OS 9 - Rythm Inside (2/2)

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17 janvier 2017

Demain, je vais avoir  30 ans. Vous voulez vraiment savoir ce que ça me fait ? En soit, passer une dizaine, je m'en fiche totalement, il y a qu'une seule chose qui me fait mal, c'est de me dire qu'il ne sera pas à mes côtés pour fêter mon anniversaire, de me dire que, pour la première fois que je le connais, il ne sera à mes côtés à minuit pile. Il ne se jettera pas sur moi pour me faire de chatouilles. Il ne m'mebrassera pas jusqu'à la dernière minute pour, comme il dit, «me faire profiter de chaque seconde de mon anniversaire». Je lui en veux toujours tellement. C'est égoiste, je le sais, mais j'en veux toujours autant à Rayane de ne plus rien ressentir pour moi. En fait, je lui en veux de m'avoir laisser tomber amoureuse de lui de la sorte pour finalement partir. Je sais qu'il n'a pas fait exprès, que c'était pas son but, qu'il m'a vraiment profondément aimé, mais c'est plus fort que moi, je lui en veux. Je voudrais tellement revenir au mois de novembre, avant qu'il me quitte, juste pour l'embrasser une dernière fois, pour profiter un peu plus de ses lèvres, de sa présence. J'ai l'impression d'avoir gâcher du temps précieux à ses côtés. Comme on dit, on se rend compte de la valeur des choses qu'une fois qu'on les a perdu. Et bien c'est tout à fait ça. Avant qu'il me quitte, avant qu'il parte, je me suis donnée à fond dans ma saison de DALS, j'ai un peu oublié que j'avais un copain à combler, que j'avais un homme à rendre heureux chez moi. J'ai délaissé mon couple et avec du recul, je me rend compte qu'il y a tellement de choses que j'aurais fait différement si j'avais su. Pendant les fêtes, je suis rentrée à Montréal, comme tous les ans, mais ça n'avait pas la même saveur. Ma mère m'a posé beaucoup de questions, il faut dire que je devais venir avec Rayane pour la première fois et que j'avais tout annulé au dernier moment. Je lui ai raconté le gros de l'histoire, je lui ai dit qu'il m'avait quitté et qu'il était heureux avec une autre. J'ai pas détaillé beaucoup plus, parce que je me serais surement mise à pleurer au beau milieu de mon salon, devant le sapin et je n'avais aucune envie de mettre mal à l'aise qui que ce soit. J'ai fini la soirée et je suis retournée dans ma chambre. Je crois que c'est le soir où j'ai le plus pleuré. Même le soir de la rupture, je n'ai pas autant pleuré que le soir de Noël. On avait des projets, on avait prévu des choses et du jour au lendemain, j'ai perdu tout contact avec lui. J'ai prié jusqu'à minuit d'avoir un message pour me souhaiter de bonnes fêtes, mais rien. Au nouvel an, j'ai recommencé, mais en ne voyant rien arriver, j'ai préféré profiter de ma soirée, surement un peu trop. J'ai fini dans un lit avec un de mes meilleurs amis d'enfance. Grave erreur, mais au moins, j'ai pas pensé à Rayane. Du moins par autant que les autres jours. Et nous voilà à la date de mon anniversaire. Dans très exactement 5 minutes, ce sera mon anniversaire et je n'ai aucune envie que ce soit le cas. Je n'ai aucune envie de recevoir des messages si je ne reçois pas le sien. Il sait que c'est une date importante pour moi, il sait à quel point j'aime qu'on me souhaite mon anniversaire. Je sais, ça fait très égoiste dit comme ça, mais c'est une réalité. J'aime l'idée que les gens que j'aime me dise que c'est réciproque, au moins au fois dans l'année. En fait, c'est même pas que j'ai envie de recevoir un message de sa part, c'est bien plus que ça, j'en ai besoin. Deux mois sans nouvelle, c'est bien trop et je veux qu'il fasse cet effort. J'en ai vraiment besoin. J'aimerais tellement qu'une partie de lui pense encore à moi comme je pense encore à lui. Comme mon être tout entier pense encore à lui. Il est déjà 23h59. Avant, je n'étais pas du genre à attendre minuit pile. Avant Rayane en fait. Avant qu'il donne de l'importance à cette minute exacte, pendant deux années consécutives. D'habitude, on dit jamais deux sans trois non ? Minuit pile. Je retiens ma respiration quelques secondes. Mon téléphone vibre, mon coeur s'arrête de battre. Pourquoi je tiens encore autant à lui? Pourquoi je lui donne encore autant d'importance dans ma vie ? Je regarde le nom qui s'affiche sur mon écran. «Jade #JED7«. Je mentirais si je disais qu'à ce moment là, je ne suis pas complètement déchirée. J'ai espéré, beaucoup trop surement, que ce soit lui. Je lis son message, qui me fait quand même sourire, parce qu'elle me dit tout un tas de choses qui font du bien à entendre, mais je sais qu'elle sait que ce n'est pas suffisant, que ce n'est pas Rayane. Je serais éternellement reconnaissante envers mes amis qui m'ont beaucoup épaulé ces deux derniers mois, mais ils savent que je vais mal, malgré ce qu'ils font pour m'aider. Je reçois un deuxième, puis un troisième SMS. Christian et Katrina. A chaque fois, la même rangène. D'abord j'espère, puis je déchante. Je leur répond puis me décide à dormir, espérant bien évidemment en avoir un à mon réveil. Je lui trouve encore des excuses, en me disant qu'il est peut-être occupé, qu'il n'a peut-être pas vu l'heure. Je suis ridicule, pathétique. Je finis par m'endormir vers deux heures, exténuée d'avoir trop pensé, fatiguée d'avoir trop aimé un homme qui ne reviendra jamais. Et puis soudain, la sonnette de mon appartement retentit. Je me réveille en sursaut, regardant l'heure. Il est 4h. Je ne comprend rien. Je me lève, j'enfile un sweat par dessus le tee-shirt avec lequel je dors. Je ne prend pas le temps de mettre autre chose en bas. Je regarde par l'oeil de la porte et là, je me fige. Même mon coeur s'arrête, littéralement. Je suis obligée de me pincer pour m'assurer que je ne rêve pas. Je reste le dos contre la porte quelques secondes avant que sa voix me sorte de mes pensées. «Deni..? Ouvre.. Je t'ai entendu..» Je ne sais pas comment réagir. Gims arrive et reconnait immédiatement cette voix qu'elle n'a pas entendu depuis deux mois et qui doit lui manquer autant qu'à moi. Je la vois secouer la queue et gratter à la porte. Rayane en rajoute une couche. «Oui ma Gims, c'est papa. Faut vraiment que je t'apprenne à ouvrir les portes à toi.» Mon petit chien est tout content et je le vois. Je finis par céder, je suis incapable de faire autrement, j'entrouvre la porte et Gims saute sur Rayane. Ce dernier se met à son niveau et la caresse en riant. «Mais oui ma Gims, je suis là. Mais c'est pas toi que je suis venu voir...» Il lève le regard vers moi et je me perd à la seconde même dans l'immensité de ses iris verts. Je sais qu'à ce moment là, il peut lire en moi comme dans un livre ouvert mais je m'en fiche. J'ai tellement de questions qui se bousculent que je n'arrive pas à en formuler une seule. Au bout de quelques secondes de silence pendant lesquelles Rayane s'est relevé avec Gims dans les bras, sans lacher mon regard, il finit par briser le silence. «Joyeux anniversaire ma Denitsa..». Je ne peux même pas expliquer comment je me sens à cet instant même. Un mélange de bonheur, de soulagement, de tristesse et d'incompréhension. Il est 4h du matin, je ne l'ai pas vu depuis deux mois et il ose se pointer comme une fleur comme ça. Mais d'un côté, l'entendre dire ça me fait tellement de bien que je suis prête à tout oublier. A oublier ces deux mois de calvaire, rien que pour ses beaux yeux. Il me regarde, je crois qu'il attend une réponse. «Répond quelque cho..» Je le coupe, je ne peux pas l'écouter plus. «Tu veux que je dise quoi Rayane ? La vérité ou un mensonge ? La vérité Rayane, c'est que tu n'as pas le droit de me faire ça. T'as pas le droit de m'empêcher de t'oublier, parce que c'est ce que tu fais. Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi aujourd'hui ? Tu as eu peur que je passe à autre chose ? Que je sois avec quelqu'un d'autre ? Et puis merde, je suis pas TA Denitsa. T'as perdu ce droit là depuis deux mois.» Je ne m'en suis même pas rendu compte, mais les larmes ont coulé toutes seules sur mes joues. Rayane me regarde toujours mais il a l'air... effrayé. Je ne sais pas comment décrire son expression autrement. «Je.. Je sais pas pourrquoi je suis venu, je sortais de soirée et.. C'est juste que.. Je sais que ça compte pour toi, qu'on te souhaite ton anniversaire et je pensais t'avoir fait suffisament mal et que c'était un peu un moyen de m'excuser..» Je lâche un rire nerveux et je passe une main sur mon visage, j'ai l'impression que mon rêve se transforme doucement en cauchemard.

«-Alors c'est ça, juste ça ? Tu veux juste soulager ta conscience ? Mais dégage Rayane, dégage de mon appartement, dégage de ma vie. Tu pues l'alcool, tu me dégoutes je te promet.
- C'est pas juste ça Denitsa. J'ai écrit douze messages depuis minuit pour te les envoyer. Je ne compte même pas ceux que j'ai écrit depuis deux mois. Je les efface à chaque fois parce que je sais que j'ai pas le droit de te faire ça.
- Je te corrige, t'en a envoyé un. Tu sais, celui où tu disais, je cite «J'ai brisé toutes mes promesses, toutes, une par une.».
- Denitsa...
- Ne prononce pas mon prénom. Arrête, tu n'as plus le droit. Pourquoi t'es venu ce soir ? Je croyais que tu étais fou amoureux d'une autre. Retourne la voir, elle doit s'inquiéter.
- Je..
- Taie-toi, je m'en fiche en fait. Dégage.
- Je ne suis pas fou amoureux, je ne le serais jamais. Jamais plus qu'avec toi.»

Il a parlé d'une seule traite, d'un seul coup, comme si il avait peur que je l'arrête. J'ouvre les yeux un peu plus, je ne comprend pas. Je crois qu'il finit par comprendre qu'il faut qu'il continue de parler, que je ne suis pas capable de faire autre chose que d'écouter ses explications. Et c'est là qu'il prend la parole et que ses paroles m'achèvent autant qu'elles me font du bien.

«- Je suis venu parce que tu me manques. Parce que j'ai voulu envoyer un message mais que je ne trouvais jamais les mots justes. Ca fait 3h que je suis en bas de ton immeuble à faire les cent pas. J'en peux plus de vivre sans toi. Je ne comprend pas pourquoi. Quand je t'ai quitté, j'étais sur de moi, j'étais sur de ne plus t'aimer comme avant. Ca a duré un certain temps et de plus en plus, je me rend compte que je ne peux pas vivre sans toi. Tous tes anniversaires, on les a passé ensemble et je voulais qu'on passe celui là aussi. Je comprend ta réaction et si tu me le demandes, je partirais tout de suite mais si tu me laisses juste un peu de temps avec toi, je le prendrais avec plaisir..»

Je ne peux pas. Je ne peux pas le laisser entrer dans ma vie comme un boulet de canon alors que je sais qu'il sera repartit avant que le jour se lève. Je ferme les yeux longuement, je m'approche de lui. Je frole ses lèvres pendant quelques secondes avant de l'embrasser. Je prend mon cadeau d'anniversaire, le seul cadeau que je veux. Je me recule et je referme la porte. Je ne peux pas le laisser me briser un peu plus. Je referme la porte à double tour, et je pars me recoucher. J'ai tellement besoin de lui, c'est affreux. Je ne comprend pas comment il peut encore me faire ça. Je sens mon portable vibrer sous mon oreiller.

SMS de Rayane "Bonne nuit, je suis désolé, joyeux anniversaire... Je t'aime toujours.."

Je deviens folle. Je me relève et j'ouvre de nouveau la porte. Je l'attrape par le tee-shirt et l'attire dans mon appartement. Au diable la bonne moral, je suis amoureuse et je me fous du reste.

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Voila là suite !

OS RayitsaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant