GÈNE ANIMAL | Réécriture

CHAPITRE 8

Je prépare mon évasion de ce soir avec discrétion. Je règle mon réveil et fait comme si rien n'était spécial ce soir. Je suis excitée comme une puce et je n'arrive pas à tenir en place, je ne fais que me tourner et me retourner dans mon lit, en quête d'un sommeil long à venir. Après plus de trente minutes de gesticulation, je rentre enfin dans le fabuleux monde de l'apaisement.

+++

Une douce musique de jazz me réveille, je sursaute, comme si j'avais été frappée de plein fouet par quelque chose, je me souviens alors de mes activités nocturnes. Je saute hors de mon lit, tout en faisant attention à ne pas faire de bruit. J'enfile de gros manteau et mes inséparables bottes d'après-ski. Je boutonne, zippe, enfile mes vêtements, et je me faufile hors de ma chambre pour rejoindre le salon pour sortir dans la nuit. Je referme la porte avec précaution. C'est une nuit calme, sans vent. Rien ne vient secouer les arbres et balloter mes cheveux. Je me mets en route pour rejoindre Nash, bien que la fatigue me saisisse peu à peu. Je suis seule dans la rue, à marcher sous la lumière orangeâtre des lampadaires. Je presse le pas, peu désireuse de rester trop lontemps dans cette atmosphère inquiétante. J'atteinds mon objectif en quelques minutes, en trouvant Nash, qui m'attend comme toujours. Il a l'air sûr de lui, mais il semble...différent  par rapport à nos autres rendez-vous. Il semble monté à l'adrénaline, tellement il semble fébrile. Son sourire laisse apparaître ses dents bien alignées et étincelantes sous la lumière qui s'y reflète.

« Tu vas adorer, j'en suis sûr. me confie-t-il. 

- J'espère bien, que je ne me sois pas levée à vingt-trois heure pour rien, il prend vivement ma main et me mène en courant à travers la forêt, Oh! Doucement! »

Nous courrons dans la forêt, comme deux âmes fuyant quelque chose d'invisible. Le visage de Nash est crispé en une expression malicieuse et sûre d'elle, ses yeux pétillent et semblent déterminés. Oui, nous sommes comme des âmes, il semble que nous traversons les arbres, passons dans les fougères sans y laisser de traces, nous sommes comme invisibles.

« Je t'amène à la cascade, mais ce n'est pas l'endroit qui nous intéresse, enfin tu comprendras là-bas. m'informe-t-il, tout en courant.  

- Tu sais Nash, c'est difficile de ne pas pouvoir te poser de questions...J'en ai tellement, et tu y réponds si peu...Ecoute...Je ne... haleté-je, en trottinant, ne pouvant plus suivre le rythme.

- Rappelles-toi de ma promesse. me coupe-t-il, soudain vidé de son entrain, sinistre, il baisse les yeux au sol.

- Mais je ne connais quasiment rien de toi! Si ma mère m'a toujours prévenue de ne pas traîner avec des inconnus, c'était bien pour quelque chose! Jusque là je n'ai fait que te suivre, te faire confiance, j'aimerais bien que tu me dises ce qui ne vas pas chez toi! Je ne connais pas tes ambitions, et si...Tu voulais m'agresser? Et puis tu es là tous les jours, sur cette grande pierre, pile l'endroit où j'adore m'installer, j'ai l'impression que tu sais tout de moi! Blake avait raison! Alors je suis désolée, mais je préfère rebrousser chemin pour voir je ne sais quelle connerie! hurlé-je, totalement à bout, en lâchant sa main. Je n'en pouvais plus de tout ce mystère.

- Mais tu ne peux pas comprendre Lara! Tu ne peux pas comprendre! Fourre toi bien ça dans la tête, si je laisse autant de secrets, c'est bien pour quelque chose! J'essaye de te préserver jusqu'au moment où je devrais t'expliquer! Lara je...je ne veux pas te perdre bordel! rugit-il, je ne l'ai jamais vu comme ça, ces yeux étaient emplis de tristesse mêlée à de la haine. Il y eut un instant de silence gêné.

- Je...Je suis désolée. Je n'aurais pas dû m'emporter comme ça... Et puis moi aussi, il y a des choses dont il faudrait que je te parle...m'excusé-je, en lui reprenant sa main pour la serrer,c'est bon, tu l'as dit – je sens son corps se raidir.