Prologue

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Il n'y avait aucun bruit dans la pièce sombre. Même les murmures du vent glacial semblaient silencieux. Un silence totalement figé. L'atmosphère était plongée dans un bain d'obscurité, qu'on ne pouvait deviner s'il faisait jour ou nuit en dehors de ces quatre hauts murs si froid.
C'était très calme. Pas un bruit. On avait l'impression qu'il n'avait pas de vie à l'intérieur ,on aurait dit un tombeau sans vie...
Appart cette fille étendue sur le sol, tout semblait inexistant.
Tout sauf le battement de son cœur.
Cet endroit n'était que souffrance, une sorte de prison perdue dans le néant. Couchée, ses mains et ses pieds étaient attachés  par des chaines noires qui la blessaient à chacun de ses mouvements. Ces métaux se tordaient comme des squelettes tendant des milliers de membres décharnés vers le ciel, vers la lune cireuse.
La prisonnière donnait l'image d'une bête en cage. Sa longue cheveulure aurbun dissimulait son corps nu et son visage.
Elle bougea, leva ses deux genoux pliés vers sa poitrine : formant ainsi un croissant de lune.
Le froid de marbre de la pièce ne semblait pas la perturber, où bien était-elle tout simplement déjà habituer à cette atmosphère lugubre ?
Brusquement, une lueur sauvage de couleur sang anima son regard , et ses yeux rouges se mirent à vibrer avec le même rythme que le battement de son cœur.
Époustouflant.
Maléfique.
Comment expliquer mon état ? Commença-t-elle en fermant les yeux pour se replonger dans l'abysse qu'est devenue sa conscience. Elle avait tant souffert, tout perdu pour se retrouver au milieu de nulle part. Perdue à jamais.
Comment pourrais-je dire ou expliquer ce que je suis devenue ?
Rien de tout cela n'était prévu.
Rien de tout cela n'aurait dû arriver.
Si quelqu'un m'avait dit que toute ma vie basculerait en un battement de cœur, j'aurais ri. Passer du bonheur au désespoir, de l'innocence à l'effondrement ? Impossible...
Pourtant, c'est tout ce qu'il a fallu. Un battement de cœur. Un clin d'œil, un souffle, une seconde, et tout ce que j'avais connu et aimé avait disparu.
Au fait, les mots sont largement insuffisants pour exprimer ou vous faire comprendre, l'intense douleur qui s'est emparé de ma vie.
Une douleur qui ne me quittera plus jamais.
Elle me suit, m'accompagne aussi bien qu'une ombre.
Une douleur dont on ne parle jamais.
Une douleur enfouie dans les ténèbres.
Que l'on ne peut retenir.
Tout est teinté de noir, La couleur du néant et de l'obscurité.
Tout est vibré de rouge, la couleur de la mort et du sang.
Partout jusqu'au bout de mes rêves :
Chaque crime commis, chaque instant passé ici, Réveille en moi des émotions perdues.
Comme mon ancien sourire empreint de pureté, d'une manière si cruelle s'est perdue dans le lointain horizon...
Il ne me reste plus que des vagues souvenir qui à chaque fois me rappellent qui j'étais et ce que j'avais avant....
Arriverais-je à renfermer cette douleur ?
Pourrais-je un jour m'en libérer ?
Je n'en sais sincèrement rien car il m'est difficile de lutter contre mes propres pulsions maléfiques.
Le destin a fait de moi un monstre.
Je suis un secret que nul ne doit jamais savoir.
Même vous, vous ne devriez pas le savoir.

Sarioki : "Je suis de l'ombre"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant