.

À cause de Gauthier, mais pas seulement. Également à cause de mon père, de ma mère, de mon inscription au conservatoire et se tout le reste...

J'en avais marre. Rien ne tournait rond avec moi. Un instant, j'avais cru que Gauthier me sortirait de ce tourbillon de catastrophe. J'avais fait erreur ! Pourquoi, du jour au lendemain, le ciel aurait il arrêté de s'acharner sur moi ??

Alors que je pleurais, Fiona ouvrit la porte de bois. Son visage changea brusquement et elle fut surprise de me voir dans cet état.

- Viens, rentre vite Noah...

Solène

Mes parents arrivèrent peu après. Ils ne me parlèrent pas, ne me demandèrent pas comment setait passée ma journée. Ils n'étaient pas comme les autres. Ils travaillaient tout le temps, et quand ils ne travaillaient pas, ils parlaient de travail.

Grâce à ça, nous vivions dans le luxe, mais pas dans la bonne humeur. Après un repas chic et diététique, je remontai dans ma chambre. Je rêvais intérieurement d'un hamburger et de frites mais j'avais du me contenter de tofu et d'algues.

À table, je n'avais pas abordé le sujet de la soirée. Je le ferais le moment venu.

J'étais donc de nouveau allongée sur mon lit. Je sortis de mon sac mon cahier de chimie. Je relus mon cours, visualisant mon jeune professeur, ses épaules musclées et son visage d'ange.

J'avais remarqué que M. Allemand ne portait pas d'alliance. Il n'était donc pas marié. Mais ça devait être le type de prof qui se tape un fille chaque soir. Peu importait.

Tandis que je lisais ma leçon, j'envoyais également des petits messages amoureux à Dorian.

Je n'avais qu'une envie (sans compter le hamburger), le voir. Fuguer, le retrouver.

Il habitait de l'autre côté de la ville et il aurait fallu presque une heure de route pour le rejoindre. Je ne pouvais donc que rester chez moi.

Épuisée par cette première journée, j'allumai la télévision et zappai. Je m'arrêtai sur une série du genre "qui abrutit les ados". Je passai un bon moment, malgré les nombreux clichés présents.

Pourquoi la vie ne pouvait pas être comme dans les séries. Avec une solution à tout, où les gens t'acceptent telle que tu es.

C'est beau de rêver...

L'amour est une RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant