Partie 1 :

28 2 0
                                        

Le soleil brillait à travers les hautes fenêtres du lycée Lutwidge. Malgré la douceur de la température ambiante, il n'y avait pas un chat entre les étagères. Tout était calme, on aurait pu entendre les livres respi...
"Hé !! Attends !! Reviens ! Ne fuis pas, te dis-je ! C'est un ordre !"
Ah, en voici justement un, de chat. Un petit matou blanc détala dans la grande allée principale, puis tourna à droite, à gauche, encore à gauche... Il semblait infatigable ! Il tourna à gauche derechef avant de se retrouver projeté en l'air puis rattrapé fermement par les flancs, désormais incapable de bouger. Le chat tenta de se débattre, mais rien à faire, le voilà retenu captif contre une masse chaude où tambourinait un cœur essoufflé.
"Je t'ai eu ! Que d'histoires pour de simples caresses ! Les chats de cette peste de Vessalius sont décidément bien indisciplinés !"
Le chat tourna la tête en direction de la voix et plongea son regard doré dans celui, bleu, de son assaillant.
"Ahem... Pas... pas la peine de me regarder comme ça ! Je voulais juste de l'attention, tu n'avais qu'à pas m'ignorer, d'abord ! Je suis un homme de dignité, et en tant que tel je ne souffrirai pas qu'un vulgaire chat puisse me manquer de respect !"
L'homme de dignité, donc, ne relâcha cependant pas sa victime et commença à la gratter entre les oreilles, puis derrière, pour enfin chatouiller son cou duveteux. Le félin ronronna d'aise, provoquant un sourire béat sur le faciès renforgné de l'agresseur.
"Ah... Vraiment... Les chats sont tellement de splendides créatures... Si doux...
- Elliot ? Tu es là ?"
Le garçon hoqueta de surprise. Désemparé, il tenta de fuir avec le chat, mais l'autre l'avait déjà débusqué.
"Ah ! Te voilà ! Tu embêtes encore les chats de la Vessalius ? Laisse-les un peu tranquilles, franchement, tu as quel âge ?
- C... c'est même pas vrai ! C'est de sa faute ! Elle les laisse traîner partout !
- Mais oui, comme d'habitude. Allez, lâche-le maintenant."
Elliot émit un grognement mais finit, après quelques dernières caresses et un discret baiser, par déposer doucement le matou sur la moquette pourpre de la bibliothèque.
Il se redressa ensuite promptement, s'épousseta afin de chasser les poils blancs laissés par l'animal et fit face à son interlocuteur qui riait sous cape. Avec ses très longs cheveux noirs en bataille et ses énormes lunettes rondes, Léo avait toujours son aspect si mystérieux...
"Et donc ? questionna le jeune noble afin de détourner l'attention, tu me cherchais ?
- Et bien, oui. En ce moment je te trouve d'une humeur massacrante, je veux dire plus que d'habitude. Tu te plains sans cesse, ce qui n'est pas nouveau, mais je sens que quelque chose te mine. Tu ne veux pas m'en parler ?
-... Non. Je t'assure, Léo, il n'y a rien du tout."
Celui-ci soupira. Comme à son habitude, Elliot feignait de ne rien savoir et se cachait derrière son tempérament.
"Bon, admettons qu'il n'y ait rien. Dans ce cas je te conseille de te détendre, parce que là tu commences vraiment à être insupportable ! Je dois toujours m'excuser auprès des autres pour ton comportement, tu ne fais aucun effort !
- Mais...mais qu'est-ce qui te prend à la fin ?? Je vais très bien, laisse-moi ! s'impatienta Elliot, quelque peu irrité par ces accusations.
- Non je ne te laisserai pas ! Pas tant que tu ne seras pas sorti ! Dégage dehors, il fait un temps splendide, ça te calmera !
- Nan mais oh tu vas te calmer ouais ?? Et puis d'abord j'irai où ?
- N'importe où, je m'en fous !"
Elliot frissonna. Léo avait beau être son valet et ne pas payer de mine, il pouvait être carrément effrayant quand il s'énervait. Il ne saurait l'expliquer, mais une sorte d'aura sombre s'émanait de lui dès qu'il s'impatientait, comme si des démons allaient sortir de terre sous ses ordres et l'effet de sa colère. Flippant.
"Tiens, on m'a justement parlé d'un excellent bar au centre-ville de Réveil, va donc boire un coup et reviens me dire quelle est la meilleure boisson ! reprit ce dernier en commençant à fouiller ses poches.
- Hein ? Tu ne m'accompagnes pas ?? s'insurgea Elliot. Un valet doit toujours être près de son maître !
- Ah non ! Je t'ai trop vu, j'ai besoin d'être au calme loin de ton caractère de cochon ne serait-ce qu'une journée ! J'ai pris beaucoup de retard sur mes lectures à force de réparer tes bêtises, maintenant fiche-moi le camp !"
Le jeune duc n'en revenait pas. Il se faisait mettre à la porte de son propre lycée par son propre valet ! Quel blague !
Oui, mais valet qui ne semblait pas rigoler, mieux valait-il procéder à une retraite.
"Bon, soupira-t-il vaincu, donne-moi l'adresse de ton foutu bar, j'ai rien de mieux à faire de toute façon."
Léo sourit, satisfait, et s'empressa de glisser dans la main gantée de blanc d'Elliot une petite carte griffonnée de sa délicate écriture. Ce dernier l'empocha avant de tourner les talons, excédé.
Avant de se lancer à la poursuite du chat quelques minutes plus tôt, il travaillait à une table jouxtant l'allée où il se trouvait actuellement. De retour à sa place, il fourra avec humeur ses affaires dans son sac, jeta sa longue mallette protégeant son épée noire qui ne le quittait jamais sur son épaule droite, enfila sa veste d'uniforme blanche et prit la direction de la sortie tout en continuant à maugréer mais cependant à l'affut d'une quelconque présence féline réconfortante.

-----------------------------------------------

Je dédie cette fanfiction à ma femme-lapin-d'amour-adorée-que j'aime-et-qui-se-reconnaîtra-si-un-jour-elle-passe-par-là <3 !

(Note : les 3 premières parties de cette fiction ont été écrites il y a plus d'un an, je vous saurait gré d'excuser la niaiserie et l'inintéressance de ces lignes. Cordialement.)

Elliot's GuyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant