Never Give Up △ Kev Adams

01 [2007]

❝You'll get there❞

MARDI 18 SEPTEMBRE 2007, 18:06.

          PDV ELLINA

« Ellina, c'est à ton tour, fit Laurent, mon entraîneur, en installant un tremplin devant la poutre. »

   Je prends la distance nécessaire avant de commencer mon mouvement à la poutre. Je respire un bon coup.

« Tu te sens prête à le faire ?

- Apparemment je n'ai pas le choix, il va bien falloir que j'y arrive si je veux être qualifiée pour les championnats d'Europe, lui répondis-je.

- Peut-être mais tu sais ce que je dis..., insista l'entraîneur.

- Oui oui, qu'il vaut mieux assurer et ne pas perdre trop de points, plutôt que d'essayer de vouloir épater tout le monde et louper sa compétition, je sais, récitais-je. »

   Mon coach sourit. Il avait comprit qu'à force de répéter les mêmes phrases, les filles et moi, on les connaissaient par cœur.

« Alors vas-y, me fis Laurent. »

   Je soufflais une dernière fois, puis commence mon mouvement. Le début, je le maîtrisais. Je prends alors mon appel, j'effectue mon entrée sur la poutre du mieux que je pouvais avec mon saut groupé, et une fois dessus, j'essaye de me stabiliser avec une gestuelle. C'est à ce moment que je prends conscience que j'étais vraiment partie dans mon enchaînement et que je ne dois en aucun cas le rater. J'enchaîne un salto avant, avec un léger déséquilibre à la fin. Non mais il se passe quoi là ? Il fallait que je me concentre au maximum, mais j'étais stressée pour la fin de mon mouvement. J'entendais mon entraîneur me crier : « Ellina, concentre toi, restes dur ! ». Je dois me ressaisir, il le faut. Flip arrière décalé, puis un deuxième. Je souffle légèrement. Gestuelle, «pour l'esthétique du mouvement » comme aimait nous le rappeler Allie, la copine de mon entraîneur que je n'aimais vraiment pas. J'avance de deux pas sur la poutre, qui au passage ne faisait que dix centimètres de largeur, et effectue un saut de chat sur le côté.Nouvelle gestuelle. Je n'aimais pas vraiment ça les gestuelles, ça ressemblait limite à de la danse, puis de la danse sans musique ça faisait bizarre... Saut entre-chat, puis saut sissonne avec un tour entier, je recommence une longueur avec un battement de jambe suivi d'un flip arrière. Gestuelle. Tour entier sur une jambe. Dernière gestuelle. Je m'apprêtais à terminer mon mouvement. Je dois y arriver. Je souffle une dernière fois puis me concentre au maximum. J'entendais mon coach qui chuchotait :« Allez Ellina, vas-y ». Je re-souffle un bon coup puis me lance. Flip arrière décalé, un deuxième puis enfin ma sortie de poutre : double vrille arrière. CHUTE. Ok, je n'ai pas réussi. Je sens la main de Laurent m'aider à me relever. Il me tendais ma bouteille d'eau.

« Rien de cassé ? s'assura-t-il.

- Non c'est bon, répondis-je en souriant et en buvant un peu d'eau. Je pensais pas y arriver de toute façon.

- T'as pas assez tourner quand tu as ramené ton bras avant la rotation. Mais t'inquiètes pas, on va bosser ça. Tu vas y arriver, j'en suis certain. Sinon le reste de ton mouvement était parfait. A part pour ton salto, fais attention à plus grouper tes genoux, à part ça c'est bon. Tu peux aller t'étirer, on reverra tout ça demain, Ellina. »

   Je fais la bise à mon coach, puis part m'étirer au côté de Leïla.

« Dis donc, tu tentes la double vrille pour les Europe ?, me demanda-t-elle.

- Oui, mais c'est pas gagné, dévoilais-je en m'installant près d'elle.

- T'as le meilleur niveau d'entre nous, tu vas y arriver, c'est obligé.

- Allez Leïla, étires toi si tu veux pas avoir mal partout demain au lieu de raconter des conneries, dis-je en souriant.

- Les filles, reposez-vous bien ce soir, parce que demain, je vous veux en forme. Les championnats d'Europe sont pour bientôt alors je compte sur vous pour assurer. C'est compris ?, questionna l'entraîneur. »

   On répondait toutes par un «OUI» collectif, puis on se dirige vers le vestiaire pour se changer. J'étouffa un léger rire. L'entraîneur ne cesse de nous répéter que les championnats d'Europe sont pour bientôt alors que ce n'est que dans 5 ans !

   Pour parler un peu plus de moi, j'ai quinze ans. La gymnastique, c'est toute ma vie. Physiquement, j'avais les yeux marrons et les cheveux châtains et longs. Assez banal, quoi.

   Leïla, je la connais depuis maintenant 3 ans. C'est pas vraiment ma meilleure amie, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Nous ne sommes pas dans le même lycée. Je la retrouve seulement à la gym. Elle est le genre de fille avec lequel je rigole bien et avec qui je peux facilement me confier sans pour autant trop m'étaler sur ma vie, je sais qu'elle ne me jugera jamais.

   Au lycée, je traînais avec deux garçons, mais c'est mieux. Ils s'appellent Luc et Noé. Au moins, on ne se prenait jamais la tête pour des choses inutiles, on rigolait bien, puis bizarrement j'avais les mêmes délires qu'eux. Reste à savoir si eux avaient des délires de filles, ou moi des délires de mecs...

   Laurent est mon coach, comme vous l'aurez compris. Si j'ai quelque chose, enfin si quelque chose ne va pas je me tournerai plus vers lui car même s'il n'est pas autant âgé que mon père, c'est un peu comme s'il était mon deuxième père, étant donné qu'il est plus présent pour moi. Il a vécu beaucoup plus de chose dans sa vie, alors il n'aura pas du tout la même vision que Leïla, il aura de meilleurs conseils pour moi. Je lui fais énormément confiance, et lui aussi d'ailleurs. Il compte vraiment sur moi pour les qualifications, et j'espère ne pas le décevoir. Les championnats d'Europe approchent et il faut tout donner car les résultats sont sélectifs. j'ai pas le choix, il faut que je me batte à fond pour montrer ce que je vaux. Les championnats d'Europe, c'est mon rêve. J'attends ça depuis que j'ai commencé la gym, depuis 13 ans à vrai dire.

   L'entraînement terminé, je rentrais chez moi. Comme je m'en doutais, il n'y avait personne, j'étais donc seule. A vrai dire j'avais l'habitude. Mon père lui, c'est rare qu'il soit à la maison. Il est toujours en voyage à cause de son travail, cela fait un moment qu'il nous avait mis de côté, moi et mon frère, Kev. Il est médecin humanitaire, donc il est tout le temps dans des pays étrangers pour aider des enfants. Je ne dis pas qu'il n'en a rien a faire de nous, dès qu'il est là on essaie de passer un moment ensemble mais c'est très rare. Ma mère quant à elle, n'est plus de ce monde. A cause d'un cancer, elle nous a quitté il y a 3 ans. J'ai eu du mal à faire mon deuil et je ne pense ne l'avoir jamais fait, d'ailleurs. Pour moi, le deuil n'existe pas. On se souvient. On se souviendra toujours de tout. Dans les moindres détails. Même si j'y pense souvent, je n'en parle jamais. Mais je ne me plains pas, je veux pas de la pitié des autres.

   La plupart du temps, on ne se retrouve que tous les deux à la maison avec mon frère, vu que notre père est en déplacement. Puis comme si on ne se voyait déjà pas assez, on est dans le même lycée. Il a sa bande de pote et j'ai la mienne. Lui, traîne souvent avec Ben et Frid. Je ne leurs parles pas plus que ça, mais ils sont sympas. Avec Kev, nous nous disputons souvent, mais au fond de nous, on s'aiment plus que tout. Comme tous les frères et sœurs, je pense. C'est le seul sur qui je peux vraiment compter.

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Voilà pour ce premier chapitre ! N'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me donner votre avis, j'aimerai beaucoup savoir ce que vous en pensez et si vous avez des conseils pour que je m'améliore dans les prochains chapitres.

J'espère que vous serez nombreux à me suivre sur cette fanfiction, qui me tiens beaucoup à cœur !

Je vous embrasse,

x Célia :)