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Ceux qui croient que le pouvoir est amusant confondent pouvoir et abus de pouvoir. »

            André Malraux

*Pendant ce temps à la soirée*

Il était presque minuit.

Alison et Becca observaient Sidney, toujours assise au comptoir en train de se saouler.

-Tu ne voies pas qu'elle ne se sent pas bien, remarqua Alison. Sidney était vêtue d'une magnifique robe blanche légèrement décolletée. Elle était simple mais ravissante.

-Laisse là encore un peu se déchirer.

-Tu n'aurais pas dû l'entrainer dans cette fête pour la droguer. Mais pourquoi cherche tu tends à l'humilier?

Quelle plaisir as-tu de la voir ainsi ?

-Laisse-moi faire ce qui me chante, répliqua froidement Becca.

-Tu n'aurais pas dû l'entrainer dans cette fête,continua Ali .

-Je ne l'ai quand même pas attaché pour la conduire jusqu'ici, railla Becca, extenuée qu'Alison lui pointe du doigt.

-Elle est venue d'elle-même. Qu'elle en paye les conséquences. Tu ferais mieux de ne pas te préoccuper d'elle. Elle est beaucoup trop coincée , avança-t-elle avec son aimable sourire moqueur.je l'ai juste donné un coup de pouce pour qu'elle s'éclate sans se soucier des conséquences.

-Tu n'aurais pas dû.

-Oh, Ali. Je n'ai rien fait de mal.

-Pour moi si, Sidney a toujours été réglo avec toi. Je ne comprends pas pourquoi tu lui fais ça.

-Cela ne regarde que moi.

A cause de cette Sidney, Debby avait osé lui tenir tête pour que cette fille coincée fasse partie de leur petite bande. Sidney n'avait aucun critère, certes elle était jolie mais elle ne dégageait rien, elle était nulle et devait se contenter de travailler au Harys café pour s'occuper, elle n'avait rien à faire en trainant avec elles. Elle devait rester à sa place, dans l'ombre.

-Pfft fit Becca, en allant se mêler à la foule qui s'était réuni pour jouer.

Sous les yeux d'Alison, Sidney vida d'une seule gorgée, un autre verre. Elle n'allait tout de même pas laisser Sidney dans cet état la ? se demanda t-elle, décidé à bien vouloir l'aider mais à sa grande surprise quelqu'un d'autre s'était rapproché de Sidney, c'était Liam Chefferd.

A quelques pas du local.....

Le vent soufflait très fort, ce qui pourrait éteindre d'un seul coup plusieurs bougies. Mais heureusement qu'elle avait une torche, malgré le froid qui l'empreignait, elle faisait part d'une volonté insouciante.

Mais qu'est-ce qu'elle faisait là?
Là à cette heure au milieu de nulle part ? Se demanda Debby tout en se traitant d'idiote.

Au milieu de la forêt, elle traversait les arbres qui s'affolaient sous l'effet du vent violent, avec un murmure qui se répandait à travers les branches des arbres tels une voix glacée et sinistre.

-Enfin !!! Soupira-t-elle en dirigeant sa torche vers la grande demeure qui n'avait apparemment aucun signe de vie. Aucune lumière s'éleva dans l'obscurité de la demeure, on dirait un chant de ruine. Le vent soulevait et emportait les feuilles dans les alentours de la maison qui ressemblait à un château. Elle était à présent convaincu que les hurlements qui l'avaient troublé, il y a une trentaine de minute, ne provenait pas de cette demeure déserte.Mais de quelque part, Songea-t-elle en balayant les alentours de sa torche et soudain, elle se figea. Certes il n'y avait personne, mais à quelques mètres du château, il y avait des taches de sang sur le sol. La chair de poule fit se hérisser les poils sur sa nuque et elle fit rapidement volt face pour voir si quelqu'un ou quelque chose se trouvait derrière elle.

Mais l'endroit semblait désert. Revenant sur le sang, elle s'approcha pour mieux l'examiner de plus près. Elle luisait à la lumière de la torche.

Du sang frais. .

Tout à coup, elle entendit le même hurlement qu'il avait entrainé dans cet endroit obscur. C'était un hurlement atroce, qui soudainement, perça de nouveau l'air, aussi brutal qu'un roulement de tonnerre par une journée sans nuage.

Debby se sentit glacée jusqu'à la moelle en reconnaissant les mêmes cries, celui d'une femme en danger. Une sourde angoisse, un sombre pressentiment l'envahit de nouveau des pieds à la tête s'infiltrant dans les veines. Son regard était inquiétant, La résonnance du cri, cette sensation de terreur devrait la faire reculer du danger, Mais le devoir la poussait à agir.

Elle sortit rapidement son téléphone de son sac et composa le numéro de la police.

Une voix féminine et professionnelle répondit à la troisième sonnerie. Aussi rapidement qu'elle ne se saurait cru capable, elle s'adressait à l'agent en l'informant de sa situation. Elle hocha lentement la tête toute tremblante en écoutant les instructions de l'agent en ligne.....

-Restez prudente, je contacte toute de suite une unité pour venir vous rejoindre , Soufflez, recommanda l'agent. Debby s'exécuta en tremblant. Maintenant redonnez moi l'adresse calmement.....

-Je suis à ......Woods à la ruelle conduisant à un château abandonné. Je ne vois pas d'adresse.

-Ne vous en faites pas, ressortez sur la route et attendez la voiture de patrouille.

-D'accord. Elle raccrocha.

Debby s'apprêtait à franchir la porte menant au jardin qui s'étendait derrière la maison quand le faisceau de sa lampe torche lui révéla quelque chose d'autre encore.

Un petit objet qui gisait par terre près des tas de sable. Un anneau en or massif. Avec un symbole de tête de mort. Bizarrement, elle reconnaissait cet anneau. Elle l'avait déjà vu quelque part.

Mais où ?

Elle s'accroupit pour prendre quelques photos avec son phone. Poussé par l'action et  par un sentiment d'urgence, elle se dirigea vers une grande surface de pelouse, auréolé de cette inévitable brume. Les arbres semblaient l'inviter à s'approcher. Elle aurait voulu crier mais se retint de justesse. Elle ne devait pas faire de bruit susceptible de dévoiler sa présence.

Il se passait quelque chose d'étrange, s'aperçoit-elle en reculant lentement. Elle ne savait pas ce que c'était et n'avait plus l'intention de le découvrir. Elle s'arrêta, alertée par cette impression.

L'impression que quelqu'un ou quelque chose l'épiait. Elle crut percevoir un mouvement à la périphérie de son champ de vision. Elle tourna la tête sur la gauche et aperçut, dans la brume, une ombre qui avait brusquement disparue à la vitesse de l'éclair entre les arbres. Elle demeura un moment, observant les arbres avec attention. Mais le seul mouvement perceptible fut celui de la brume qui s'élevait en volute aussitôt dispersé par le vent alors qu'il continuait sans relâche à troubler le silence de la nuit. Elle décida de se cacher près d'un arbre pour passer un appel mais comme par hasard, elle n'avait plus de batterie. Tremblante, elle se recroquevilla dans le noir, attendant le bon moment pour s'enfuir loin des ténèbres de ce lieu, mais le plus dur à surmonter était le silence. Ce silence lui parut terriblement oppressant.

Sarioki : "Je suis de l'ombre"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant