(6) Désir ~

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La journée touchait à sa fin quand Tom se retrouva de nouveau seul dans sa chambre. Après le match, il avait longuement pris soin de sa jument, lui chuchotant des mots doux connus d'eux seuls. Skaï n'était pas à proprement parler sa jument; elle était celle de ses voisins, mais en réalité il s'occupait d'elle depuis maintenant 3 ans, et elle la suivait dans son sillage, enchaînant les différents clubs et concours... comme sa véritable jument, certes. Maintenant qu'il sortait de la douche et qu'il se sentait propre mais lessivé, et il réfléchissait aux différentes possibilités qui s'offraient à lui pour passer la soirée: les gars de l'équipe allaient bien sûr organiser un after pour fêter leur petite victoire comme il se doit, mais le garçon n'était pas vraiment d'humeur à aller les rejoindre. En fait, quand son regard erra dans sa chambre pour finalement se poser sur son bureau où son devoir de sciences sociales l'attendait, une toute autre idée lui traversa la tête. Revigoré, il sourit en attrapant une veste, puis prit son devoir sous le bras avant de se diriger vers la bibliothèque. Comme à son habitude, il trouva son ami penché sur un livre, les traits tirés et concentré par sa lecture.

« Konbanwa, lança Aleksy sans même lever les yeux de son livre. Bonsoir en japonais, commenta-t-il avec un geste en direction du livre.

- Tiens, tu as des lunettes? remarqua l'aîné un peu surpris.

- T'aimes bien? répondit l'autre avec un sourire, levant enfin le nez de son bouquin.

- Hum à vrai dire... Sexy. »

En même temps qu'il lançait ce commentaire, il détailla le visage du garçon, ses petits yeux rieurs que les lunettes mettaient en valeur. D'ailleurs, ces dernières lui donnaient un air à la fois sérieux, et à la fois... fichtrement sexy, en effet. En secouant lentement la tête de droite à gauche pour chasser les pensées pas forcément très catholiques qui commencèrent à lui envahir l'esprit, Tom continua d'observer le corps de son cadet qui s'était replongé dans son manuel de japonais.

« Tu as mis mon pull, remarqua-t-il, un sourire commençant déjà à percer ses lèvres.

- Monsieur est observateur... répliqua le brun en refermant définitivement son livre. En réalité, j'aime bien son odeur, j'ai l'impression de t'avoir près de moi en permanence, dit-il en baissant la voix. Et puis, il est très chaud.

- Crois-moi, il n'est pas le seul à être chaud ici... Putain j'aurai jamais cru que te voir dans mon sweat m'exciterai autant.

- Monsieur Chestier, n'avez-vous pas un devoir de sciences sociales à finir sous peu? répliqua le cadet avec cette lueur joueuse et malicieuse dans le regard.

- Al, tu peux pas me faire ça...

- Faire quoi? Je suis capable de te faire beaucoup de choses Tommy...

- Faire ça! Temps mort steuplé, on arrête de jouer, je vais être incapable de finir ce fichu devoir sinon! »

Aleksy aimait la flamme de désir évidente qui dansait devant les yeux de son ami, ainsi que la mine torturée qu'il avait en sachant qu'ils devraient encore attendre un peu, devant finir son devoir avant tout.

« Fais vite Tommy, je ne suis pas du genre très patient ce soir... »

L'interpelé grogna de frustration et de désir, puis s'installa au bureau avec son devoir. Évidemment, il avait beau faire tout son possible pour se concentrer, ce n'était vraiment pas chose aisée avec Aleksy qui lui tournait autour, le piquant de baisers et de caresses ça et là pour le titiller, pour qu'enfin il abandonne son travail. Malgré tout, Tom ressembla toute la bonne volonté qu'il avait, essayant au maximum d'ignorer ces provocations. Cependant, quand son cadet s'assit à califourchon sur ses genoux et commença à jouer avec la peau de son cou avec ses lèvres puis ses dents, le jeune homme lâcha involontairement son stylo en gémissant:

« Al bordel, il me manque plus que la conclusion...

- Par les questions qu'elle suscite, l'ethnomusicologie joue un rôle tout à fait spécifique vis-à-vis de la musicologie traditionnelle, car elle oblige à relativiser - en soulignant la spécificité de notre culture - les œuvres et les pratiques musicales occidentales. En ce sens, l'ethnomusicologie participe à la construction progressive d'une musicologie générale, avait alors sorti le plus jeune sans réfléchir, ne se séparant que quelques instants de la peau de son aîné.

- Merci, répondit Tom un peu éberlué. »

Écrire ces quelques lignes fut un vrai supplice pour le jeune homme et, lorsqu'il posa enfin son stylo, Aleksy ne perdit pas de temps:

« Dis Tommy, commença-t-il d'un ton innocent, tu veux pas qu'on aille dans un endroit un peu plus tranquille?

- Pour quoi faire Al? répliqua l'autre en entrant dans son jeu.

- Je trouve qu'il fait un peu trop chaud ici, se justifia le brun en tirant sur le col de son sweat (ou plutôt celui de Tom), illustrant ses propos. »

Évidemment, Tom sentit le désir grandir en lui et, si cela ne tenait qu'à lui, il aurait volontiers déshabillé son ami sur le champ. Mais ils étaient dans une bibliothèque...

Cette fois-ci, le parcours jusqu'à la chambre de Tom fut moins chaotique. Celui-ci ouvrit doucement la porte, laissant son ami pénétrer dans la pièce, puis la referma avec la même discrétion. Le temps qu'il se retourne, Al était déjà allongé sur le lit, les bras croisés derrière la tête, et le regardait fixement. C'est dingue comment des lunettes peuvent changer un homme, pensa le cavalier qui ne se remettait toujours pas de la vision de cet homme à lunettes sur son lit, avec son sweat brodé à son nom. D'ailleurs, au vu de la position dans laquelle le plus jeune était, ledit sweat remontait légèrement sur son ventre, laissait apparaître une fine bande de peau au-dessus de sa ceinture.

« Tu n'avais pas chaud toi, dis-moi? demanda Tom avec un sourire malsain. »

Il fallait croire que lui aussi se laissait prendre au jeu.

« Bah je sais pas trop, répondit le cadet avec une moue boudeuse adorable, ça commence à se refroidir je trouve... »

Répondant à sa provocation, l'aîné se pencha sur lui pour commencer à lui embrasser doucement la partie de peau mise à découverte. La sensation de ses lèvres contre son bas-ventre fit frémir Aleksy, lui envoyant des décharges jusqu'aux orteils.

« Et maintenant? question Tom entre deux baisers.

- Je pense que je vais un peu mieux en effet... »

Cependant le horseballeur continua son petit manège un certain moment, posant ses lèvres contre la clavicule de son amant, puis sa mâchoire... Quand il commença à jouer avec son lobe d'oreille, le brun manifesta enfin sa faiblesse, acceptant de se laisser sombrer.

« Nan mais le problème Al, lui expliqua le plus âgé, c'est que t'es tellement adorable dans ce sweat et avec ses lunettes que j'ai pas envie de te les enlever.

- Tommy... le supplia-t-il avec des yeux doux brûlant de désir et en mordillant fermement sa lèvre inférieure, chose qui finissait toujours par faire craquer son aîné, et il le savait.

- Oh puis merde Al! craqua en effet Tom qui envoya le pull valser sans plus de cérémonie. »

Il embrassant ensuite le brun avec fougue, allongé au-dessus de lui et appuyé sur un coude pour ne pas l'écraser. Aleksy avait glissé les mains sous son t-shirt, lui caressant le dos d'une manière qui ne fit qu'accentuer l'envie du plus âgé. Quand les mains baladeuse descendirent vers ses fesses, et qu'un bassin commença à onduler sous le sien, Tom mit fin au baiser, prenant un peu de distance avec son partenaire, voyant clair dans son jeu:

« Tout allait très bien jusqu'ici Al alors aujourd'hui ravale ta fierté et laisse-moi mener la danse pour une fois. Laisse moi te faire du bien. »

Et Aleksy, déconcerté, accepta de se laisser faire pour une fois. Mais seulement pour celle-là.


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