Chapitre 2 : C'est quoi ce truc ?

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C'est la bouche pleine de boulettes de viande que je reprends ma promenade. Monsieur Yajima est vraiment trop sympa ! Le vieux risque de m'en vouloir, mais... Il est pas lààà !

Je suis sûr qu'Happy aurait adoré ce gars. Surtout s'il vendait du poisson.

Happy, c'est mon chat. Mais je vous arrête tout de suite, hein. C'est pas juste un chat. Il est super intelligent ! Ou du moins, pour un chat... Enfin. Mes potes le trouvent bizarre parce qu'il a une fourrure bleue, mais bon, moi j'ai bien les cheveux roses !

Je longe la plage, restant sur la rue, pour finalement m'arrêter. Il est tard, et le soleil est couché depuis un moment. C'est dingue comme le paysage change, la nuit. On a l'impression d'être dans un monde de rêve. M'asseyant sur le muret, je balance les jambes de l'autre côté, face à la plage. C'est alors qu'un objet insolite attire mon attention.

Là, dans le sable. Il y a un livre. Dans la lumière de la lune, il semble s'éclairer de milles feux, reflétant une douce lueur argentée. Que fait un livre ici ?

M'appuyant sur le muret, je me propulse sur le sable. Mes tongs s'enfoncent de quelques centimètres. Par précaution, je les retire, les tenant à la main alors que je m'avance vers le curieux objet.

De près, je parviens à déchiffrer l'inscription sur la couverture : "My Diary". Je ne suis pas très fort en anglais, mais c'est un genre de journal intime, non ? Alors que je me penche pour récupérer le bouquin, une voix m'interpelle :

"- Hey ! Tronche de cake ! Erza t'appelle ! "

Je stoppe tout mouvement. C'est Gray. Il lève la main, l'agitant comme pour indiquer sa position alors qu'il sait parfaitement que je l'ai déjà vu. Je fronce les sourcils.

"- Hé, Calecif man. Ça fait un moment que je sais que tu es là, hein.
- Tu t'es attaché à ce surnom pourri, on dirait ? Ca m'étonne pas de toi. Maintenant, bouge ton cul, sinon elle va pas être contente. "

Je déglutis, hochant la tête. J'aimerais beaucoup rabattre son caquet a Gray, mais si on perd trop de temps... Ben... Ce n'est pas que du temps qu'on risque perdre.

Jetant un dernier coup d'œil au livre, je me retourne finalement et quitte la plage. Avec un peu de chance, la personne qui l'a perdu le retrouvera si je n'y touche pas.

~~~

Les poings sur les hanches, Erza nous fait à tous un speech sur le "bazar dans nos chambres" et nous rappelle que nos affaires doivent être prêtes pour demain : on rentre à la maison.

Cette nouvelle ne m'enthousiasme pas autant que je devrais l'être. J'ai vraiment envie de retrouver mon chez moi, la n'est pas le problème, mais ce voyage implique quelque chose de bien plus redoutable que la furie d'Erza ou que l'odeur des chaussettes sales de Calecif man. En trois mots : les moyens de transports.

Ces horribles machines cahotantes et toussantes de fumée me font littéralement vomir. Impossible de tenir plus de cinq minutes sans que mon visage ne prenne cette jolie teinte verdâtre me rapprochant de la nature, ou encore mieux, de la plante verte dont je vous avait parlé plus tôt.

Alors que je plie mes derniers vêtements, un doute l'assaille. Et si la personne à qui appartient le carnet ne savait pas où il était ? Et si elle était en vacances, elle aussi, et qu'elle était déjà repartie sans le trouver ? J'ai envie de retourner vérifier que le carnet a bien été récupéré, mais je me retiens. J'irais demain. Après tout, qui sait, peut être qu'elle aura envie d'une petite balade matinale et qu'elle le verra en passant devant ?

~~~

Je me réveille avec difficulté le lendemain matin. Un bref coup d'œil à mon réveil m'indique qu'il est 11h57. Et le départ est... À midi, si je me souvient bien. Mon cerveau endormi met quelques secondes à enregistrer les informations. MIDIIII ?!! Je suis méga en retard ! Erza va me tuer !

Jamais, je dis bien jamais, vous ne verrez de personnes se préparer plus rapidement que moi le matin lorsque je suis sous la menace d'Erza. Jamais. Flash Gordon peut aller se rhabiller.

11h57 : Levée en catastrophe et habillage super rapide.
11h58 : Restauration éclair ( mon estomac a eu du mal à suivre )
11h59 et 57 secondes : brossage de dents.
12h : Apres quelques coups à la porte, je fonce ouvrir avec ma brosse à dent dans la bouche. C'est là que je me rends compte que je suis encore en caleçon.
12h20 : Je suis assis dans le train, le visage tuméfié parce que j'ai claqué la porte au nez d'Erza pour mettre un pantalon.

Le départ est dans une dizaine de minutes. Je regarde les passagers s'installer les uns après les autres, sans vraiment me soucier de mes amis qui discutent "couples". Ca ne m'a jamais vraiment intéressé. Quel intérêt peut trouver un garçon a coller sa bouche à celle d'une fille ? Encore pire, la langue ? Beurk. Je sais pas, moi, encore, si les filles avaient un goût de viande grillée, je comprendrais, mais là ?

Tout à coup, me revient en mémoire un certain carnet. Merde ! J'avais complètement oublié... Je ne peux pas aller vérifier maintenant, si ? Après quelques secondes d'hésitation, je bondis finalement de mon siège sans me préoccuper du regard surpris de mes amis. Ça devrait passer, si je me dépêche. La plage n'est pas si loin que ça...

Avez vous déjà essayé de courir avec des tongs ? Avez vous déjà réussi à faire cent mètres sans vous casser la gueule ? Si oui je vous félicite. Parce que ce n'est pas mon cas. Je perds l'équilibre à plusieurs reprises, finissant par abandonner lâchement mes chaussures sur le bord de la route. Tant pis, je les récupérerais au retour. Si elles sont encore là.

Je parviens enfin devant le muret. Le carnet est toujours là, trônant fièrement sur le sol, abandonné. Je passe par dessus le muret avec l'agilité d'un Ninja et le saisit, hésitant un quart de secondes avant de le fourrer dans ma poche. Peut-être que je retrouverais son propriétaire ? Avec un peu de chance il a inscrit son nom à l'intérieur...

Sans me poser plus de questions, je reprends ma course folle, récupérant au passage mes tongs qui m'ont sagement attendu sur la chaussée. Mes compétences de Ninja me permettront-elles d'arriver à temps ?

Lorsque je rejoins le train, les portes sont sur le point de se refermer. Un sprint final me permet de me glisser in extremis entre les plaques de métal, et je m'affale sur le sol en haletant. La dernière chose qu'il me faudrait maintenant est que le contrôleur passe vérifier mon ticket.

Et toute cette histoire pour un carnet... Pourquoi est ce que je mets autant d'énergie à m'occuper de ce truc inutile ?

The Lost Diary Où les histoires vivent. Découvrez maintenant