Elliot's Guy

Partie 3 :

Elliot passa une main dans ses cheveux blond cendré, ajusta sa longue mallette sur son épaule, inspira profondément comme pour se donner du courage et entra dans le bar. Toute la clientèle le fixait, sans doute depuis le début de son altercation, pensa-t-il, et semblait bien s'amuser. Le blondinet se demanda pourquoi il s'entêtait à vouloir entrer dans une échoppe où tout le monde le moquait déjà, mais il prit cependant la direction du comptoir de son habituel pas déterminé.
Un grand jeune homme y était déjà accoudé, sirotant une boisson brune dans un verre à cocktail orné d'une rondelle d'orange. Elliot le jaugea un instant, considérant les places libres à ses côtés. Il en profita pour s'adonner à sa fâcheuse habitude : juger par la tenue.
Et au vu de celle-ci, c'était très certainement un étranger. Il portait une chemise blanche aux manches bouffantes, que personne ne portait plus depuis longtemps à Réveil et ses alentours, qui disparaissaient dans des gants de cuir montants assortis à ses longues bottes (en cuir également) qui lui atteignaient les genoux, eux-mêmes cachés par un simple pantalon noir en toile serré. Mais le plus intriguant était le veston qu'il portait par-dessus sa chemise. Ce dernier était aussi en cuir, mais plus pâle, et ouvert sur son torse, laissant voir le col plongeant de sa chemise, mais ce n'était pas ça qui était singulier. Ce veston se fermait donc au niveau de la taille, mais couvrait le dos entier de l'homme pour finir en pointe au niveau de ses genoux.
Comme Elliot jaugeait ce gilet, il promena son regard le long des grandes bottes de cuir foncé, et aperçu un splendide fourreau mauve pendu à sa taille par une ceinture de cuir ornée d'un large ruban vert pâle.
Comment avait-il pu le louper ??
Aussitôt le voilà qui prend bruyamment place à côté de l'homme et pose sa mallette contenant sa propre épée au pied de son tabouret. Il ne s'attendait vraiment pas à rencontrer un escrimeur dans un bar recommandé comme ça !
Soudainement très intéressé, il commença à fixer le fourreau. Ce n'était pas une épée comme Elliot avait l'habitude d'en voir depuis son enfance ou encore la sienne : elle n'avait pas une garde droite comme les épées de chevalerie ou un pommeau en coque comme son fleuret noir, mais une garde ronde et une immense tenue aussi mauve que son fourreau...

"Ahem... Il y a un problème, jeune homme ?"

Elliot sursauta. Tout à sa contemplation, il avait totalement perdu de vue qu'il y avait un homme attaché à l'objet. Celui-ci le regardait avec inquiétude, ses yeux bleu pâle écarquillés.
Elliot rougit de honte. Un fier homme de son rang, se retrouver réduit à la condition d'enfant trop curieux ?! Il se redressa brusquement et défia l'autre du regard, reprenant soudainement son assurance.

"Aucun ! A part que je n'ai jamais vu d'arme pareille ! De quelle obscure contrée vient-elle donc ?"

L'étranger pouffa de rire en constatant son air si sérieux et autoritaire malgré son jeune âge. Il sourit chaleureusement à Elliot :

"Elle te plaît, petit ?"

Le jeune duc frémit. Cet impudent osait le tutoyer et, de surcroit, le traiter de "petit" ! Il devait cependant admettre que cet homme avait un très faible accent, pour un étranger.

"Veuillez ne pas me manquer de respect, étranger ! Je ne suis pas un petit, mais Elliot Nightray, le digne héritier du duc Nightray, une des quatre plus grandes figures aristocratiques de cette ville ! s'insurgea Elliot.
- Oh, pardonnez-moi, je ne le savais pas, s'excusa l'autre en le saluant d'un hochement de tête en signe de respect. Mais qu'y puis-je ? Je suis nouveau dans cette ville, un étranger comme vous l'avez si justement deviné, sire."

Le dénommé sire se sentit, pour une obscure raison, quelque peu désappointé. Peut-être s'attendait-il à une réponse plus menaçante venant de cet homme plus grand et vieux que lui, mais il ne percevait que calme et bienveillance en lui.
Son ego flatté par la marque de respect dont il venait d'être affublé, il se détendit un peu sur sa chaise et reprit son interrogatoire où il l'avait laissé :

"Donc dis-moi, étranger, d'où venez-vous, toi et ta lame ?
- Ah ça... Je viens d'une contrée fort lointaine nommée Baticul, sire.
- Baquoi ? Je n'en ai jamais entendu parler ! C'est sans nul doute quelque pays de gueux ! se moqua Elliot.
- Ne soyez donc pas méchant, jeune duc, rétorqua le deuxième blond en ne se départissant pas de son ravissant sourire. Mon pays est empli de richesses et de gloire, je suis très fier de servir...
- Servir ? interrompit Elliot, très intéressé, serais-tu donc chevalier ? Cela expliquerait ton port d'arme !
- Et bien, pas exactement. Je suis certes au service du Roi mais...
- Fantastique ! Pourrais-tu m'apprendre des techniques de ta garde royale ??"

Elliot ne tenait plus en place. Ainsi donc, cet étranger n'était pas seulement escrimeur, mais également chevalier ! Il ne pouvait pas passer à côté d'une telle occasion, il fallait qu'il le voit combattre !
Le "chevalier" quant à lui, souriait toujours, mais quelque chose avait changé dans son expression. Il semblait...embêté, voire gêné.
Elliot ne le remarqua pas, tout occupé qu'il était à jubiler. Il se rendit soudainement compte de quelque chose :

"Ah, mais je ne t'ai pas demandé ton nom, chevalier ! Quel est-il ?
- Moi ? Je me nomme Guy. Guy Cecil, pour vous servir, messire Elliot Nightray.
- Et bien, Guaille Séssile, laisse-moi donc rester un peu à tes côtés, le temps d'un bon rafraîchissement, c'est ma tournée !"

Guy, puisque c'était son nom, sourit de plus belle en constatant la mine enjouée de ce petit duc qui semblait si renforgné quelques instants plus tôt.
"En voilà un étrange garçon", pensa-t-il en le regardant commander bruyamment sa boisson.

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Bon. A partir de maintenant je reprends l'écriture de cette... Euh... Fiction tout à fait improbable ^^'

A vrai dire, ça fait si longtemps que j'ai inventé ce scénario sans l'écrire, que je suis sûre d'avoir oublié plein de choses.
Trop de choses à mon goût pour écrire quelque chose de correct x( !
Mais bon, je tente et puis on verra bien...

C'est parti <3