Chapitre 4

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« T'es tombé sur la tête Ohio. Mais c'est ton problème. »

Le silence tombe mais je sentais que la discussion n'était pas terminée, Polly n'a attendu que dix secondes avant de faire entendre à nouveau sa voix de ténor.

« En plus de ça va falloir que tu gères la boutique un moment, moi j'ai d'autres affaires à gérer, tu seras au courant en temps voulu mais la c'est pas possible. Ca va être gigantesque ici petit tu vas voir, ça sera le plus grand bar que New-York est connu. Ca va être génial, les affaires vont être à leurs apogées. On va devenir les maîtres de cette saleté de ville. Toi et moi petit ça roule, on va grimper tous les deux grâce à ça j'te raconte pas. »

Je souris un temps et me souviens du début de son propos.

« Attends Polly, je dois faire marcher le bar ? Mais j'y connais rien en commerce moi, rien du tout, je sais pas faire démarrer ce genre de truc tu le sais ! J'sais pas faire, j'te jure, j'sais pas faire ! »

« Tu vas te démerder, t'as pas le choix »

En effet je n'avais pas le choix. Et il allait falloir que je fasse marcher quelques contacts. J'avais prévu la soirée d'ouverture pour la semaine d'après, le temps de faire des stocks et de former la fille Rizzo, que j'avais finis par appeler la petite alors qu'elle n'avait qu'une année de moins que moi. Quand son père a su qu'elle allait bosser ici, il a d'abord pété un plomb, puis à force d'en parler, il s'est calmé et a finit par être content de la situation, il allait avoir sa fille à l'oeil après tout. Quant à moi, je sentais la pression de Polly et Rizzo sur son cas. De toute manière, j'étais certain que ça le ferais, elle était pas niaise pour un sous et savait se faire respecter sans provocation. J'avais plus de craintes envers les polaks, brutes à leurs heures perdues, ils auraient pu lui faire la misère. Au contraire, ils se sont entichés de la petite et ont finit par la prendre sous leurs ailes, eu final, elle se retrouvait avec deux armoires polonaises en guise de garde du corps.

Le bar avait retrouvé une seconde jeunesse, j'ai demandé à la femme de Gino de refaire la déco. C'était plutôt pas mal, le parquet a pris un coup de jeune et les moquettes recouvrant les murs avaient été remplacées par une sorte de crépis beige, rappelant les maisons ritales. Elle a fait repeindre les tables et les chaises en rouge et a recouvert le plafond de petite lampes. Le bar prenait la largeur de la salle et laissait entrevoir un large choix de boisson. C'était vraiment pas mal et s'en était prometteur. Je finissais même par croire que l'affaire aller rouler d'elle même à la vue du reslutat. Polly aussi était content et enthousiaste comme à son habitude. Une part de moi restait tout de même sous pression, ce genre d'affaire j'connaissais pas. Je préfèrais les missions de détournement d'argent. Surtout que cette affaire me prenait tellement de temps que je faisais plus rien d'autre. J'en arrivais presque à croire que Polly m'avait confié le lieu pour me mettre sur la touche. Cette idée me rendait fou et avait le don d'accroître mon agressivité. Mais il m'a calmé un soir ou nous nous réunissions. Il m'a donné une part d'un pactole auquel je n'avais pas contribué. C'était sa manière de me dire qu'il m'oubliait pas et que j'faisais toujours parti du jeu. Mais à l'approche de l'ouverture j'ai retrouvé mes nerfs d'antan, la sensation du ventre qui se serre. Si ça marchait pas j'pouvais me faire descendre pour avoir gâcher l'argent de Polly. 

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G.  RossiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant