04 [2007]

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Dinner with family

PDV ELLINA

En rentrant à la maison, je balançais mon sac de gym sur mon lit, comme le faisais si bien mon frère. Il faut dire qu'en l'ayant vu répéter ce geste des centaines de fois, moi aussi j'y avais pris gout ! C'est un moyen de vite lâcher prise et ensuite d'aller s'étaler sur le canapé pour mater des films ou des séries. Mon père me rejoignait quelques secondes plus tard.

A ma plus grande surprise, le moche était déjà rentré. C'est rare qu'on se retrouvent tous les trois pour le dîner, en famille. D'habitude, avec Kev, nous nous faisons des pâtes ou nous commandons des pizzas qu'on mangera devant la télé en discutant de notre journée passée. Pas très équilibré vous allez me dire, surtout pour moi qui fait de la gym. Mais j'ai toujours fais comme ça, je ne me prive pas niveau nourriture. Et je ne prends pas un seul kilos !

« Je vais allez préparer le dîner, annonça mon frère en partant en direction de la cuisine. »

Je me lève furtivement du canapé et cours à travers le salon pour me mettre en travers de son chemin. Je me met devant la porte de la cuisine, lui barrant le chemin.

« Wow, du calme, le moche. Tu ne fais pas un pas de plus dans cette cuisine ! On sait tous très bien que tu ne sais pas cuisiner, alors tu vas pas nous contaminer avec ta bouffe dégueulasse ce soir. C'est moi qui cuisine, aller, hop hop hop ! »

Je pose mes mains sur ses épaules, le retourne et lui met un léger coup de pied aux fesses. Il soupire mais ne me dis rien. Je pensais pourtant qu'il allait forcer, voir même me frapper - gentillement, évidemment-, mais non. Il prend seulement la peine d'aller s'asseoir aux côtés de mon père.

J'entendais mon père rire à quelques mètres. Réentendre sa voix, en vrai et non au téléphone, me faisait tellement du bien.



PDV KEV

Non mais j'y crois, je me faisais virer de la cuisine par ma sœur, quoi ! Tout ça parce que madame tenait absolument à faire à manger. Je suis sûre que c'était pour impressionner papa, encore,ça ! Mais après tout, c'était elle la femme de la maison, maintenant. D'après elle, j'étais vraiment mauvais en cuisine. Bon, j'avoue, je suis pas un grand chef étoilé, mais je suis certain qu'avec un livre de cuisine, j'arriverais a faire quelque chose de potable !

Après avoir discuté quelques minutes avec mon père, je me dis que je pourrais passer le temps en allant faire quelques devoirs. Oui, je me surprend moi-même, c'est vraiment rare ! Je monte dans ma chambre et m'installe à mon bureau. J'ouvre mon agenda.

<< Espagnol : cours + ex 3 et 4 p.118

Français : DS >>

Etant en première littéraire, je n'ai plus de maths. L'année dernière, mon prof de maths nous donnait des tonnes d'exercices à faire pour le lendemain. Non mais il se prenait pour qui, ce vieux ? J'en reviens toujours pas, d'ailleurs ! A croire qu'on avais que lui comme prof ! Je kiffais déjà pas trop les maths, mais alors lui, il a réussi à me les faire détester ! Enfin bref, j'ai plutôt de la chance, je n'ai pas trop de devoirs pour demain. Bon, c'est vrai que j'ai un DS de français, mais j'ai pas besoin de réviser. J'arrivais toujours à peu près à m'en sortir. Et puis, « j'y vais au talent», comme on dit ! J'adore cette phrase. A croire que tout s'arrangeait en la prononçant... Surtout que je n'avais pas de talent.

Je vais commencer par mes exercices d'espagnol, puis je relirais mon cours. J'ouvre mon cahier. Il faisait partit des cahiers "vide au cours de l'année" à cause de ma routine" je  m'ennuie, écris des vannes, fais quelques ratures et arrache la page à chaque fin de cours ". Je trouvait malgré tout une page vierge. Je prit mon stylo -dont le bout finira dans ma bouche- et lis plusieurs fois la consignes. Je ne comprenait déjà pas ce qu'il fallait faire. Moi et l'espagnol, on étais vraiment pas copain ! Encore l'anglais, je comprenais, ça va. Mais alors l'Espagnol... c'est vraiment la langue que je déteste. Ne me demandez pas pourquoi, j'en sais rien. C'étais comme ça. Je séchais souvent ce cours d'ailleurs. Rien que d'y penser me donne la nausée.

J'envoie un message à Frid. Je suis sûre que lui savait quoi faire. Il était limite bilingue, il parlait super bien l'espagnol.

Je termine tout ça une vingtaine de minute plus tard. Je prépare mes livres et cahiers pour le lendemain puis rejoins la cuisine. Mon père avait mis la table, et Ellina apporte le repas. Ma soeur avait elle-même faite une pizza. C'est un de mes repas préféré, en même temps, qui n'aime pas les pizzas ? Elle retourne chercher la fameuse bouteille de vin rouge pour mon père, et on s'installe à table tous les trois. Comme au bon vieux temps. Ces moments étaient de plus en plus rares...

«  Comment ça va à la gym, Ellina ? Lui demanda mon père en se servant un verre de vin rouge.

- Ça va, mais c'est un peu chaud en ce moment. Le coach nous met la pression, avec les compètes, les championnats d'Europe et tout ça, quoi, répondis ma soeur.

- Il fait ça pour que vous réussissiez.

- Je sais bien, oui.

- Et toi, mon fils ? Comment tu vas ? Me sollicita t-il en nous servant le repas.

- Ça va, déclarais-je en évitant le sujet du mieux que je pouvais.

- Et les cours, c'est pas trop dur ?

- Non, c'est tranquille.

- T'as quand même le bac à la fin de l'année, interviens Ellina.

- Oui, je sais, merci de me le rappeler. »

J'adore ma sœur, mais elle avais toujours le don de me faire une réflexion pour me baisser le moral. Les profs étaient toujours là, à nous dire « commencer à réviser pour le bac, ça va venir très vite !». C'était toujours le même refrain à chaque cours. J'en était lassé. La plupart des ados de mon âge stressaient déjà, alors que c'étaient dans plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Personnellement, j'avais pas trop la tête dans les cours en ce moment, et encore moins aux révisions du bac. L'école, ça n'avais jamais trop été mon truc. Je ne l'avais jamais dit à mon père, de peur de le blesser. Il croit en moi. Si j'en suis là, c'est surtout pour lui faire plaisir. Il voudrait que je fasse des études supérieurs, mais moi j'en ai pas envie. Tout ce que je veux, depuis tout petit, c'est devenir acteur. C'est la seule chose qui pourrait me rendre heureux. Je ne dis pas que je suis malheureux, mais j'ai juste pas la chance de faire ce que j'aime, contrairement à ma sœur. N'allez pas penser que je suis jaloux d'elle, au contraire, je suis fière d'elle ! Mais ce que je me suis toujours demander, c'est pourquoi mon père accepte t-il le rêve d'Ellina, c'est à dire la gym et les championnats d'Europe, et non le mien, celui de devenir acteur ?

Malgré tout, je passais un super moment en famille. On discutaient d'énormément de chose, on rigolaient même ! Ça me rappelait tellement de souvenir. Il manquait une assiette et des couverts à cette table. Ceux de ma mère. Ma gorge se noua. Aucun de nous n'en parlait, mais on fond, je suis certain qu'elle était dans un coin de notre tête à chacun.

Never Give Up △ Kev AdamsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant