Chapitre 6: Aux origines

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La nuit avait été mouvementée. April n'avait cessé de penser aux paroles de William. Que voulait-il dire par le « seizième membre » ? S'il s'agissait d'une autre personne dotée de pouvoirs surnaturels, ils auraient dû pouvoir le localiser depuis longtemps. Mais pourquoi se torturer l'esprit ? Elle posera ses questions à William quand ce dernier sera de nouveau sur pied. Une chose lui importait autant que le fait de voir son ami : manger.

Les membres de la bande n'avaient rien avalé depuis plus de douze heures. Détail qui pesait lourd sur le cœur et l'estomac de certains. Le groupe d'amis apprécia une nouvelle fois d'avoir une personne comme Adaline avec eux. Comme lors du weekend précédent, elle fit apparaître de la nourriture, adaptée bien évidemment au petit déjeuner. Et comme la semaine passée, les adolescents se ruèrent sur les aliments tout justes apparus. Seul April et Rodrig ne participèrent pas au festin. Ils étaient près de la tente où dormait William, près à lui venir en aide si besoin. Ils avaient quand même pris un morceau de pain avec de la confiture de fraise et un chocolat chaud pour avoir quelque chose dans l'estomac.

- Pourquoi ne se réveille t-il pas ? dit Rodrig, la mine exaspérée. Ca va bientôt faire douze heures qu'il n'a pas ouvert l'œil qui lui reste.

- Tu n'as qu'à le lui demander, gros malin !... soupira April.

- Très drôle...

- Tu as une idée de comment il a pu se débrouiller pour avoir une blessure pareille ?

- Aucune. William est du genre un peu bourrin. Il a dû encore s'attirer des ennuis avec ce petit bâtard qui nous fait tourner en bourriques...

- Mais avant de retomber dans les pommes hier soir, il m'a dit quelque chose...

- Quoi donc?

- C'était le « seizième membre », dit une voix dans leur dos.

April le reconnut aisément et se jeta dans les bras de son meilleur ami désormais debout.

- Je ne savais pas que je t'avais autant manquée ! dit William en plaisantant.

- Elle est restée près de ta tente toute la nuit, dit Rodrig, également heureux de revoir son meilleur ami.

- C'est vrai ça ?

- Oui... Au cas où...

- Merci, merci d'avoir veillé sur moi...

...

Le rétablissement de William fit chaud au cœur à beaucoup de personnes. Nul n'osait encore lui poser des questions, de peur de le brusquer. Tous étaient autour du feu de camp, désormais éteint. Tous regardaient la balafre de William. Ce dernier ne semblait ne pas s'en soucier. Pendant une bonne dizaine de minutes, et alors que William se restaurait, la Clairière resta silencieuse. C'est William qui, le premier, brisa le silence :

- Vous avez quoi, sérieux ? Je sais que j'ai été dans le coma pendant plus d'une demie journée mais ce n'est pas une raison pour me fixer de la sorte !

- A vrai dire, répondit April, nous avons deux, trois questions à te poser...

- Et bien faites donc.

- La première : comment t'es-tu encore débrouillé pour avoir une telle blessure ? demanda Rodrig.

- Pour être honnête avec vous, je n'en ai aucune idée... tout s'est déroulé très vite...non, je sais vraiment pas...

- Bien, je te comprends...continua April. Mais une autre question me tourmente l'esprit. Hier soir, lorsque je t'ai déposé dans ta tente, tu as dit quelque chose : le « seizième membre ». Mais que voulais-tu dire par là ?

Les Quinze part IWhere stories live. Discover now