Avec chance ça n'est pas arrivé. Puisque cette soirée a été un véritable succès, le bouche à oreille avait fait son effet et la salle s'était retrouvé pleine en un rien de temps. L'arrière salle s'est vite rempli de contrebande et les affaires ont tourné toute la nuit. Nous démarrions sur les chapeaux de roue, c'était génial. Mais les autres capo ont vu rouge et ont entreprit d'acheter eux aussi un bar de nuit. Si Fort heureusement le grand chef a réduit leurs ardeurs et a interdit l'ouverture d'autres commerces. Jugeant celui-ci assez fructueux pour eux tous. Polly a même réussi à obtenir un compliment sur son initiative. Il est clair que pour lui, la situation était parfaite. Il avait sorti quelques billets pour acheter le truc, avait mit un gars dessus et avait récupéré les honneurs. De mon côté, ma situation n'a pas réellement changé ? Si ce n'est une augmentation certaine de revenu. Je ne gère plus aucune autre affaire que le bar et j'avoue que si ça m'ennuyait au départ, j'avais finit par prendre toute cette histoire à coeur. Le lieu était devenu le mien, je m'y consacrais corps et âme. Tous les moyens étaient bons pour augmenter mon profit. Et même si mes missions corruptions me manquaient, le bar m'apportait une satisfaction qui savait combler cette frustration.
Mais bien sur, tout temps à une fin. On arrivait au septembre 1969, les affaires marchaient toujours aussi bien mais un autre fond de commerce voyait le jour. Si je m'étais promis de ne jamais toucher à ce type de contrebande, ce n'était pas le cas de Vlad, un des polaks qui bosse pour moi. La vente de dope fleurissait dans les quartiers et la fidélisation d'une clientèle permettait un revenu sur et conséquent. Le problème, c'est que se faire coincer avec cette merde te colle une peine maximale en taule. Or, la justice avait plus d'un tour dans son sac pour amoindrir cette sentence. On arrivait dans l'ère de la dénonciation. Balancer des noms pour sauver sa peau devenait chose courante. Et ça, c'était pas bon du tout.
Tout ça pour dire qu'un soir, il y a eu une descente policière au bar. Ils ne venaient pour une fois, ni pour nous, ni pour notre marchandise. Mais pour Vlad. Il s'était fait choper en revendant sa merde, en clair, on avait tous peur de se faire balancer.
On a pas tardé à virer son frère, dans le doute. Polly était devenu fou, complètement dingue. Il était sur que c'était lui que les flics voulaient choper. Il n'arrêtait pas de se vanter des bénéfices de son bar, les flics savaient forcément qui était le proprio. Moi je doutais déjà, la drogue était un vrai fléau, certains d'entre nous passaient pour des enfants de choeur à côté des gars qui trempaient la dedans. Ce soir là, tout le monde avait déserté, tout le monde sauf la fille Rizzo, plus courageuse qu'une bande de ritale armé jusqu'au coup. Nous étions resté tous les deux pour ranger un peu le bordel, elle avait entrepris de ramasser les mégots sur le sol et de rentrer les tapis imbibés d'alcool pendant que moi je rangeais les bouteilles. Nous ne nous parlions pas, je l'observais juste. Son visage n'exprimait ni peur ni faiblesse. Elle restait stoïque, impossible à cerner. Elle semblait aussi forte que minuscule. Elle portait toujours ses cheveux détaché, laissant ses boucles travaillées tomber sur ses épaules, elle ne se maquillait pas, ou alors je ne le voyais pas. Je ne l'avais jamais regardé avant ce soir là, nous passions pourtant nos soirées au même endroit.
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G. Rossi
Mystery / Thriller"La nuit avait été rude, la veille, Polly parlait sans cesse de cette histoire de camion plein à craquer de fric, il affirmait que ça serait le plus gros coup de l'année. Un peu comme à chaque fois qu'il avait un plan en fait. Ce gars possédait la f...