CHAPITRE 6

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Le réveil fut brutal. J'étais allongé sur le sol. Ma bouche était maculé de vomi. A coté de moi se tenait un lavabo. Je surmontai mon dégout en me rinçant la bouche. Je ne goutais pas à cette galéjade. Ou étais-je ?

Je sortis des toilettes. Je vis un grand salon qui ressemblait à un lupanar. Des hommes et des femmes nues, de la cocaine sur la table, du vomi sur le sol, des bouteilles d'alcool par centaines,...

J'hasardais dans ce capharnaum sans nom. Entre les corps nus ou à moitié nus, les paquets de chips, les bouteilles d'alcools, l'aventure ne fut pas aisée. Je tentais de vaincre mon incompréhension en réveillant un des convives. C'était un grand barbu, la trentaine, adipeux.

-" Excusez-moi, ou on est ? " demandais-je

-" Ben chez toi... Tu reconnais plus ta maison ? " répondit-il.

-" Je fais quoi dans la vie ? "

Il me regarda, troublé et surpris.

-" T'as perdu la mémoire ? "

Que répondre ? La filouterie était mon seul salut.

-" Disons que j'ai un mal de crâne épouvantable. J'ai l'impression de ne plus reconnaitre ma maison. "

-" Je ne savais pas que la gueule de bois pouvait entrainer des amnésies." répondit-il.

J'étais un baladin de renom. Je jouais la comédie avec une aisance insoupçonné. Sans doute ai-je gardé des traces de ma première vie ?

-" Alors, c'est quoi mon métier, déjà ? " redemandais-je.

-" Tu es testeur chez Game +"

-" Testeur ? "

-" Oui, testeur de jeux vidéos. "

Quel drôle de métier. Après acteur, ouvrier, me voici geek. J'avais troqué ma tenue de prolo pour une manette de jeu. La violence du combat ouvrier avait laissé place à un univers festif et techno.

-" Et il s'est passé quoi hier soir ? " demandai-je, soucieux.

-" On a fêté la 100e du magasine. Tu as invité tout le monde. Même les amis des amis. " répondit-il.

-" Ah oui ? "

-" Tu es sûr que tu ne veux pas voir un docteur ? "

-" Non ça va aller. "

J'avais une folle envie de retourner au toilettes. Je vidais ma vessie avec soulagement. Je me regardais ensuite dans le miroir. La fraicheur et le rayonnement n'étaient pas les bienvenus. J'avais une mine épouvantable, à faire fuir un bambin téméraire. Ma nouvelle vie n'était pas exaltante. La culture geek m'était insupportable. Je détestais les jeux vidéos.

L'après midi, je devais me rendre à mon lieu de travail. Mes invités du matin étaient présents. Ils n'avaient pas tous des physiques de nerds lunetteux et chétifs. Certains avaient un look noirâtre ou grunge. Une nymphette gothique attirait mon attention. Son joli minois surplombait son maquillage cafardeux.

Je testais un jeu de voiture. La mécanique fusionnant avec l'électronique. Le comble de l'horreur. Je répugnais les autos. Je me déplaçais toujours en métro ou en bus.

La catherinette gothique me rendit visite. Je fus aux anges.

-" C'est quoi ton jeu ? " demanda t-elle.

-" Race. Il faut conduire des lamborghini" répondis-je.

-" Moi, je teste un jeu de poker. C'est pas mal. "

-" Tu lui as mis quoi comme note ? "

-" 7/10"

-" Ok. Moi je mettrais 6 à celui-là. "

-" Bon j'y retourne. "

-" attends ! "

-" Quoi ? "

Je reposai ma manette.

-" Ca te dirait de boire un verre, ce soir ? "

Elle rougissait comme une jouvencelle. J'avais fendu l'armure. Morticia Adams se montrait sous un jour nouveau.

-" Oui, pourquoi pas..."

Le soir même, nous nous donnions rendez-vous dans un café. Je m'amusai à lui raconter une existence factice. Je ne pouvais pas lui dire que je changeais de vie tous les jours. Elle ne comprendrait pas.

Elle sortit une cigarette de son paquet, l'alluma et la fuma. Je fus enivré par ce spectacle intime.

Lorsqu'elle se leva pour aller aux toilettes, j'admirai son joli fessier. Je tentai de chasser de ma mémoire ce tableau ravissant. En vain.

Je l'invitai ensuite chez moi. Son corps me troublait. Une carrosserie de luxe alliée à un visage grisant. Je l'embrassai tendrement.

Elle commença à me déshabiller. Ses mains délicates caressaient mon corps, sa bouche gourmande trahissait mes ardeurs, ses yeux troublants m'intimidaient.

Je m'étais approprié son corps. Les peaux s'effleuraient, les gestes s'enchainaient, les âmes se mêlaient. J'avais l'impression d'être un roi, un monarque, un "mikado occidental". J'aimais bien cette formule.

Il fallait en profiter. Demain sera un autre jour.



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⏰ Dernière mise à jour : Oct 05, 2017 ⏰

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