Never Give Up △ Kev Adams

03 [2007]

❝I'm not giving up❞

PDV ELLINA

Ma journée s'était plutôt bien passés, et je n'avais pas cours l'après midi, étant donné qu'on est mercredi aujourd'hui. Il était midi trente, j'avais donc une heure et demi, pour rentrer chez moi,manger et faire des courses vu que mon père arrivait en fin d'après midi. C'était même pas la peine de compter sur Kev. Il est soit en train de tenter à nouveau sa chance en passant un énième casting ou en train de boire une canette de soda sur un banc avec Ben et Frid. Je le connais, c'est mon frère. Il fallait aussi que je prépare mon sac de gym. Je part en direction de la maison à pieds. Je n'habitais pas vraiment loin du lycée.

Arrivée chez moi, je faisais vite fait réchauffer des pâtes et préparer mon sac de gym avant de partir faire des courses.

« Vins blancs, vins rosés, vins rouges. Super, je sais pas ce qu'il boit moi, fis-je désespérée. »

Je décide d'envoyer un sms à Kev pour lui demander. Peut-être que lui saura plus que moi. << Vins blancs, rosés ou rouges pour papa ? >> Il me répondis rapidement : << Rouge >>. Je pris donc une bouteille de vin rouge au hasard, et la posa dans le caddie.

« Bon, il me reste quoi?, fis-je en jetant un coup d'œil à ma liste, des yaourts, des gâteaux, et du pain de mie, puis c'est bon. »

Les courses terminées, j'avais à peine le temps de les déposer chez moi et de prendre mon sac de sport qu'il était tant que je reparte à mon cour de gymnastique.

En arrivant à la salle, les filles étaient toutes prêtes. Je me dépêchais donc de mettre ma tenue, et part m'asseoir sur le praticable avec elles. Laurent nous faisait son discours habituel sur le déroulement de la séance et nous apportait quelques précisions en plus pour les championnats d'Europe.

« Apparemment, les françaises ont beaucoup évoluées comparé aux années précédentes, ils ont des nouvelles recrues, et il y a un très haut niveau. Mais ne vous découragez pas les filles, vous allez gérer j'ai confiance en vous. Allez, c'est parti, prenez place à vos agrées. Ellina, tu restes avec moi, c'est toi qui commences pour le mouvement au sol, fit-il en installant un CD dans le poste qui se trouvait à côté de lui. »

J'effectuais mon mouvement du mieux que je pouvais et après quelques modifications concernant mes enchaînements. Je peux partir à la poutre afin de travailler la double vrille que j'avais travaillé hier, sans succès. A vrai dire, ça a été aussi catastrophique aujourd'hui, voir même pire, parce qu'à force d'essayer, je faisais n'importe quoi. Leïla m'avait conseillé d'arrêter avant que je me casse une jambe.

J'étais donc partie à la table de saut pour m'entraîner sur leTsukahara, ouais moi aussi je trouve ce nom trop bizarre mais bon, c'est un truc que j'adore. T'as une putain de sensation quand t'es entrain de faire tes saltos, c'est juste magique.

En fait c'est pour ça que j'aime la gymnastique. Simplement parce que quoi que tu fasses, tu ressens des trucs de fou, t'as l'impression de voler, tout plein de trucs débiles comme ça mais c'est ça que j'aime. Après, j'aime aussi la gym parce que c'est ma maman qui m'avais conseillé d'en faire, enfin au début, quand j'ai commencé la gym, j'avais 3 ans, et c'est elle qui m'a inscrite pour me dégourdir un peu. Je faisais de la baby gym, c'est les parcours d'éveil pour les tous petits. Puis un jour, j'ai dit à ma mère que je voulais faire de la danse classique. Je ne sais pas ce qui a pu me passer par la tête. Elle me disait que j'avais trop d'énergie pour aller faire de la danse classique et qu'il valait mieux que je continue la gymnastique, parce qu'elle adorait me voir faire des équilibres, des soleils aux barres, ça me correspondait bien. Alors je l'ai écouté, et je ne regrette pas. C'est d'ailleurs pour elle que je donne tout, pour qu'elle soit fière de moi de là où elle est et qu'elle continue de croire en moi. Parce que je suis sûre que même là haut, elle croit toujours en moi.

Voilà, vous en savez un peu plus. Sinon, j'en étais à mon Tsukahara, que j'avais plutôt bien réussi,après plusieurs tentatives. J'avais fini ma séance par les barres et commençait à me diriger vers les vestiaires quand mon coach m'appela.

« Ellina, tu reviens s'il te plaît, j'aimerais revoir les doubles vrilles en sortie de poutre avec toi, j'ai pas vu ce que ça avait donné aujourd'hui, me dit-il en me faisant un signe de la main pour me dire de revenir.

- J'me suis loupée, encore, répondis-je désespérée.

- Alors tu ne baisses pas les bras et tu recommences. Tu ne sortiras pas d'ici tant que tu n'y arriveras pas. »

C'était pour ça que j'adorais Laurent. Parce que quoi qu'il arrive, il nous pousse à ne rien lâcher, à continuer jusqu'à ce qu'on y arrive. Je remontais alors sur la poutre et réessayais à nouveau la double vrille. Je me concentrais au maximum. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois. Six fois. J'ai réussi. J'y croyais pas. J'étais là debout devant mon coach. J'étais bel et bien debout, j'étais trop contente, je sautais partout.

« Tu vois quand tu veux, fit mon coach en me serrant dans ses bras. On va en rester là pour aujourd'hui. Je compte sur toi pour être en forme samedi. Reposes toi bien et manges, tu m'as l'air faible en ce moment Ellina.

- Mais je te promets que je mange et que je dors à fond pourtant.

- J'en doute pas, mais tu es stressée aussi, alors décompresses. Si jamais ça ne va pas, tu sais que tu peux me parler, me dit-il en posant une main sur mon épaule.

- Oui, je sais. Merci beaucoup. »

Sur ces dernières paroles, je pris la direction du vestiaire et sortie dehors quand je reconnu la voiture qui était garée devant la salle de gym. C'était mon père, il était là. Pour parler un peu plus de lui, il s'appelle Marc et a 45 ans. Il n'a pas eu d'autres femmes que ma mère. Et je crois que s'il en trouvait une autre à l'heure d'aujourd'hui où ma mère est décédée, je ne l'accepterais jamais...

Je montais sans plus attendre dans sa voiture, alors que la pluie commençait à tomber sous un léger vent.

« Bonjour ma puce.

- Bonsoir.

- Tu vas bien ?, demanda-t-il en démarrant.

- Oui, et toi ? Bon vol ?

- Oui, super. Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu nous deux.

- Ouais, dis-je en détournant le regard pour regarder le paysage.

- Tu sais, il ne faut pas m'en vouloir, dit-il en se garant.

- Je ne t'ai rien dis, dis-je en sortant de la voiture.

– Tu l'as pensé tellement fort que je l'ai entendu ! »

Vous vous dites que le trajet à été court? En fait, je n'habite pas loin de la salle de gym, alors ça m'arrange bien quand il n'est pas là.

Bon, c'est vrai qu'il y aurait pu avoir de meilleures retrouvailles avec mon père. J'aurais pu faire plus d'efforts, mais c'est plus fort que moi. Je suis comme ça, c'est tout. J'essaierai quand même de rester gentille et de profiter de lui le peu de temps qu'il restera avec nous, à la maison.

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